- A.T. | Crée le 06.03.2024 à 05h00 | Mis à jour le 06.03.2024 à 05h00ImprimerLe collectif Agissons solidaires regroupe les trois syndicats patronaux (Medef, CPME et U2P), les chambres consulaires (CCI, CMA et CAP) et le syndicat des rouleurs du BTP ainsi que la FC BTP. Photo Anthony TejeroLe collectif qui tire la sonnette d’alarme sur "la situation catastrophique" de nombreuses entreprises, réclamant l’arrêt immédiat de toutes les réformes qui "pèsent" sur les Calédoniens et un véritable plan de relance économique, est actuellement en discussions avec les élus du gouvernement et du Congrès. Si "les lignes bougent", ses membres n’excluent pas "à moyen terme" une mobilisation.
Une semaine après avoir convié la presse pour alerter les politiques sur la situation gravissime du "monde économique" qui pourrait de nouveau "crier sa colère" dans la rue, le collectif Agissons solidaires espère avoir été entendu et entre dans une nouvelle phase, celle des discussions et des négociations. Avec toujours le même fil conducteur : l’arrêt de toutes les réformes qui "pèsent" sur les Calédoniens (Ruamm, taxes sur le carburant ou sur le sucre, etc.) et une accélération des mesures en faveur de la relance.
Depuis, certains membres du collectif ont notamment été reçus par le cabinet du président du gouvernement Louis Mapou. "On voit que cela infléchit du côté de l’exécutif et du Congrès. Ce qu’on nous dit, c’est que les réformes prévues cette année seraient finalement mises en pause pour 2024, mais cela reste des bruits de couloir. Les lignes bougent, mais rien n’a été confirmé par écrit et il n’y a donc encore rien de concret, résume Jean-Christophe Niautou, le président de la Chambre d'agriculture. Nous sommes prêts à laisser la chance aux négociations et au temps de leur mise en œuvre, mais ce temps n’est pas infini compte tenu des nombreuses difficultés que connaissent les entreprises."
"Si la mine et le BTP s’effondrent, c’est l’effet domino garanti"
Car au-delà de la crise du nickel, la situation est particulièrement alarmante dans certains secteurs, BTP et rouleurs en tête, pour lesquels l’activité "devient catastrophique". Or, "si ces secteurs s’effondrent, c’est l’effet domino garanti pour toutes les autres entreprises", rappelle le porte-parole du collectif, particulièrement inquiet sur le financement du chômage partiel, qui semble être dans une impasse pour les mois à venir.
Selon Agissons solidaires, les estimations du coût de cette mesure devraient exploser pour atteindre 3 milliards sur l’année 2024, alors qu’il ne resterait que 18 millions de francs dans les caisses de la Cafat. C’est pourquoi le collectif demande notamment la réactivation du dispositif mis en place pendant la période Covid, accompagné d’un redéploiement du PGE (prêt garanti par l’État).
Toujours est-il, le collectif n’exclut pas de "mettre sa menace d’une mobilisation dans la rue à exécution à moyen terme", si rien de concret ne ressort des discussions en cours.
Quelles sont les dix propositions du collectif ?
1 : Mise à l'arrêt tout projet de texte et toute mesure visant à mettre en place ou augmenter les charges sociales et fiscales des entreprises ou à dégrader le pouvoir d'achat des consommateurs calédoniens, dans l'attente d'une évaluation concertée de l'impact de ces mesures dans la situation économique dégradée créée par les difficultés majeures notamment du secteur métallurgique (concerne toutes les collectivités).
2 : Garantie du paiement/remboursement du chômage partiel de droit commun sous un mois et mettre en place un système de chômage partiel bonifié et étendu à 6 mois.
3 : Suppression tous les freins administratifs aux projets porteurs d'activité et d'emploi.
4 : Mise en place un plan de mesures fortes de formation pour accompagner les salariés et travailleurs indépendants dans leur reconversion professionnelle.
5 : Mise en place de procédures simplifiées d'étalement des cotisations sociales pour les entreprises impactées par la crise et annulation automatique des pénalités de retard pour les entreprises concernées
6 : Publication de l'état des créances publiques (dont établissements publics) à l'égard du secteur privé et des caisses de prestations sociales de la Nouvelle-Calédonie et apurement sous 30 jours de l'ensemble de ces créances. Adoption d'un calendrier établissant les conditions de règlement et pénalités appliquées au secteur public.
7 : Assouplir l'accès aux liquidités des entreprises en difficultés avec des dispositifs
associés (étalement des crédits, période de découvert bancaire autorisé, possibilité
d'escomptes ou de cessions de créances, baisse des taux d'intérêt …), en lien avec l'IEOM.
8 : Mise en place d'échéanciers sur les dettes fiscales et étalement de l'IS (ou IR pour entrepreneurs individuels) 2023 sur quatre ans pour les entreprises en difficulté.
9 : Mise en place d'un PGE de crise pour les entreprises en difficultés.
10 : Faciliter les procédures de sortie de défiscalisation : permettre aux entreprises en procédure de sauvegarde de pouvoir se séparer de tout ou partie de leurs investissements en défiscalisation avant le délai de 5 ans sans reprise de réduction d'impôt.
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