- A.T. | Crée le 08.04.2025 à 15h20 | Mis à jour le 17.04.2025 à 10h15ImprimerEn février 2025, les prix à la consommation avaient augmenté de 2 % en un an glissant. Photo Archives LNC / Thierry PerronAlors que le Syndicat des importateurs tire à boulets rouges sur les protections de marché qui encadrent une part de la production locale, accusées d’augmenter "artificiellement" les prix au détriment des Calédoniens, la Fédération des industries et entreprises riposte, chiffres à l’appui, indiquant notamment employer davantage de personnes tout en réalisant moins de bénéfices que le commerce de gros.
Ce sont deux visions, et des intérêts difficilement conciliables, qui s’affrontent par voie de communiqués depuis la semaine dernière autour de l’économie et plus particulièrement de la vie chère. Le bras de fer a notamment été déclenché par le Syndicat des importateurs en Nouvelle-Calédonie (SIDNC) qui, le 2 avril, a dénoncé des industries locales "maintenues sous perfusion" depuis plus de quarante ans par des mesures de protection de marché comme les taxes et les restrictions à l’importation.
"Ces mécanismes, tout en prétendant encourager le développement économique local, ont systématiquement pénalisé les consommateurs en les obligeant à payer des prix artificiellement élevés", martèle ainsi le syndicat selon qui le pouvoir d’achat a été "sacrifié" tout ce temps et appelant, en cette période de crise, à lever ces "privilèges" qui sont une source de "rentes et d’avantages" pour quelques-uns "au détriment" des Calédoniens. "La promesse de créer des filières compétitives durables semble bien éloignée de la réalité. Peut-on vraiment parler de développement économique lorsqu’il repose sur un modèle aussi déséquilibré, injuste et anticoncurrentiel ?"
"Les Calédoniens ne sont pas dupes"
Une "diatribe" qui ne repose sur aucun fondement, selon la Feinc (Fédération des industries et entreprises de Nouvelle-Calédonie), qui contre-attaque ce mardi 8 avril, chiffres à l’appui. Le collectif des producteurs locaux rappelle ainsi qu’en 2022, le commerce de gros (comprenez l’import) a capté 202 milliards de francs de pouvoir d’achat aux Calédoniens alors qu’il n’emploie que 2 747 salariés et ne verse que 19,7 milliards de salaires et charges. Sur ces recettes, moins d’un tiers, soit 74,8 milliards ont "profité" à l’économie calédonienne, "tandis que le reste s’est envolé", assure la Fédération.
En comparaison, l’industrie de transformation (hors nickel) employait à la même date 6 587 Calédoniens soit 2,5 fois plus de personnes et distribuait 37,1 milliards de francs de salaires et de charges, pour un chiffre d’affaires inférieur de 71 %, soit 143 milliards.
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Outre ces chiffres, la Feinc tient à rappeler que seuls "5,51 %" des produits conçus localement bénéficient d’une régulation de marché. "Les Calédoniens ne sont pas dupes et peuvent largement constater qui vit sur leur dos, insiste l’organisation. Depuis des décennies, cette corporation [les importateurs, N.D.L.R] utilise toujours la même ficelle pour se dédouaner et tenter de reporter sa responsabilité sur les autres : quand ce ne sont pas les taxes à l’importation qui sont la cause des prix élevés, ce sont les régulations de marché qui sont prétextées. Or, depuis l’entrée en 2018 de la TGC et de la suppression des taxes à l’importation que le SIDNC appelait de ses vœux à cor et à cri, la démonstration a été faite : les prix n’ont pas baissé, bien au contraire."
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