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    France
  • AFP | Crée le 13.08.2024 à 09h21 | Mis à jour le 13.08.2024 à 09h21
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    Après des Jeux réussis, le chef de l’Etat Emmanuel Macron va devoir se replonger au plus vite dans la constitution d’un gouvernement. Photo Stéphane DE SAKUTIN / AFP
    Les parenthèses ne sont jamais éternelles. Les JO terminés, la France replonge dans le marigot politique dans lequel elle était engluée il y a deux semaines, avec désormais pour épreuve ultime l’urgence de se trouver un Premier ministre.

    La trêve politique que le président Emmanuel Macron avait appelée de ses vœux s’est imposée d’elle-même. Le pays a célébré ses Jeux, accueilli le monde entier dans la liesse et amassé une belle collection de médailles.

    Une bénédiction dans un pays naturellement pessimiste et râleur. " La plus grosse surprise des Jeux olympiques à Paris : même les Français n’ont rien à redire ", a ironisé le Wall Street Journal.

    Mais le chef de l’État doit maintenant tirer les conséquences des élections législatives de fin juin-début juillet, qui ont accouché de trois blocs dépourvus de majorité, entre l’improbable union des gauches (Nouveau front populaire, NFP), le bloc macroniste allié à la droite républicaine et l’extrême droite (Rassemblement national, RN).

    Castets, pas une solution pour Macron

    Si le gouvernement de Gabriel Attal a été maintenu après le scrutin pour expédier les affaires courantes, l’échiquier politique français devrait rappeler au chef de l’État sa promesse de nommer un nouveau cabinet à la mi-août, avant l’ouverture le 28 des Jeux paralympiques.

    " Dans un pays fracturé comme la France, le sport est un rite qui permet à la nation de se retrouver sans médiation politique ", souligne le politologue Stéphane Rozès. Mais " on va très vite se cogner à la réalité […] issue des législatives ".

    À la veille des JO, la gauche proposait Lucie Castets, une haute fonctionnaire de 37 ans, pour Matignon. Mais Emmanuel Macron est convaincu que son gouvernement serait immédiatement renversé par l’Assemblée.

    " Il réfléchit encore "

    Il poursuit donc son objectif de trouver une majorité plus solide, autour du bloc central auquel il voudrait raccrocher les socialistes. Mais il se voit accusé par ses adversaires de refuser le verdict des urnes. Rien ne filtre à Paris des consultations en cours. " Il réfléchit encore ", admet simplement un proche du président. Mais la réflexion ne saurait durer.

    " La pression interne va être assez forte car il va bien falloir sortir un budget " en septembre, relève une source ministérielle. Les Français doivent " sentir que leur vote se concrétise ", concède-t-on dans le camp présidentiel, où certains misent sur une annonce autour du 20 août.

    Plusieurs noms d’anciens ministres circulent, parmi les ténors de la droite – Xavier Bertrand, Michel Barnier, Jean-Louis Boorlo – ou au sein de la gauche modérée – Bernard Cazeneuve.

    Mais si de nombreuses démocraties européennes savent jongler depuis des décennies sur de fragiles coalitions parlementaires, la France n’a jamais vraiment réussi à s’y résoudre.

    Très remontés contre le président

    Le lapin tiré du chapeau devra donc allier autorité morale et fine expérience politique, avec la lourde tâche de réunir un casting cohérent et de conclure un " contrat de gouvernement " susceptible de convaincre, au moins au coup par coup, une majorité des députés à l’Assemblée.

    Quant au président Macron, il a certes pu brièvement sortir de l’immense marasme dans lequel l’a plongé sa dissolution ratée de l’Assemblée nationale. Mais les observateurs estiment qu’il sera rapidement rattrapé par la plus mauvaise décision de ses deux mandats présidentiels. L’effet euphorisant des JO n’a rien modifié en profondeur. " Cela change le climat collectif mais pas la donne politique : la situation reste bloquée, beaucoup d’électeurs sont frustrés… Les Français font la part des choses et restent très remontés contre Emmanuel Macron ", estime le spécialiste de l’opinion Emmanuel Rivière.

    Une indulgence limitée

    En 1998, le président Jacques Chirac avait su surfer sur la victoire des Bleus à la Coupe du monde de football organisée en France, en prenant plus de 10 points de popularité (plus de 60 % d’opinions favorables). Emmanuel Macron n’aura pas cette opportunité : un sondage Elabe réalisé fin juillet ne faisait état que d’une progression de deux points de la cote de confiance du président, à seulement 27 %.

    " Il y aura une forme d’indulgence post-JO mais qui ne durera pas longtemps ", pense un cadre macroniste. " Ce n’est pas parce qu’on est allé prendre des selfies devant la vasque avec la moitié de Paris que tout à coup, on va faire une coalition. "

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