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    Nouvelle Calédonie
  • Baptiste Gouret | Crée le 27.08.2024 à 16h18 | Mis à jour le 27.08.2024 à 16h28
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    Les membres du gouvernement ont présenté le plan de sauvegarde, de refondation et de reconstruction (S2R) qui vise à imaginer, à terme, un nouveau modèle de société pour la Nouvelle-Calédonie. Photo Baptiste Gouret
    La crise déclenchée le 13 mai a accentué les difficultés d’un système déjà à bout de souffle, juge le gouvernement collégial, qui a travaillé sur un programme de transformation du modèle économique, social et institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Un plan "ambitieux" qui impliquera "des sacrifices" et la refonte des grands principes sur lesquels s’est construit le pays ces trente dernières années.

    Profiter de la crise pour imaginer un nouveau modèle de société. Ces dernières semaines, les représentants de l’État et les acteurs politiques locaux faisaient part de cette ambition en mentionnant, sans rien en dévoiler, l’énigmatique "plan de sauvegarde, de refondation et de reconstruction (S2R)". Devant la presse, ce mardi 27 août, les membres du gouvernement ont finalement présenté ce programme à l’intitulé évocateur. "Il s’agit de rebâtir de fond en comble notre modèle", insiste Yannick Slamet, en charge du budget et des finances. "Nous n’avons plus les moyens de soutenir le système calédonien tel qu’il est, nous devons le transformer", abonde Christopher Gygès.

    Traiter l’urgent jusqu’en 2025

    La démarche, menée conjointement avec les institutions, les collectivités, l’État et les partenaires sociaux, vise dans un premier temps à assurer la sauvegarde à court terme de la structure économique et sociale du pays, gravement menacée par les conséquences des exactions. Un volet qui inclut notamment le sauvetage immédiat de la Caisse locale de retraites, récemment réformée, du système électrique, objet d’une refonte, ou encore des transports en commun, repensés d’ici 2025. "On sait que, jusqu’à la fin de l’année, on est dans le traitement de l’urgence et que le principal objectif est d’éviter que tout le système s’écroule", explique Yoann Lecourieux, chargé notamment des politiques du développement, de l’aménagement et de la cohésion du territoire.

    La refondation du modèle calédonien, quant à elle, interviendra dans un second temps. Il s’agira de repenser les "grands principes" sur lesquels s’est construit le pays ces trente dernières années. "Ça ne fonctionnait déjà pas avant le 13 mai, contextualise Christopher Gygès. Le Ruamm, les retraites, les finances publiques… Sur ces sujets, le gouvernement collégial avait déjà entamé une réflexion dans le cadre d’un plan de relance économique. Aujourd’hui, il ne s’agit plus de relance, mais de refondation."

    En premier lieu, celle du modèle économique et social. "Il existe 130 impôts différents en Nouvelle-Calédonie, est-ce que c’est vraiment nécessaire pour un pays de 270 000 habitants ?", interroge Christopher Gygès. Le système de protection sociale, la gestion du foncier, notamment coutumier, l’attractivité ou encore l’énergie devraient aussi faire l’objet de réformes. Il sera également question du "modèle institutionnel" du Caillou. "La Nouvelle-Calédonie n’a plus les moyens de multiplier les établissements publics et les directions pour faire plaisir aux uns et aux autres", tance le membre du gouvernement, conscient de tenir des propos "qui ne vont pas faire plaisir". Le plan S2R prévoit ainsi la mutualisation des administrations, des mesures de non-remplacement des fonctionnaires et la fusion de directions pour mettre fin au "mille-feuille administratif".

    Consultation publique

    Troisième et dernier volet de cette vaste refonte : le modèle sociétal, à repenser afin de "retisser les liens entre les Calédoniens". "Il y aura des choix difficiles à faire pour le pays, mais il est temps d’être pragmatiques", juge Yoann Lecourieux. "Ce n’est pas une démarche cosmétique, on va aller chercher jusqu’aux fondations du modèle", confirme Christopher Gygès, bien décidé à poser les questions qui fâchent : "est-ce qu’on a besoin de deux compagnies aériennes, de plusieurs organismes de logement social, de trois chambres consulaires, d’une multitude de directions ?"

    Déjà présenté aux institutions et aux collectivités, le plan sera soumis dans les prochains jours aux Calédoniens. "Face à l’ampleur de la tâche, nous avons la conviction que cette démarche doit être la plus largement partagée possible", souligne Thierry Santa. Une consultation publique sera lancée en ligne jeudi 29 août et se poursuivra jusqu’au 29 septembre. Les réflexions et les remarques des Calédoniens seront collectées et prises en compte dans le cadre d’une conférence réunissant l’ensemble des parties prenantes d’ici "fin septembre-début octobre". Un timing serré, convient Thierry Santa, mais nécessaire pour présenter à l’État un plan chiffré et approuvé par le Congrès avant l’examen du projet de loi de finances 2025, prévu pour la fin de l’année.

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