L'année 1982 a balancé entre des faits divers dramatiques et une actualité politique particulièrement dense voire animée. La page sombre s'ouvre le 21 janvier. Un avion DC-4, numéro 9148, s'écrase contre le mont Kokoréta, au-dessus de la tribu de Bangou, à Païta. Bilan de la catastrophe : sept militaires décédés dans le crash. L'appareil avait été offert par Harry Truman, président des États-Unis, à Charles de Gaulle, chef de la France libre, en 1945.

Le 6 mai, la reconstitution du meurtre du politique Pierre Declercq ravive toutes les hypothèses. Le 5 septembre, après 21 jours de cavale, André Mounoussamy est interpellé pour le viol et l'assassinat à coups de couteau de la petite Martine, 10 ans. Ces faits sordides ont marqué les Calédoniens.

Le mois de juin 1982 constitue un chapitre clé de l'histoire politique du pays. Le 12, la FNSC, de plus en plus opposée au RPCR notamment sur les réformes foncières et fiscales, décide à Bourail de s'allier au Front indépendantiste. Trois jours plus tard, la motion de censure déposée à l'encontre du Conseil de gouvernement de Dick Ukeiwé est votée. Le 22, Jean-Marie Tjibaou est élu vice-président du Conseil de gouvernement. Le lendemain, en réaction, Jacques Lafleur annonce son souhait de démissionner de l'Assemblée nationale. Le but : provoquer de nouvelles élections.

Le 22 juillet, un choc. Un groupe loyaliste, hostile à l'accès au pouvoir des indépendantistes et à des ordonnances, manifeste à Nouméa et s'affronte avec les forces de l'ordre à la suite d'une irruption dans l'Assemblée territoriale.

Le 5 septembre, la tactique de Jacques Lafleur est gagnante, puisque le leader, soutenu par Jacques Chirac en visite, rafle 91,4 % des suffrages au premier tour, et est réélu député de la Nouvelle-Calédonie.