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  • Baptiste Gouret | Crée le 31.12.2024 à 15h43 | Mis à jour le 31.12.2024 à 15h43
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    Un homme a été condamné à trente mois de prison, dont quinze ferme, pour avoir frappé sa femme à de multiples reprises les 25 et 26 décembre. Photo d'illustration/Nicolas Petit
    Un homme âgé de 34 ans a été condamné à trente mois d’emprisonnement, dont quinze mois ferme, ce mardi par le tribunal correctionnel, pour avoir frappé sa conjointe à plusieurs reprises les 25 et 26 décembre, à Canala. Des scènes de violence auxquelles ont assisté leurs deux filles, âgées de onze mois et de trois ans.

    Il perd ses mots, à la barre du tribunal, quand la présidente lui demande si une gifle représente, selon lui, un acte de violence. "Mais c’est pas un coup de poing", tente-t-il de relativiser. Quant au morceau de bois avec lequel il a frappé sa compagne : "Il était fin", lâche le prévenu, comme pour faire comprendre qu’il a pris soin de limiter la douleur infligée. "Vous ne pouvez pas systématiquement vous positionner par rapport au pire, car en termes de violence, il y a toujours pire", s’agace la présidente.

    Une énième affaire de violences conjugales était jugée, ce mardi 31 décembre, au tribunal correctionnel de Nouméa. Et, une fois de plus, la cour a dû faire face à la banalisation des actes par son auteur.

    Deux jours de violences

    Le prévenu, âgé de 34 ans, était poursuivi pour violences aggravées sur concubine pour des faits survenus les 25 et 26 décembre, à Canala. En ce jour de Noël, il est chez lui, avec sa conjointe et ses deux filles, âgées de onze mois et de trois ans, dans une maison en tôle située sur un terrain de la tribu de Haut-Gelima. C’est ici qu’ils vivent depuis quelque temps, malgré la mésentente notoire avec le voisinage et des conditions de vie précaire : les deux filles dorment sous une tente et la maison n’est pas équipée de sanitaires.

    Un cousin se présente chez eux, ce matin-là. Une connaissance que la compagne du prévenu n’a pas envie de croiser. Et pour cause : quelques semaines plus tôt, ce cousin les a volés. C’est d’ailleurs pour se racheter qu’il est venu, ce 25 décembre, aider aux travaux sur la maison. Pas suffisant, pour elle, qui préfère quitter le domicile conjugal. Une décision que son compagnon n’accepte pas. Il la gifle. Ce sera le premier geste d’une longue série de violences, faite de coups de poing, de coups de pied et de coups de bâtons. Tout ça devant les yeux de ses deux filles en pleurs.

    La victime réussit à se rendre une première fois à la gendarmerie. Les gendarmes interviennent au domicile conjugal, sans trouver le prévenu, caché dans les brousses. Ils en profitent toutefois pour arracher ses plants de cannabis. Un acte qu’il ne va pas pardonner à sa compagne, qu’il frappe de nouveau, quelques heures plus tard, une fois tout le monde revenu à la maison. Les menaces, jets de pierre et coups continueront jusqu’au lendemain, avant que celle-ci réussisse à s’emparer du téléphone et à prévenir de nouveau les gendarmes. Cette fois, l’homme est interpellé et placé en garde à vue.

    Une première mise en examen pour viol et violences

    Devant le tribunal, il se révèle jaloux et possessif. "Je n’ai pas confiance, vu son passé avec ses ex", explique-t-il. S’il n’a pas supporté qu’elle quitte la maison, c’est parce qu’il s’inquiétait "qu’elle ne revienne jamais". Sa conjointe, absente lors de l’audience, expliquera lors de sa déposition à la gendarmerie se sentir "bloquée" et développer des envies suicidaires. Elle est également rongée par un sentiment de culpabilité, qui lui fera retirer sa plainte contre son compagnon un jour après l’avoir déposée, au motif que c’est elle qui aurait "commencé la dispute". Lui reconnaît pourtant les faits, confirmés par un examen médical, allant même jusqu’à admettre : "J’en ai marre de toujours taper sur ma femme."

    "Cette phrase fait froid dans le dos", a souligné le procureur, lors de ses réquisitions. Le prévenu, sans antécédent judiciaire, est déjà poursuivi pour des faits présumés de viol et de violences sur sa compagne. Une information judiciaire ouverte en 2023 qui lui imposait de ne pas se rendre à Canala, n’y d’entrer en contact avec la victime, et dont il a décidé de ne pas respecter les termes. "Il fait fi des obligations qui pèsent sur lui", a noté le procureur, évoquant par ailleurs les conséquences de ces violences sur les deux filles du couple. "Elles ont été témoins de ces accès de fureur et, à cet âge-là, ce sont de vrais buvards. Alors, quand elles seront en âge d’avoir des conjoints, elles trouveront d’éventuelles violences parfaitement normales."

    Le procureur a requis trois ans d’emprisonnement, assortis d’un sursis de 18 mois. Le tribunal a limité la peine à trente mois, dont quinze mois de prison ferme. Il a également été condamné à une obligation de soins pour son comportement violent, une interdiction d’entrer en contact avec la victime et une obligation de suivre un stage sur les violences intrafamiliales.

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