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  • A.F.P / LNC | Crée le 20.02.2025 à 09h16 | Mis à jour le 20.02.2025 à 09h24
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    Le siège de Glencore est basé à Baar, en Suisse. Photo : AFP / Fabrice Cofrini
    Le géant du négoce des matières premières Glencore envisage de quitter la Bourse de Londres pour transférer sa cotation principale ailleurs, a annoncé mercredi son patron lors de la publication des résultats annuels, plombés par la chute des cours du charbon. Des comptes également grevés par l’activité de Koniambo nickel.

    "Nous sommes maintenant en train de considérer activement quel est le bon marché boursier pour nos actions", a déclaré Gary Nagle, directeur général de Glencore, lors d’une conférence avec les analystes financiers. "Nous ne sommes pas en train de dire que le marché de Londres est mauvais", a-t-il expliqué, mais le groupe se pose la question de savoir s’il n’y a pas "un meilleur marché boursier pour le négoce de nos actions", a-t-il insisté.

    En 2011, le groupe avait choisi Londres pour faire son entrée en Bourse, considérée comme la place de référence pour les grandes entreprises minières. Le groupe basé à Baar, en Suisse, prendra en considération plusieurs marchés mais songe aux États-Unis pour déplacer sa cotation principale, a précisé le directeur général de Glencore dont les comptes ont plongé dans le rouge en 2024 face à la chute des cours du charbon.

    Une activité plombé par le repli du cours charbon... et KNS

    Glencore a essuyé une perte nette de 1,6 milliard de dollars (1,5 milliard d’euros, soit 180 milliards de francs) en 2024, le groupe invoquant une "normalisation progressive des marchés de l’énergie" dans le communiqué détaillant ses résultats.

    Les cours du charbon s’étaient envolés après l’invasion de l’Ukraine, ce qui avait fait exploser son bénéfice en 2022, à 17,3 milliards de dollars avant de refluer à près de 4,3 milliards de dollars en 2023 lorsque les prix étaient retombés.

    Avec le repli des cours du charbon, sa branche de courtage a vu son bénéfice avant intérêts et impôts reculer de 8 % par rapport à l’année précédente à 3,2 milliards de dollars tandis que ses activités d’extraction ont chuté de 20 % à 10,6 milliards de dollars.

    Ses comptes pour 2024 ont été grevés par des dépréciations d’actifs entre autres dans des activités dans le charbon en Afrique du Sud mais aussi dans la mine de nickel de Koniambo en Nouvelle-Calédonie. Pour mémoire, le complexe de l'usine du Nord, abandonné par Glencore, a été mis en sommeil dès juillet, générant, fin août, un vaste plan de licenciement de près de 1200 salariés. 

    Glencore persiste dans le charbon en dépit des critiques

    Contrairement à d’autres groupes miniers comme Rio Tinto ou Anglo-American qui se désengagent du charbon, Glencore s’est, lui, renforcé dans cette matière première malgré de vives critiques d’organisations environnementales et d’investisseurs qui ne veulent plus d’actifs liés au charbon dans leurs placements.

    L’an passé, Glencore s’est renforcé dans le charbon sidérurgique avec le rachat d’Elk Valley Resources (EVR) pour 7 milliards de dollars au terme d’une âpre bataille pour s’en emparer. "La décision controversée de Glencore l’an passé de conserver ses actifs dans le charbon a eu un impact négatif à court terme", ont réagi les analystes d’AJ Bell dans un commentaire de marché.

    Glencore avait envisagé de scinder le charbon du reste du groupe une fois ses propres activités dans le charbon regroupées avec celles d’EVR, mais avait finalement décidé de les conserver.

    Glencore compte reverser 2,2 milliards de dollars à ses actionnaires, dont 1,2 milliard sous forme de dividende, à 10 cents par action, et un milliard sous forme de rachat d’actions en anticipation des versements que Glencore doit recevoir avec la vente de Viterra au groupe américain Bunge.

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