- Baptiste Gouret | Crée le 26.05.2024 à 20h55 | Mis à jour le 26.05.2024 à 20h55ImprimerLe policier qui a tiré a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire. Photo Archives LNC/Jean-Alexis Gallien-LamarcheDeux jours après les faits qui ont conduit au décès d’un homme de 48 ans, le procureur de la République a livré les premiers éléments de l’enquête. Le policier qui a tiré tentait de rejoindre le Médipôle avec un collègue lorsqu'ils ont été pris à partie par "40 à 50 individus" sur un barrage.
On en sait un peu plus sur les circonstances du drame qui ont conduit à la mort d’un homme de 48 ans, touché mortellement par le tir d’un policier. Deux jours après ce septième décès depuis le début des émeutes, le procureur de la République a livré de nouveaux éléments. Les faits se sont produits en tout début d’après-midi, vendredi 24 mai, près du rond-point des Érudits, à Dumbéa. Deux fonctionnaires de police, qui ne sont pas en uniforme ni en service, décident de se rendre au Médipôle "pour un motif personnel", indique le procureur Yves Dupas. À leur arrivée sur le rond-point, ils hésitent à s’engager "compte tenu de la présence de barrages", mais sont finalement rassurés par le conducteur d’une ambulance, qui les invite à le suivre. Ils parviennent à passer un premier barrage mais sont pris à partie sur un deuxième, subissant des jets de pierre qui brisent la vitre côté conducteur.
Un tir "au jugé et sans prise de visée"
À l’approche d’un troisième barrage, leur voiture est bloquée par trois véhicules stationnés au milieu de la chaussée. "Ils subissent de nouveau des caillassages de la part d’un groupe de 40 à 50 personnes qui s’approchent du véhicule de manière très véhémente", raconte Yves Dupas. Le conducteur décide de sortir du véhicule, de décliner sa qualité de policier et de procéder à des sommations. Son collègue, toujours assis dans la voiture côté passager, "aperçoit un homme, à proximité de sa portière, porter un violent coup avec un objet d’une certaine longueur, contre la vitre côté passager, qui se brise en éclats".
Lorsqu’il réarme son bras pour porter un nouveau coup, le policier sort son arme, crie "police, police" et ouvre le feu "au jugé et sans prise de visée". La balle atteint le thorax de la victime. Les deux agents parviennent alors à s’échapper du barrage à bord de leur véhicule et à rejoindre le Médipôle.
"Un geste de réflexe"
Plusieurs constatations sont réalisées sur le véhicule de deux fonctionnaires après les faits, qui ont notamment révélé de nombreux jets de pierre. L’examen médical des deux policiers atteste également de blessures au visage liées à la projection d’éclats de verre et de pierres. Par ailleurs, "l’exploitation d’une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux met en évidence la présence d’un sabre d’abattis sous le bras d’un homme, allongé au sol, inanimé, susceptible de correspondre à la victime, décédée", indique le parquet.
Au cours de 48 heures de garde à vue, le policier a reconnu avoir tiré un coup de feu "dans un geste de réflexe pour se défendre, sans ajuster son tir vers la victime, en relevant un contexte de forte hostilité à leur endroit", explique le procureur. Une information judiciaire a été ouverte et la qualification criminelle de violences volontaires sans intention de donner la mort, aggravée par l’usage d’une arme, a été retenue.
Le tireur est mis en examen du chef de coups mortels aggravés par l’usage d’une arme et placé sous contrôle judiciaire. L’enquête se poursuit. "L’autopsie du corps de la victime est d’ores et déjà ordonnée et une expertise balistique sera également décidée", souligne le parquet, qui ajoute que la personne mise en examen comme les proches de la victime décédée "peuvent solliciter auprès du magistrat instructeur la réalisation d’investigations complémentaires".
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