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  • AFP | Crée le 29.10.2024 à 07h38 | Mis à jour le 29.10.2024 à 07h38
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    Emmanuel Macron, ici avec le roi Mohammed VI, entame une visite d’État de trois jours visant à rétablir les relations avec le Maroc après des années de tensions. Photo Ludovic MARIN / AFP
    Emmanuel Macron a été accueilli lundi en grande pompe au Maroc par le roi Mohammed VI pour une visite d’État visant à retisser des liens historiques profondément distendus par trois ans de brouilles entre ce pays du Maghreb et l’ex-puissance coloniale.

    Accompagné par son épouse Brigitte Macron et une pléthorique délégation de ministres, patrons d’entreprise, intellectuels ou personnalités du spectacle, le président français a été salué lundi à sa descente d’avion à l’aéroport de Rabat-Salé par une longue poignée de main du monarque, en costume sombre et s’appuyant sur une canne. Le prince héritier Moulay Hassan et le prince Moulay Rachid, frère du roi, étaient aussi présents, au son de la fanfare de la garde royale et de 21 coups de canons. Les deux chefs d’État ont ensuite rejoint le palais royal à bord d’une voiture d’apparat à travers les rues de Rabat pavoisées aux couleurs de la France, escortés par un cortège de motos. Par le toit ouvrant, ils ont salué la foule qui les acclamait le long du trajet, et se sont arrêtés pour un bref bain de foule.

    Après une cérémonie solennelle d’accueil place du Mechouar, ils se sont retrouvés en tête-à-tête avant la signature prévue d’accords sur l’énergie, l’eau, l’éducation et la sécurité intérieure. "Nous entendons refonder (notre relation) mais aussi nous projeter dans les décennies qui viennent", en plaçant la "barre très haut", a esquissé le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot dans l’hebdomadaire français La Tribune Dimanche. "Visite historique", écrit le journal arabophone marocain Assabah. "Des sujets difficiles seront abordés, notamment la question de l’immigration devenue une obsession en France […] mais cette discussion difficile est surmontable", renchérit le quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

    Pas moins de neuf ministres français sont du voyage, dont ceux de l’Intérieur Bruno Retailleau, de l’Économie Antoine Armand, de l’Éducation nationale Anne Genetet et de la Culture Rachida Dati, d’origine marocaine. Les dirigeants des groupes français Engie, Alstom, Safran, TotalEnergies, CMA CGM, Suez, Veolia et Thalès Alenia Space sont aussi présents. Le monde culturel est également à l’honneur, des écrivains Tahar Ben Jelloun et Leïla Slimani à l’humoriste Djamel Debbouze et l’acteur Gérard Darmon, en passant par l’intellectuel Bernard Henri-Lévy et la comédienne Arielle Dombasle.

    "Cause sacrée"

    Les deux dirigeants entendent tirer un trait sur une série de contentieux, des soupçons d’écoutes téléphoniques d’Emmanuel Macron à la diminution par deux du nombre de visas accordés aux Marocains en 2021-2022 pour pousser Rabat à reprendre ses ressortissants en situation irrégulière expulsés de France. La priorité donnée par le président français à l’Algérie après sa réélection en 2022 avait aussi jeté un froid. L’ex-colonie espagnole du Sahara occidental, considérée comme un "territoire non autonome" par l’ONU, oppose depuis un demi-siècle le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger.

    Après la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur ce territoire par Washington, Rabat a multiplié les pressions sur la France pour qu’elle en fasse autant. Ces multiples secousses ont sans cesse conduit à repousser la visite d’État d’Emmanuel Macron, après un premier déplacement en 2017 et un autre en 2018. Le président français a finalement opté en juillet pour un réchauffement avec le Maroc, où la France compte d’importants intérêts économiques, en se déclarant pour une solution au Sahara occidental "dans le cadre de la souveraineté marocaine". "La cause du Sahara est une cause sacrée au Maroc (..) La France a traîné des pieds à cause de l’Algérie bien sûr", a estimé lundi Tahar Ben Jelloun sur France Inter. Selon lui, Emmanuel Macron "ne peut pas être ami avec les deux, c’est très difficile".

    Déjà de gros contrats signés

    Rabat espère que la relance des relations va entraîner des investissements dans ce pays aux énormes ressources halieutiques, solaires, éoliennes et en phosphates. Plus tard dans la soirée de lundi (ce mardi matin), l’Elysée a annoncé que La France et le Maroc ont conclu des contrats et accords d’investissement dont le montant global atteindra "jusqu’à dix milliards d’euros". Ils prévoient notamment que les groupes français Alstom et Egis participent à la réalisation du deuxième tronçon de la ligne de train à grande vitesse Tanger-Marrakech. Alstom va aussi fournir des rames de TGV, mais le montant détaillé de chaque contrat n’a pas été précisé. D’autres accords doivent être signés mardi.

    Sur l’immigration, le nouveau gouvernement français veut contraindre le Maroc à reprendre ses ressortissants arrêtés en situation irrégulière. Mais après la crise des visas, Paris promet d’avancer dans un esprit de dialogue. "Dans les pays d’origine de l’immigration en France, le Maroc est à la première place", a souligné l’ex-préfet et figure du parti de droite Les Républicains Patrick Stefanini sur la chaîne BFMTV, tout en espérant que cette visite ne se traduise pas non plus "par une dégradation forte de nos relations avec l’Algérie".

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