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    Grand Nouméa
  • Aurélia Dumté | Crée le 20.08.2024 à 09h56 | Mis à jour le 20.08.2024 à 09h56
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    Une rentrée apaisée au collège de Tuband après trois mois de fermeture pour les 400 élèves. Photo Aurélia Dumté
    Fermé depuis trois mois, le collège de Tuband a rouvert ses portes ce mardi 20 août. Un retour sous haute surveillance, mais serein pour les 400 élèves de l’établissement. Le personnel était rentré hier afin de préparer le terrain.

    Sept heures du matin à Tuband. Les élèves affluent, cartable sur le dos et carnet de liaison en main. Le collège rouvre ses portes. Quelques embrassades. L’établissement scolaire était fermé depuis le début des émeutes, le 13 mai. En ce mardi 20 août, le soleil brille, les sourires s’affichent. Une rentrée comme les autres en somme. À quelques exceptions près. Les parents sont invités sous le porche à boire un café, le directeur accueille en personne les enfants, des élus de la province Sud et du gouvernement supervisent cette rentrée. Les médias tendent leur micro. Et surtout, des agents de la police nationale veillent.

    Dispatchés sur trois collèges

    Les alentours du collège de Tuband ont été le théâtre de nombreux affrontements entre forces de l’ordre et émeutiers durant les 15 dernières semaines. Mais ce matin, c’est heureux que les enfants retrouvent les salles de classe. "Je suis content de reprendre à Tuband. J’étais à Baudoux, on était tous séparés", précise Théo, en troisième. Un retour en classe a bien été effectué le 24 juin, mais de nouvelles explosions et de nouveaux affrontements ont renvoyé les 400 collégiens à la maison. "Les élèves ont alors été dispatchés dans trois autres collèges, Magenta, Baudoux et Mariotti. Mais c’était une contrainte tout de même pour les familles", explique Isabelle Champmoreau, vice-présidente du gouvernement chargée de l’enseignement.

    Sécurité assurée


    Le directeur de l’établissement, David Bernouy, échange avec la police nationale. La sécurité était assurée en ce mardi matin. Photo Aurélia Dumté

    Jean-Pierre et Saquana regardent avec émotion leurs deux fils rentrer dans l’établissement. "Ils étaient tristes de ne pas aller dans leur collège. Ils étaient à Mariotti. Cela faisait un mois qu’ils n’avaient pas retrouvé leurs amis." Caro, maman de Sarah, en sixième, constate aussi la joie de sa fille de retrouver ses repères, "même si elle a bien été accueillie au collège de Magenta." Les parents semblent rassurés du dispositif de sécurité déployé en ce mardi matin. "Le directeur a tout mis en place pour que les enfants soient en sécurité", estime Caro. "Côté sécurité, c’est rassurant, souligne Bruno, le père du jeune Théo. Parce que c’était vraiment le bordel…"

    Travaux coordonnés

    Si le collège n’a finalement été que partiellement touché par les violences, "quelques vitres cassées", c’était bien "l’environnement du collège qu’il fallait améliorer, précise Isabelle Champmoreau. Tous les commerces en face avaient leurs vitres éventrées, la route était abîmée… Il y a donc eu un travail de coordination entre la province Sud, le gouvernement, la ville de Nouméa et la Sic. La province Sud a remis en état le collège, la mairie a travaillé sur la voirie, la Sic a œuvré avec ses locataires et expulsé des personnes qui occupaient des logements illégalement. Il y a également eu un gros travail avec les forces de l’ordre pour démanteler le campement." Un petit feu brûle à quelques dizaines de mètres de l’établissement, mais rien de comparable avec le campement des militants d’il y a encore quelques semaines.

    Pédagogie et décrochage scolaire

    David Bernouy, le directeur de l’établissement, affiche un large sourire. "La rentrée est ensoleillée, les élèves sont souriants, les familles contentes, le climat est serein, le personnel enthousiaste", liste-t-il. Si cela peut sembler simple et naturel en ce mardi matin, c’est en fait "un travail de longue haleine" qui a été réalisé en amont, "une énorme coordination entre tous les acteurs." Les professeurs ont retrouvé le chemin des classes lundi 19 août. "Le personnel était apaisé, ils se sont retrouvés pour un moment de cohésion, pour travailler la pédagogie, pour se réapproprier l’établissement", liste encore David Bernouy.

    Reste maintenant à savoir combien de collégiens sont revenus dans l’établissement sur les 400 inscrits, et si le niveau scolaire n’est pas trop affecté par ces trois mois d’émeutes. "Nous allons monter un groupe de travail spécifique pour lutter contre le décrochage scolaire, assure Isabelle Champmoreau, évaluer le niveau de ceux qui ont repris le chemin de l’école et réfléchir à comment faire pour récupérer ceux qui ne sont pas revenus." En attendant, les examens seront notés en contrôle continu en cette année 2024.

    Presque tous les établissements ont rouvert


    Rentrée à l’école des Niaoulis, à Jacarandas, avec l’accueil des élèves du groupe scolaire Louise-de-Greslan.

    Alors que les collégiens de Tuband sont enfin rentrés dans leur établissement, c’était au tour d’une moitié des élèves du collège de Rivière-Salée de reprendre le chemin de l’école hier, lundi 19 août. Mais à la différence de Tuband, le collège a grandement été abîmé. Seule la moitié des élèves revient dans le bâtiment, quand l’autre moitié est accueillie dans l’école voisine. "Nous avons la chance que la mairie ait des écoles disponibles dans le quartier de Rivière-Salée. La solution est stabilisée jusqu’à la fin de l’année, souligne Isabelle Champmoreau. La semaine prochaine, c’est la rentrée des élèves du lycée Petro-Attiti. Nous avons fait une proposition à 60 % des élèves de reclassement dans d’autres établissements. Les 40 % restants rentrent lundi, dans une école mise à disposition par la mairie. Les enseignements généraux seront dispensés, il n’y a plus de plateau technique. Mais une rentrée au lycée Petro-Attiti ne peut pas être envisagée avant 2026 voire 2027."

    Enfin, à Thio, le collège est fermé en raison des récentes violences, et au Mont-Dore Sud ce sont certains élèves qui ne peuvent rejoindre leur établissement à cause de la route provinciale coupée à hauteur de la tribu de Saint-Louis.

    À Dumbéa, tous les enfants de retour en classe

    À Dumbéa, les élèves scolarisés dans la maternelle Jacarandas et l’école élémentaire Louise-de-Greslan, fortement dégradées, ont eux aussi repris le chemin de l’école hier, lundi 19 août. C’est ainsi l’ensemble des enfants de la commune qui sont de retour en classe. Les élèves de Jacarandas sont accueillis dans les autres écoles alentour. "Grâce à l’engagement et les actions conjuguées de l’ensemble des services de la ville de Dumbéa, des forces de l’ordre, de la province Sud, des directeurs et équipes éducatives, du vice-rectorat, des APE et de parents, tous les élèves des établissements scolaires du primaire et du secondaire de la commune ont pu, depuis le 17 juin, retourner progressivement sur les bancs de l’école", indique la mairie.

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