Depuis l’apparition des modèles Scout et Chief au début des années 1920, le constructeur Indian Motorcycle a toujours su s’inspirer des mots qui ont forgé l’identité des États-Unis : Pony, Arrow, Tomahawk, Westerner, Trailblazer, etc. La dénomination de notre exemplaire du jour reconduit ce gimmick.

Il reprend le nom " Springfield ", qui est d’abord celui de la ville du Massachussetts où George M. Hendee, l’un des deux fondateurs de la marque, fonde sa première entreprise en 1895. Les termes de " Dark Horse ", s’ils font clairement (!) référence à la robe noir mat de l’engin, sont d’abord apparus en 2010 pour une déclinaison de la Chief.

De fait, la livrée Dark Horse habille toutes les familles de la gamme, à l’exception des Scout et des FTR (flat track racing). On la retrouve donc en 2023 sur les cruisers Chief et Chief Bobber, sur les tourings Roadmaster et Pursuit, et sur les baggers Chieftain, Challenger et Springfield.

Une question de typologie

Avant de revenir à notre présentation du jour, c’est le moment d’éclairer le sens de certains styles de motos. Un cruiser est un engin davantage conçu pour profiter du voyage que pour faire la course. La position de la selle est basse, les cale-pieds sont très avancés et le guidon est haut.

Un roadster est polyvalent, simple et plutôt adapté aux débutants. Il est généralement dépourvu de carénage, la position de pilotage est verticale, les repose-pieds se trouvent sous le motard dans l’alignement des épaules.

Un chopper est un cruiser personnalisé, équipé d’une longue fourche, d’un guidon très haut et souvent d’un dossier de selle droit.

En bagger, cruiser ou tourer, en Indian c'est encore meilleur !

Un bobber tient son nom d’une opération " bob-job " consistant à raccourcir le garde-boue arrière, à supprimer celui de l’avant et à dépouiller le corps de la moto (selon les transformations popularisées par Bob Edwin Richards à la fin des années 1930).

Un tourer est une moto taillée pour les longs voyages. Elle reçoit tous les équipements nécessaires pour assurer le maximum de confort et d’autonomie. Cruiser ou tourer, elle peut être pourvue de sacoches arrière rigides, et se nomme alors bagger.

Le parfait positionnement

C’est la caractéristique de notre Indian Springfield Dark Horse. En l’occurrence ses deux malles latérales offrent un espace de rangement sécurisé grâce au verrouillage à distance. La silhouette générale de la moto confirme que l’on est en présence d’un cruiser. Le guidon à mi-hauteur et la selle biplace Rogue en vinyle, située bien en retrait du bloc moteur, impose d’emblée une allure badass, renforcée par la teinte Black Smoke étendue sur chaque partie du corps de la bête, même sur le bloc V-Twin Thunder Stroke 116 de 1 890 cm, refroidi par air. Ce dernier délivre un couple de 171 Nm pour une puissance fabuleuse à bas régime et une conduite souple à n’importe quelle vitesse.

Avec son cadre léger en aluminium coulé, la sombre monture parfaitement équilibrée se manie facilement. De nombreuses fonctions améliorent la conduite, comme le contrôle de la pression des pneus, l’ABS, le régulateur de vitesse et le démarrage sans clé. Le cylindre arrière s’arrête automatiquement lorsque la moto est à l’arrêt. En accélérant de nouveau, il redémarre à pleine puissance sans à-coups.

Cet exemplaire dispose comme toutes les autres Springfield d’un réservoir de 20,8 litres pour une consommation de 5,8 L/100 km, d’une boîte à 6 vitesses, de freins avant doubles avec rotor flottant et double étrier de 300 mm à 4 pistons, et d’un frein simple également à rotor flottant à l’arrière, avec un étrier de 300 mm à 2 pistons. Les roues sont dotées de jantes de 19'' et 16'', chaussées par des pneus Metzeler Cruisetec, reconnus pour leur grande adhérence. Enfin, des crash bars avant et arrière ont été rajoutés pour renforcer la sécurité.

Avec son look de moto vintage customisée, son gabarit et sa technologie conçus pour les road trips, la Springfield Dark Horse perpétue l’esprit du grand tourisme à l’américaine. Dans sa robe ténébreuse, elle prend des airs de mauvaise fille. Mais c’est pour mieux ensorceler les mauvais garçons.