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    Nouvelle Calédonie
  • A.T. | Crée le 06.06.2024 à 17h16 | Mis à jour le 06.06.2024 à 17h24
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    Gil Brial, Virginie Ruffenach, Nicolas Metzdorf, Laura Vendegou et Sonia Backès ont été reçus par le procureur de la République ce jeudi après-midi. Photo Anthony Tejero
    Des militants et sympathisants du groupe Loyalistes et Le Rassemblement ont manifesté ce jeudi après-midi devant le tribunal de Nouméa pour demander que les responsables des exactions depuis le début des émeutes soient condamnés et davantage incarcérés, à commencer dans les rangs de la CCAT. Les chefs de file du mouvement ont été reçus par Yves Dupas, le procureur de la République.

    Plusieurs dizaines de sympathisants et de militants des groupes Loyalistes et du Rassemblement ont manifesté, ce jeudi après-midi, devant le tribunal de Nouméa pour demander à la justice de condamner les personnes mises en cause dans les émeutes qui ont éclaté dans le pays depuis le 13 mai.

    Et ce, chiffres à l’appui.

    Alors que l’État a officiellement recensé entre 8000 et 9000 émeutiers dans Nouméa et son agglomération, les chefs de file de cet intergroupe non indépendantiste déplorent que parmi les plus de 720 interpellations menées, seule une soixantaine d’individus ont pour l’heure été envoyés en prison.

    "C’est beaucoup trop peu. On ne peut pas lutter contre une insurrection si on n’incarcère pas ceux qui en sont responsables, estime le député Nicolas Metzdorf, qui a été reçu avec d’autres élus par le procureur de la République, Yves Dupas, à qui ils ont fait passer un message : "On est au bord du point de rupture. L’objectif, c’était de démontrer à l’État que les Calédoniens en ont marre des exactions et de voir les leaders de la CCAT continuer de haranguer les foules. On a donc demandé au procureur quelle est sa stratégie, mais on lui a surtout demandé que la justice soit indépendante, quelle que soit la volonté d’accord politique. Des gens doivent être condamnés et il n’y a pas d’amnistie possible pour ceux qui ont commis les exactions. Quelle que soit la stratégie politique du gouvernement national sur les négociations à venir, on ne peut pas mettre un mouchoir sur ce qu’il s’est passé en vue de trouver un accord."


    Plusieurs dizaines de manifestants (une centaine selon les organisateurs) ont répondu à l’appel des chefs de file loyalistes. Photo Anthony Tejero

    En contrepartie, Yves Dupas, a tenu à faire passer à son tour un message par le biais des élus : "On a un procureur de la République ferme et déterminé qui nous a demandé de la patience et du temps, même si on lui a rappelé que le temps commence à être long et que la patience avait ses limites", poursuit Nicolas Metzdorf.

    "La solution ne passera pas que par le maintien de l’ordre"

    Interpellée par les manifestants sur le devenir de la CCAT, dont ils demandent la "dissolution", Sonia Backès a rappelé, de son côté, les ambitions de son groupe politique : "Il faut condamner les gens à la tête de la CCAT. Il faut aussi, en condamnant ces extrémistes, libérer les (autres) indépendantistes qui sont, eux, capables de discuter parce que tout le monde est conscient que la solution ne passera pas que par le maintien de l’ordre ou la condamnation des 8 000 mecs sur le terrain, insiste la présidente de la province Sud. Il faudra passer par une solution politique, mais pour cela, il faut que ces extrémistes soient condamnés, sinon les autres ne peuvent pas parler. Aujourd’hui, ils ont peur de prendre une balle dans la tête et donc personne ne veut discuter. En condamnant les extrémistes de la CCAT, cela permet d’arrêter la terreur d’une part, mais en plus cela aide la solution politique d’autre part."

    La Cour d’appel dénonce "une pression inacceptable"

    Dans un communiqué envoyé ce jeudi, les chefs de la Cour d’appel de Nouméa tiennent à exprimer "leur émotion et leur réprobation face à la manifestation illégale" organisée cet après-midi ayant entraîné le blocage de l’accès à la cité judiciaire alors que "l’activité de ce jeudi 6 juin est très soutenue comme tous les jours" depuis le début des émeutes.

    "Cette action de protestation devant nos accès constitue une pression inacceptable, dénoncent le procureur général et le premier président le Cour d’appel, alors que tous les magistrats, greffiers et fonctionnaires se sont organisés et mobilisés dans un contexte difficile".

    Contrairement aux allégations des porte-parole, "la justice fonctionne en toute impartialité et conformément à la loi", poursuivent les auteurs du communiqué. Qui rappellent que, "depuis le 13 mai, 726 gardes à vue, 115 défèrements et notamment 60 mandats de dépôts malgré une surpopulation carcérale chronique" ont été traités.

    La justice doit pouvoir être rendue "sans pression, au nom du peuple et sans interférence de quiconque", insistent les chefs de la Cour d’appel qui demandent "à chacun de retrouver la sérénité, en particulier aux responsables politiques qui sont à l’origine de ce mouvement alors que leur mandat devrait les conduire à rechercher l’apaisement et le dialogue".

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