- Poum. Projet pilote d'élevage de bêches-de-mer en baie de Tiabet| Crée le 19.11.2014 à 03h00 | Mis à jour le 24.07.2016 à 09h56ImprimerDès lundi en fin de matinée, les jeunes de l'association Pavada ont procédé à l'ensemencement de la baie nord de Tiabet.Durant toute la semaine, cent trente mille Holothuria scabra seront relâchées dans la baie Waru à Tiabet. Objectifs : recréer une population ayant disparu et instaurer, à terme, une gestion commerciale durable des stocks.
Lundi matin, dès 10 heures, branle-bas de combat sur la plage de sable blanc bordant le lagon ouest de la tribu de Tiabet. Les équipes du SMRA* et de l’association Pavada embarquent sur trois bateaux. Ils seront rejoints dans l’après-midi par celles de l’IRD* et de la SEA*. Tous mettent le cap sur les quatre enclos pour y récolter les juvéniles, de jeunes bêches-de-mer de l’espèce Holothuria scabra, et les relâcher afin d’ensemencer, d’ici la fin de la semaine, la baie nord. Cette opération se déroule dans le cadre du protocole de suivi du projet pilote d’élevage des holothuries dans cette région, chapeauté par la province Nord.
Rentabilité. « L’objectif est d’appliquer un protocole qui puisse tester la faisabilité et la rentabilité de ce type d’élevage au niveau technique, économique et commercial, précise Yoane Tein-Baï, technicien du SMRA, et de pouvoir le dupliquer sur d’autres zones de la province Nord, selon les résultats d’une évaluation en cours des pêcheries historiques sur l’ensemble de la province. »
Ces juvéniles, issus de l’écloserie de la SEA de La Ouenghi, ont été stockés en enclos côtiers depuis le mois d’avril avec l’objectif d’en réunir cent trente mille - les géniteurs provenant de l’ensemble de la province Nord dont dix-sept fournis par les jeunes de la tribu de Tiabet. Pesant entre 50 et 60 grammes, ils seront relâchés par lots de 2 000 individus sur trente-huit stations dans la baie de Waru (Nord), couvrant une surface totale de 50 hectares et possédant différents types d’habitat, contrôlés lors de cette opération.
« Leur poids a été défini afin d’écarter le maximum de risques encourus par les prédateurs (crabes, squilles, becs de cane, etc.). Cette opération se fait en espace libre pour un ensemencement total de la baie, avec ces cent trente mille individus que nous suivrons périodiquement, les comptant et les mesurant afin de constater leur croissance et leur santé, faisant également des analyses de substrat », précise le technicien du SMRA.
Interdit. Ce projet pilote d’élevage d’holothuries en enclos côtiers et leur relâcher dans les baies de Tiabet est né en 2010, de la volonté conjuguée de la chefferie de la tribu via l’association Pavada (regroupant les clans Padome, Vara et Dahote), des élus et des services techniques de la province Nord, avec le soutien de la SEA de La Ouenghi. Un objectif était « d’occuper les jeunes qui traînent à la tribu et qu’ils puissent avoir un revenu financier leur permettant de vivre décemment et surtout d’avoir une occupation », argumente Willion Padom, le petit chef.
Les techniciens du SMRA et des autres services compétents assureront le suivi trimestriel durant trois ans, dans cette baie où la pêche de toutes les espèces d’holothuries est interdite selon la volonté des coutumiers de la zone, actée par un procès-verbal de palabres et appuyée par un arrêté provincial.
« Cette opération est une bonne chose pour la sauvegarde de l’espèce, qui était en voie de disparition, et aussi pour le marché économique qu’elle va engendrer. C’est une grande satisfaction de voir ce projet avancer dans de bonnes conditions et se concrétiser », souligne avec un large sourire Willion Padom.
* IRD : Institut de recherche pour le développement. SMRA : Service des milieux et ressources aquatiques. DDEE : Direction du développement économique et de l’environnement de la province Nord. SEA : Société d’élevage aquacole.
Les marchés asiatiques visés
L’holothurie ou bêche-de-mer est un animal invertébré, au corps long et mou, à la peau rugueuse, pouvant atteindre 25 cm de long. Quarante-huit espèces sont naturellement présentes dans le lagon calédonien où elles sont pêchées, séchées et exportées. Cependant la ressource se raréfie et risque de conduire à une extinction des espèces commercialisées. L’Holothuria scabra (ou Golden sandfish ou Sandfish) est l’espèce la mieux adaptée à l’élevage, la plus recherchée et la plus facile d’accès. Face à la situation alarmante de la ressource en Nouvelle-Calédonie, des expérimentations de production et d’élevage d’holothuries ont été réalisées qui ont montré la faisabilité d’élevage d’holothuries en circuit contrôlé. A terme et en cas de réussite, l’économie du projet en cours reposera sur la vente d’animaux adultes à l’export. Les marchés asiatiques (Hong Kong, Singapour) et australiens (pour la communauté asiatique) sont très demandeurs. Compte tenu des prix pratiqués, les perspectives commerciales sont très favorables.
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