- LNC | Crée le 14.01.2024 à 05h00 | Mis à jour le 07.05.2024 à 11h53ImprimerLa société "La Glacière", fondée en 1883 par Laplagne et Cie fabriquait non seulement de la glace, mais aussi des liqueurs, des sirops et diverses boissons hygiéniques : limonade, orangeade et le fameux Cider. En 1930, date de cette photographie, la glace Photo DRDans les années trente et quarante, la glacière était l’indispensable complément du garde-manger. La glace en pains était livrée à domicile.
La glacière domestique était en général un meuble en bois verni, à deux compartiments isothermes, doublés à l’intérieur d’une cloison en zinc. Celui du haut (car le froid descend) était réservé au pain de glace. Un drain permettait d’évacuer l’eau de fonte. Celui du bas, équipé de grilles, accueillait les aliments.
Ces meubles étaient souvent artisanaux, et l’isolant pouvait tout aussi bien être de la sciure de bois que de kapok. Évidemment, il fallait les recharger en glace.
La glace était livrée à domicile par pains de cinq, dix ou quinze kilos, voire plus. Elle était alors fabriquée par la société " La Glacière ", puis plus tard par " Le Frigo ".
Disposée en caissette, ou tout simplement roulée dans un sac en jute, elle était déposée par un véhicule de livraison en bordure de l’habitation.
Et tant pis pour ceux qui, en été, oubliaient de rentrer leur commande…. " Il nous arrivait en allant en classe, à pied, de chiper avec notre canif, chez les retardataires, un glaçon à sucer en chemin ", se souvient Arnold Russ.
Gargoulette et " butter cooler "
Les anciens avaient d’autres astuces pour boire frais, ou conserver certains aliments. Ils utilisaient notamment la terre cuite poreuse. Ainsi fonctionnait la gargoulette. Cette carafe ou cruche de terre cuite avait la faculté de transpirer et de rester toujours humide. Lorsqu’elle était placée dans un courant d’air, l’évaporation gardait son contenu au frais.
Le même résultat pouvait être obtenu en plaçant une bouteille d’eau entourée d’un tissu molletonné et mouillé dans un lieu ventilé. Les plaisanciers connaissent d’ailleurs toujours ce principe : une boîte de bière dans une chaussette de laine mouillée pendue un hauban se rafraîchit correctement.
A LIRE ÉGALEMENT :
Cet été, les Nouvelles calédoniennes dépoussièrent les objets du passé
Le même principe d’évaporation était appliqué au beurre. Les ménagères du début du siècle dernier le conservaient dans un " butter cooler ", le terme australien pour une cloche en terre cuite reposant sur une soucoupe remplie d’eau, qui l’humidifiait par capillarité. D’autres modèles étaient en forme de cloches chemisées, que l’on remplissait d’eau.
Gargoulette et "butter cooler" furent abandonnés avec l’arrivée d’Australie des premiers réfrigérateurs à pétrole. Il fallait régulièrement les alimenter en carburant et moucher la mèche, mais ils étaient d’une remarquable efficacité, et absolument silencieux. Une marque de l’époque s’appelait d’ailleurs " Silent Night. "
Mais aussi…
De gauche à droite : la gargoulette, le butter cooler et le siphon.La gargoulette
La gargoulette, dont le contenu rafraîchissait par transpiration-évaporation, figurait sur les tables des années trente et quarante.
Le "butter cooler"
Le "butter cooler" était d’origine australienne, comme bon nombre d’objets de cette époque. Les liens de la petite Calédonie avec le grand continent voisin sont anciens. Avant le temps des Américains, c’est d’outre mer du Corail que venait le modernisme.
Le siphon
Un objet de luxe : le siphon à eau de Seltz. C’était de l’eau "normale", rendue gazeuse et un peu acidulée par adjonction de gaz carbonique. Cette mise sous pression justifie le maillage métallique autour du verre, pour des raisons de solidité et de sécurité. Dans la bonne société, c’est à l’eau de Seltz qu’on noyait son whisky.
Note
Cette série d'été est réalisée en collaboration avec l'Association témoignage d'un passé.
MERCI DE VOUS IDENTIFIER
Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.X
J'AI DÉJA UN COMPTEJE N'AI PAS DE COMPTE- Vous n'avez pas encore de compte ?
- Créer un nouveau compte
Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement. -
-
DANS LA MÊME RUBRIQUE
-
VOS RÉACTIONS
- Les transports aériensà consulter ici