- A.F.P. | Crée le 22.01.2025 à 06h30 | Mis à jour le 22.01.2025 à 07h15ImprimerLes acteurs Apiwat "Porsch" Apiwatsayree, 49 ans, et Sappanyoo "Arm" Panatkoo vont se marier officiellement ce jeudi 23 janvier. Photo : LILLIAN SUWANRUMPHALa fin d'une longue attente pour les uns, une reconnaissance pour d'autres... Des centaines de couples LGBT+ se préparent à se dire "oui" en Thaïlande, qui deviendra jeudi le premier pays d'Asie du Sud-Est à autoriser le mariage entre personnes de même sexe.
La nouvelle loi sur le mariage, adoptée l'an dernier à une très large majorité, ne comporte plus de références genrées, et confère aux couples homosexuels les mêmes droits en matière d'héritage, de propriété ou d'adoption qu'à ceux hétérosexuels. L'AFP a rencontré à Bangkok trois couples qui s'apprêtent à se passer l'alliance au doigt.
Jin et Lee
"Ca signifie tellement de choses pour moi... J'ai attendu ce moment pendant plus de dix ans", affirme Ariya Milintanapa, 41 ans. Cette femme transgenre, surnommée "Jin", a rencontré son partenaire américain, Lee Ronald Battiata, 65 ans, consultant dans la restauration, il y a 20 ans sur un site de rencontres en ligne. Le couple partage aujourd'hui sa vie avec ses deux garçons, Chene, 10 ans, issu d'un premier mariage de Lee, et Charlie, 8 ans, adopté et sous la seule protection légale de Jin.
Jusqu'à leur union, chaque enfant ne dépendait que d'un seul parent, ce qui pouvait créer des difficultés administratives.
"Le mariage va nous permettre de partager la tutelle légale de nos enfants, en tant que famille", explique Jin. Mais la nouvelle loi ne reconnaît pas aux personnes transgenres ou non-binaires le droit de changer de genre sur leurs papiers d'identité, en dépit des revendications de la communauté LGBT+. Jin avoue subir des discriminations dans la vie de tous les jours.
"Quand je vais au marché, certains me demandent à qui sont ces enfants", raconte-t-elle. "Mais les garçons savent que je suis leur mère, et ce n'est pas mes oignons si les autres ne comprennent pas."
Fah et New
Pour Karisa Loywisut, 31 ans, et Niramon Kvunkaew, 30 ans, respectivement surnommées "Fah" ("Ciel" en thaï) et "New", le mariage n'est pas qu'une question d'amour : c'est aussi le moyen d'obtenir les mêmes droits que les couples hétérosexuels. Les deux jeunes femmes, employées de bureau, remboursent ensemble le crédit immobilier pour la maison qu'elles habitent à Bangkok. Mais faute de reconnaissance légale de leur couple, l'acte de propriété et le crédit immobilier sont au seul nom de "Fah".
Avec la nouvelle loi, "New" pourra disposer des mêmes droits que sa partenaire.
"L'amour, c'est important, mais des droits le sont tout autant", explique Fah. "C'est bien que notre amour soit enfin reconnu par l'Etat", poursuit-elle.
Après que les sénateurs ont voté la loi en juin, Fah a demandé New en mariage, après quatre ans de relation. New, qui a grandi dans une famille conservatrice, a passé des années à s'interroger sur son identité.
Son père a longtemps remis en cause la capacité des couples LGBT+ à réussir leur mariage, mais depuis l'adoption de la loi, son attitude s'est apaisée, explique New.
"Je lui ai dit que l'amour n'est pas corrélé au genre."
Porsch et Arm
Les acteurs Apiwat "Porsch" Apiwatsayree, 49 ans, et Sappanyoo "Arm" Panatkool, 38 ans, ont joué dans plusieurs "Boys' Love" (BL), des romances homosexuelles à l'eau de rose qui cartonnent en Asie. La fiction deviendra réalité jeudi, lors de leur mariage à Bangkok.
La vidéo de leur demande de mariage, il y a 11 ans, était devenue virale en ligne. Mais cette notoriété s'est accompagnée d'insultes sur les réseaux, se souvient Arm.
"A l'époque, la société ne comprenait pas pourquoi deux hommes se mettaient à genoux et se demandaient en mariage", a-t-il déclaré.
Le succès des BL thaïlandais a renforcé l'image d'un pays tolérant vis-à-vis de la communauté LGBT+, alors qu'en Asie, une vingtaine de pays interdisent et répriment l'homosexualité, comme la Birmanie ou la Malaisie, voisines de la Thaïlande. Avec la nouvelle loi, le couple est optimiste pour le futur, bien qu'il reste encore des combats contre les discriminations.
"Ce n'est que le début de notre combat", explique Arm, qui attend une loi antidiscrimination. "Nous sommes prêts à faire reconnaître nos droits, même si c'est tard."
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