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  • AFP | Crée le 06.09.2024 à 11h00 | Mis à jour le 06.09.2024 à 11h00
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    L’ancien harponneur Shintaro Takeda, qui travaille désormais à terre pour la société baleinière japonaise Kyodo Senpaku, est revenu ces jours-ci sur les "horribles affrontements" qui ont eu lieu il y a une quinzaine d’années entre Sea Shepherd et les bale Photo Kazuhiro NOGI / AFP
    Dans un entretien accordé à l’AFP, un ancien harponneur, Shintaro Takeda, estime que seule la chance a permis d’éviter des morts lors des affrontements violents, il y a une quinzaine d’années, entre des baleiniers japonais et des militants de l’organisation Sea Shepherd, dirigée par le militant écologiste américano-canadien Paul Watson.

    Dans les années 2000 puis 2010, Sea Shepherd a joué au chat et à la souris dans l’Antarctique avec les navires japonais qui pêchaient des centaines de baleines chaque année. Son fondateur, Paul Watson, 73 ans, est actuellement en détention à Nuuk, la capitale du Groenland, et le Japon demande son extradition. Une audience au tribunal sur son maintien en détention devait avoir lieu mercredi dans le territoire autonome danois. Le Japon l’accuse d’être co-responsable de dommages et blessures à bord d’un navire baleinier nippon en 2010, lors d’une campagne menée par Sea Shepherd.

    Les militants "nous ont approchés par bateau et ont essayé d’enrouler des cordes autour de notre hélice", a raconté à l’AFP M.Takeda, aujourd’hui âgé de 54 ans. "Le navire de Sea Shepherd a percuté le (navire baleinier japonais) Daini Shonan Maru et a coulé. Personne n’est mort, mais je pense qu’il s’en est fallu de peu", déclare-t-il, faisant référence au navire de haute-technologie de Sea Shepherd, l’Ady Gil, qui a sombré en 2010.

    Brûlures chimiques

    "Jamais je n’aurais pensé que les activistes pourraient aller aussi loin […] le navire japonais se balançait d’un côté à l’autre à tel point que j’ai cru qu’il allait chavirer", assure cet ancien chasseur de baleines, regrettant l’intensification des actes "au fil des ans".

    Au cours de l’une de leurs nombreuses attaques, conduites parfois de nuit, le groupe de militants a "lancé des bouteilles d’acide butyrique", causant des brûlures chimiques à des membres de l’équipage japonais, selon M. Takeda. "Je pense que différentes opinions doivent être exprimées, y compris celles contre la chasse à la baleine, mais l’appel à la violence est une mauvaise chose", assure l’ex-harponneur, toujours employé par l’entreprise baleinière Kyodo Senpaku, mais dorénavant à terre.

    Des "actions terroristes"

    De son côté, Sea Shepherd affirme que ce sont ses bateaux qui ont été percutés à plusieurs reprises par les navires nippons, et non l’inverse. Peu loquace, le gouvernement japonais a simplement confirmé avoir demandé l’extradition de Watson et que la décision revenait au Danemark, qui administre le Groenland. Pour Hideki Tokoro, président de Kyodo Senpaku, le militant écologiste américano-canadien doit répondre de ses actes. "Peu importe l’argument qu’ils utilisent, ce qu’ils ont fait est une action terroriste […] il est normal qu’il (Paul Watson) puisse venir au Japon faire l’objet d’une décision de justice équitable et qu’il soit puni pour son crime", assure M.Tokoro à l’AFP. "Si nous le laissons repartir, il reviendra au Japon et continuera à saboter notre travail, il nous mettra à nouveau en danger", ajoute le président de la firme baleinière.

    Un nouveau "navire-usine"

    Le Japon, qui considère que la viande de baleine a été une source essentielle de protéines dans les années suivant la Deuxième Guerre mondiale, a quitté la Commission baleinière internationale (CBI) en 2019. Depuis il a repris la chasse – ouvertement – commerciale à la baleine, uniquement dans son propre espace maritime. En mai dernier, le Japon a inauguré son nouveau navire-usine baleinier, le Kangei Maru, ayant la capacité de dépecer, préparer et stocker la viande des mammifères marins.

    La Fondation du capitaine Paul Watson (CPWF) soupçonne le Japon de vouloir reprendre la chasse dans les mers du Sud. Elle a d’ailleurs indiqué que le militant écologiste avait été appréhendé alors que son navire venait d’accoster dans la capitale du Groenland pour se ravitailler en vue d’intercepter le Kangei Maru. "En ce qui concerne la chasse commerciale à la baleine, nous n’irons jamais, au grand jamais, dans les eaux méridionales", affirme à l’AFP M. Tokoro.

    La viande de rorqual "fond dans la bouche"

    Le Japon chasse traditionnellement trois espèces différentes : le rorqual de Bryde (ou rorqual tropical), la baleine de Minke (petit rorqual commun) et le rorqual sei (ou rorqual boréal). Il a récemment étendu sa chasse commerciale au rorqual commun, deuxième plus grand mammifère vivant sur la planète. L’entreprise de M.Tokoro en a jusqu’à présent attrapé quatre, sur un quota de 59 mammifères fixé par le gouvernement japonais.

    Après la capture, le 1er août, du premier animal, qui pesait plus de 50 tonnes, Kyodo Senpaku a organisé une dégustation. "C’était délicieux. Ils vivent dans les eaux froides de l’océan, donc la graisse est très douce", assure à l’AFP le président de l’entreprise baleinière. Selon lui, "le rorqual de Bryde a une texture un peu croquante, mais la viande de rorqual commun fond dans la bouche. Vous n’avez pas besoin de la mâcher."

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