« La transformation de notre métier, aujourd'hui, est ce qui le rend excitant ». Après plus de vingt ans aux Nouvelles, Philippe Texier, directeur du marketing et de la diffusion, garde un enthousiasme intact. Si les défis sont nombreux, c'est avec confiance qu'il regarde l'avenir : « Le journal est aujourd'hui à la croisée des chemins. La presse existe, et non sans raison, elle a toujours évolué et continuera à le faire. » L'un des défis imposés par les nouveaux modes de consommation de l'information est de taille : faire comprendre aux gens pourquoi payer un journal tous les jours. « Il ne viendrait à l'esprit de personne de ne pas vouloir régler son pain dans une boulangerie. Une partie de mon travail est d'expliquer notre modèle économique qui est avant tout industriel », confirme Philippe Texier. Pour cela, « j'organise des visites pour nos lecteurs. Tout prend du sens pour eux, quand après avoir vu les journalistes travailler à la rédaction, nous nous rendons sur notre site de Normandie où ils découvrent les grosses rotatives en train de tourner. Cela leur permet de réaliser qu'il y a des gens qui ont travaillé, qui ont fait le contenu, qui l'ont mis en page, qui l'ont imprimé et d'autres qui l'ont distribué et que tout cela a un coût. »

Philippe Texier en est persuadé : « L'information gratuite de qualité est un leurre. Toute notre légitimité est dans le contenu que nous produisons, une information faite par des professionnels qui ont une carte de presse. Être journaliste est un métier qui ne s'improvise pas. Il ne s'agit pas uniquement de savoir faire de belles phrases. Par rapport à ce que l'on trouve sur internet gratuitement, notre valeur ajoutée est dans cette actualité traitée avec des sources, des arguments, des témoignages. Notre contenu est notre force aujourd'hui et le sera aussi demain. »