L'année 2004 commence par une belle prise de la Marine nationale. Le 17 janvier, les militaires arraisonnaient le Hong Yon Sheng dans les eaux calédoniennes, après une course-poursuite de vingt-quatre heures. Le palangrier taïwanais pêchait illégalement au sud-est de l'île des Pins. L'équipage n'a pu rentrer dans son pays natal, Taïwan, que le 3 mars. Il est reparti avec une amende de 12 millions de francs. Le 5 février, c'est un grave accident à Voh qui marque l'actualité des Nouvelles Calédoniennes. Un bus, assurant la liaison Pouébo-Nouméa, percute un camion au niveau de l'usine du Nord. Il transportait trente-trois passagers. Dans la collision, trois personnes ont perdu la vie, une dizaine d'autres ont été grièvement blessées. Un adolescent de 17 ans a succombé le lendemain à ses blessures. Le chauffeur de bus a été poursuivi pour homicide involontaire. Le 9 mai, le Rassemblement perd la majorité à la province Sud, au gouvernement et au Congrès après vingt-sept ans de pouvoir. Après ces élections provinciales, Jacques Lafleur annonçait qu'il quittait les institutions. Harold Martin (Avenir ensemble) se retrouvait à la tête du boulevard Vauban. Marie-Noëlle Thémereau prenait l'exécutif le mois d'après. Cette année-là, le gouvernement est resté cinquante jours sans président faute de majorité absolue. Le 1^er juillet, les chasseurs s'inquiétaient du sort des roussettes. La Fédération de chasse de Nouvelle-Calédonie annonçait que la chauve-souris emblématique du Caillou pourrait disparaître dans les cinq prochaines années. Pourtant, la réglementation qui limite la période de chasse au mois d'avril existe déjà. La chauve-souris emblématique du Caillou était déjà victime du braconnage. Pile un mois après, le 1^er août, le pays était paralysé par une grève générale à l'initiative de l'USTKE. Tous les points névralgiques du territoire étaient bloqués, selon les Nouvelles du jour. Le port autonome, les deux aéroports les dépôts de carburants et de nombreuses entreprises privées, tout était bloqué. L'accord a été trouvé quelques jours après, le 5 août. La grève était partie d'un conflit entre une société privée d'acconage et ses concurrents. Le 8 septembre, le Congrès acceptait l'idée d'une consultation ethnique pour pallier l'absence de cette question dans le recensement national. L'État s'était clairement opposé à cette disposition. Mais les élus du boulevard Vauban ont estimé qu'elles permettaient l'évaluation du rééquilibrage. L'année se termine sous les flammes. Le 25 décembre, un feu se déclarait à Païta, à proximité de zones habitées. 1 000 hectares étaient ravagés en un week-end entre Dumbéa et Païta. Quelques jours auparavant, un feu de brousse détruisait une surface équivalente au camp militaire de Nandaï. En pleine saison sèche, les pompiers n'avaient pas hésité à dénoncer le manque de moyens et avaient même réclamé un Canadair.