- Anthony Tejero | Crée le 09.04.2025 à 17h52 | Mis à jour le 17.04.2025 à 10h19ImprimerDans les rayons certains produits locaux bénéficient de mesure Stop, limitant ou interdisant les articles importés. Photo Archives LNCLors de la séance hebdomadaire du gouvernement, ce mercredi 9 avril, le porte-parole Christopher Gygès a annoncé le lancement, vendredi 11 avril, d’un audit de près de cinq mois visant à évaluer la pertinence ou non des protections de marché pour les fabricants locaux. D’ici les conclusions de cette étude, qui doivent être rendues avant la fin de l’année, aucune nouvelle mesure Stop ne pourra être autorisée ou renouvelée pour plus d’un an. Explications.
Est-ce la raison de la guerre que se déclarent depuis plusieurs jours, par communiqués interposés, importateurs et producteurs locaux autour de l’économie et de la vie chère ? Christopher Gygès, porte-parole du gouvernement, annonce le lancement d’un vaste audit pour évaluer l’efficacité et le bien-fondé, ou non, des mesures de protection de marché. Des mécanismes qui limitent ou interdisent totalement les importations au profit de la fabrication ou transformation locale.
"Ce travail va permettre de dire : est-ce que les protections de marché sont pertinentes économiquement, socialement, pour le pouvoir d’achat, pour le choix du consommateur calédonien, par la valeur ajoutée que cela crée en Nouvelle-Calédonie ?", interroge l’élu en charge de l’économie. Une première réunion sur le sujet doit se tenir vendredi 11 avril. L’occasion "de partager avec les différents partenaires les termes de cet audit, parce que le sujet est tellement sensible qu’il faut qu’on soit déjà d’accord sur le cahier des charges", poursuit Christopher Gygès, jugeant bon de préciser que cette étude sera entièrement financée par l’État via l’AFD (Agence française de développement).
Une des conditions du prêt de l’État
L’audit, prévu pour durer cinq mois, devrait livrer ses conclusions avant la fin de l’année. D’ici-là, aucune nouvelle protection de marché ne pourra être actée ou même prolongée au-delà d’un an. "Dans la convention signée par le président du gouvernement et par le ministre d’État, Manuel Valls, dans le cadre de l’obtention du prêt, il y a un certain nombre de conditions. L’une d’elles concerne les protections de marché avec l’interdiction de prolonger au-delà de 12 mois celles déjà existantes et d’en autoriser de nouvelles tant que l’audit n’est pas rendu à la Nouvelle-Calédonie", détaille le membre du gouvernement, indiquant que ce travail devra être mené par un cabinet "indépendant". Autrement dit, l’Autorité de la concurrence ne pilotera pas ce dossier comme cela avait été initialement envisagé.
"On aura des chiffres indépendants"
Cette semaine, la Feinc (Fédération des entreprises et industries en Nouvelle-Calédonie), qui est montée au créneau pour défendre ces dispositifs, a affirmé que seuls 5,51 % des produits conçus localement bénéficient d’une régulation de marché. Des chiffres que ne tient pas à commenter ou confirmer le membre du gouvernement, préférant attendre les résultats et recommandations de l’audit. "Ils permettront de dire combien pèse l’industrie locale, qu’est-ce qu’elle rapporte et est-ce qu’au final le consommateur n’est pas lésé sur un certain nombre de consommations et de produits. On n’aura pas besoin d’avoir des communiqués interposés où chacun peut sortir ses chiffres. Là, on aura des chiffres qui seront indépendants", assure Christopher Gygès, qui sans donner d’exemple affirme que certaines protections de marché "pourraient tomber" très prochainement.
Déjà, à ce sujet, le porte-parole de l’exécutif avait déclaré, le 19 février, que les mesures Stop deviendraient "une exception et pas la règle", et qu’elles "seront supprimées là où il n’y a plus de raison de protéger" à l’issue des recommandations de l’audit.
Une conférence fiscale et sociale du 22 au 24 avril
Christopher Gygès a profité de la séance hebdomadaire du gouvernement pour annoncer les dates de la conférence fiscale et sociale, qui aura lieu du 22 au 24 avril. "On a une nécessité de transformer notre modèle économique et social. Un travail est fait avec les différents partenaires sociaux depuis plusieurs semaines pour travailler sur un ordre du jour précis autour de ce rendez-vous", présente le porte-parole de l’exécutif. Chaque jour, un thème sera abordé : l’emploi en Nouvelle-Calédonie ; le coût du travail, la compétitivité et le pouvoir d’achat ; la simplification de la fiscalité. "Il y a vraiment une vraie volonté de la part des partenaires sociaux d’avancer sur ces sujets, malgré des points de désaccord qu’on abordera au cours de la conférence, assure l’élu, qui évoque une vraie vision commune de faire avancer la Nouvelle Calédonie".
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