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  • AFP | Crée le 18.11.2024 à 09h20 | Mis à jour le 18.11.2024 à 09h20
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    La Russie a pilonné l’Ukraine dans la nuit de samedi à dimanche, visant particulièrement les infrastructures énergétiques du pays. Photo Oleksandr GIMANOV / AFP
    L’Ukraine a été ce week-end la cible d’attaques massives et meurtrières, notamment contre ses infrastructures énergétiques, après lesquelles les États-Unis lui ont donné leur feu vert à l’utilisation contre la Russie des missiles de longue portée fournis par eux.

    Dimanche soir (ce lundi matin), huit personnes, dont deux enfants, ont péri et au moins dix autres ont été blessées dans un nouveau bombardement, sur un quartier d’habitation à Soumy, une ville du nord-est de l’Ukraine, a annoncé le ministre de l’Intérieur Igor Klymenko. "Les criminels doivent être punis pour avoir tué des gens innocents", a réagi le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

    Dans ce contexte, Washington a donné l’autorisation à l’Ukraine de tirer sur le territoire russe les missiles de longue portée livrés par les États-Unis, a fait savoir dimanche un responsable américain. Le président Joe Biden aurait ainsi accédé à une demande maintes fois adressée de manière pressante par Kiev, opérant un tournant stratégique majeur peu avant son départ de la Maison Blanche et le retour de Donald Trump, très critique sur l’aide de son pays à l’Ukraine.

    Volodymyr Zelensky réclame en effet depuis des mois la permission d’utiliser les Storm Shadow britanniques et les Atacms américains pour atteindre des cibles plus à l’intérieur du territoire russe. Mais il a accueilli avec prudence les informations de dimanche. Rappelant l’importance de la "capacité de longue portée" de son armée, il a simplement ajouté : "aujourd’hui, de nombreux médias rapportent que nous avons reçu l’autorisation de prendre des mesures appropriées".

    Avec ces missiles d’une portée maximale de plusieurs centaines de kilomètres, l’Ukraine pourrait toucher des sites logistiques des forces russes et des aérodromes d’où décollent ses bombardiers. "À l’entrée en guerre des troupes nord-coréennes et à l’attaque massive de missiles russes, le président Biden a répondu par un langage que Vladimir Poutine comprend", a commenté le chef de la diplomatie polonaise Radoslaw Sikorski.

    Attaques meurtrières

    "Une attaque combinée massive a visé toutes les régions de l’Ukraine" et ciblé "nos infrastructures énergétiques", a dénoncé Volodymyr Zelensky, faisant état de 120 missiles tirés et 90 drones lancés dans la nuit de samedi à dimanche. Cela a été une "nuit infernale", a raconté le porte-parole de l’armée de l’air ukrainienne Iouriï Ignat, selon lequel la défense antiaérienne a abattu 144 de ces engins, tandis que le ministre des Affaires étrangères, Andriï Sybiga, a évoqué "une des plus grandes attaques aériennes" déclenchées par la Russie. Le ministère russe de la Défense a pour sa part affirmé que "toutes" les cibles avaient été atteintes, des "infrastructures énergétiques essentielles".

    La Russie, en multipliant ses attaques de drones et de missiles, a déjà détruit la moitié de la capacité énergétique de l’Ukraine, affirme Kiev. Conséquence, la consommation d’électricité sera restreinte lundi dans toutes les régions ukrainiennes, d’après le gestionnaire du réseau Ukrenergo. Il s’agit de la dixième attaque d’ampleur contre les infrastructures énergétiques ukrainiennes depuis le début de l’année, a-t-il relevé.

    Poutine veut "intensifier les combats", dit Macron

    Des missiles et des drones russes ont même touché la Transcarpatie, une région très rarement visée dans l’extrême ouest de l’Ukraine, éloignée du front et frontalière de la Pologne et de la Hongrie. La Pologne a annoncé dimanche avoir fait décoller des avions de chasse et mobilisé des forces pour défendre son territoire, une procédure habituelle en cas de danger proche de ses frontières.

    Après cette offensive, "je crois qu’il est clair que les intentions du président Poutine sont d’intensifier" les combats, a estimé Emmanuel Macron à Buenos Aires. "Quelles que soient ses déclarations, il ne veut pas la paix et n’est pas prêt à la négocier", a poursuivi le président français, qui n’a pas exclu de recontacter son homologue russe, mais seulement quand le "contexte" s’y prêtera.

    Le ministre ukrainien Andriï Sybiga a à cet égard jugé que les attaques de dimanche constituaient la "vraie réponse" du chef de l’Etat russe aux dirigeants qui l’ont "appelé ou lui ont rendu visite" ces derniers temps. Le chancelier allemand Olaf Scholz a en effet eu vendredi une conversation téléphonique avec Vladimir Poutine, pour la première fois depuis décembre 2022, le président Zelensky l’accusant d’avoir ouvert "la boîte de Pandore". M. Scholz a quant à lui a réaffirmé dimanche son soutien à l’Ukraine et assuré qu'"aucune décision" ne serait prise sans elle, cependant que le Premier ministre britannique Keir Starmer n’a "pas l’intention de parler" au président russe.

    De son côté, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a promis que l’UE se tiendra "aux côtés" des Ukrainiens "aussi longtemps que nécessaire", après les frappes de la nuit de samedi à dimanche qualifiées d'"inacceptables" par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres qui ont fait dix morts et une vingtaine de blessés.

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