Romain Pawlak lit les Nouvelles « depuis les débuts ». Chez lui, aux Portes-de-Fer, il garde précieusement quelques exemplaires d'un autre temps, telle cette page du 21 juin 1990. Comme en témoigne le verso, la pornographie avait encore sa place dans les salles de cinéma. Mais c'est le recto qui la rend véritablement collector à ses yeux : Pierre Guillot (déjà lui..) annonçait la sélection de judo pour les Océania de Tahiti, où figurait un certain Stéphan Pawlak, le fiston.

« Le journal, je continue de l'éplucher de A à Z, y compris les jeux et les mots croisés », mais pas forcément par le menu. Romain commence souvent par « le morbide ». « Je regarde les avis de décès, pour voir si des copains du Nickel ne sont pas partis. Ça arrive de temps en temps... », souffle celui qui, après son arrivée de Maubeuge, en 1963, a effectué une partie de sa carrière au sein du service Réfractaires, à s'occuper du maçonnage intérieur des fours. Dans le débat public, Romain Pawlak lit et entend « beaucoup » de commentaires désobligeants envers la SLN. « Ça me fait sourire. C'est toujours facile de critiquer. » Il se rue aussi sur le billet de l'Affreux Jojo, ou encore sur l'édito du rédacteur en chef. « J'apprécie un journal qui n'a pas de parti pris politique, mais quelques piques lancées de temps en temps, je trouve que ça fait du bien... » Ne lui parlez pas de web, Romain veut du bon vieux papier. « Le journal, c'est quelque chose qui crée du lien social de Poum à Yaté en passant par les îles. C'est irremplaçable. »