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    France
  • AFP / Par Sami Acef et Gabriel Bourovitch | Crée le 18.09.2024 à 09h10 | Mis à jour le 18.09.2024 à 09h10
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    Le bureau de l’Assemblée nationale a validé la demande de procédure de destitution du chef de l’État déposée par La France Insoumise. Une procédure symbolique qui a peu de chance d’aboutir. Photo Archives / Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP
    La demande de destitution d’Emmanuel Macron, portée par LFI, a obtenu le feu vert du bureau de l’Assemblée nationale mardi, une première étape saluée comme une victoire par les Insoumis, même si la procédure n’a presque aucune chance d’aboutir en l’état.

    Pas une voix n’a manqué à gauche : par 12 votes contre 10, la plus haute instance exécutive de la chambre basse a jugé recevable la proposition de résolution déposée par l’ensemble des députés Insoumis – et une poignée d’élus écologistes et communistes.

    Un score qui correspond exactement à la courte majorité détenue au sein du bureau par le Nouveau Front populaire, socialistes inclus. La position du groupe PS, longtemps indécise, n’a été tranchée que la veille au soir.

    Opposée à cette démarche, la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet s’est émue dans un communiqué d’un "détournement de la règle de droit" que l’opposition a voulu selon elle "instrumentaliser à des fins purement politiques".

    La décision est pourtant acquise et entraîne la transmission du texte à la commission des Lois de l’Assemblée qui doit encore l’inscrire à son ordre du jour. Acte de procédure aussitôt célébré comme une "victoire" par les députés LFI sur le réseau social X.

    Leur présidente Mathilde Panot s’est félicitée d’un "jour historique".

    "La procédure de destitution est commencée", a salué de son côté Jean-Luc Mélenchon dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, soulignant qu'"un fait politique majeur vient de se produire : pour la première fois sous la Ve République, une motion de destitution est transmise à l’Assemblée".

    Demandant aux électeurs de gauche de "s’en mêler", il a appelé à participer aux manifestations prévues samedi à l’initiative d’organisations étudiantes et féministes, "pour faire avancer la destitution de celui qui s’est moqué de votre suffrage".

    Avec l’espoir de faire mieux que les 110 000 à 300 000 personnes – selon la police ou les organisateurs – qui ont défilé déjà le 7 septembre contre le "coup de force" du chef de l’État.

    Mathilde Panot a aussi rappelé la pétition réclamant la destitution d’Emmanuel Macron, qui affiche à ce jour plus de 308 000 signatures au compteur.

    "Vouée à l’échec"

    La destitution semble néanmoins hautement improbable, peu d’autres parlementaires partageant l’idée qu’Emmanuel Macron ait commis "un manquement grave au devoir de respect de la volonté exprimée par le suffrage universel" en refusant de nommer à Matignon Lucie Castets, candidate désignée par un Nouveau Front populaire, certes fort de 193 députés, mais loin de la majorité absolue de 289 sièges à l’Assemblée.

    Hors LFI, l’écologiste Benjamin Lucas a salué un "sursaut de dignité du Parlement" face à un président de la République qui "a bafoué une élection qu’il a lui-même convoquée".

    Mais si les communistes voulaient que "le débat ait lieu", ils seront "sûrement majoritaires à ne pas voter la résolution", a indiqué leur représentant au bureau Stéphane Peu.

    Et les socialistes ont d’ores et déjà prévenu qu’ils voteraient "unanimement" contre cette procédure qui risque selon eux de "donner une légitimité nouvelle" au chef de l’État car elle est "vouée à l’échec".

    Constat basé sur les rapports de force en commission, où la gauche dans son ensemble est minoritaire, tout comme dans l’hémicycle où il faudrait de surcroît obtenir les deux tiers des suffrages.

    Idem au Sénat, où la droite est en position de force, puis in fine devant les deux chambres réunies en Haute cour.

    Un trou de souris qui supposerait notamment l’appui du Rassemblement national. Or, sa patronne Marine Le Pen a clairement fermé la porte, dénigrant une "manœuvre d’enfumage" de "l’extrême gauche" pour "tenter de faire oublier ses multiples compromissions avec la macronie".

    Dans le camp présidentiel, l’ex-Premier ministre et chef des députés Renaissance Gabriel Attal a déclaré lors de la réunion du bureau de l’Assemblée que "cette motion et ce débat (sont) une déclaration de guerre à nos institutions", qualifiant ses auteurs d'"agents de déstabilisation permanente".

    Le groupe Modem a aussi dénoncé une "tentative de déstabilisation" dans un communiqué, déplorant "un recours abusif" et "un dévoiement de la procédure parlementaire" qui "apparaît contraire à l’esprit comme à la lettre de notre Constitution".

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