- LNC | Crée le 31.03.2024 à 05h00 | Mis à jour le 07.05.2024 à 11h56ImprimerLa cordonnerie calédonienne Gaston Dufour à une époque qui pourrait se situer vers 1932-1933. Photo DRLa cordonnerie et les métiers du cuir n’ont évidemment pas disparu de la cité moderne. Mais il y a 50 ans, la plupart des chaussures étaient fabriquées localement. La plus grosse entreprise était la cordonnerie Gaston Dufour, dont certaines machines sont aujourd’hui conservées par l’Association témoignage d’un passé.
Dans les années quarante et cinquante, les cordonniers de Nouméa se nommaient Tavernier, Déméné, Levêque, Sato ou Crouzet. Et, bien sûr, Gaston Dufour, qui était à la tête d’une véritable entreprise.
Originaire de Voh, il avait fait la pêche au troca avant de fabriquer des chaussures. Il était déjà installé comme cordonnier pendant la première guerre mondiale, et, comme il était seul dans sa partie, il avait été jugé indispensable au pays et n’avait pas été enrôlé.
Une forme en bois et deux "pieds de fer", qui servaient à travailler le cuir. Photo DRLa cordonnerie Dufour, qui s’était installée après la Seconde Guerre dans une demi-lune américaine, près du vieux quai, fabriquait aussi bien des chaussures de luxe que des mules pour l’intérieur et bien sûr des chaussures de travail, cloutées, montantes ou basses, et même des " bottines élastiques " pour les stockmen.
Cette grosse machine de la cordonnerie Dufour était une Chambly, entreprise parisienne de constructions mécaniques. Elle porte le n° 1 478. Photo DRLes cuirs venaient de la Havraise, et devaient être préparés avant d’être travaillés. Il fallait notamment les battre, pour resserrer le grain et les rendre plus étanches.
" Du cuir, rien que du cuir "
Les ouvriers de Gaston Dufour travaillaient à la main, avec leurs tranchets, leurs alènes et leurs marque-points. Certains travaux étaient en revanche exécutés à la machine, notamment pour les coutures intérieures-extérieures.
Malgré son nom anglais, cette autre machine à coudre le cuir est française. Photo DRLe " patron " était sévère, exigeant sur la qualité, et faisait refaire ce qu’il ne jugeait pas satisfaisant. Mais il était dans le même temps très humain, à la manière de l’époque, offrant à ses employés un pot de fin d’année et une paire de chaussures, ainsi qu’un pique-nique en octobre à l’occasion de la saint-Crépin, la fête des cordonniers.
Couteaux, poinçons et alènes étaient les outils courants au temps de la cordonnerie Dufour. Ces couteaux-là sont américains. Photo DR" Ce qui a tué la cordonnerie, vers 1958, racontait un ancien de chez Dufour, Gustave Tessier, lors d’une interview en 1994, ce sont toutes les chaussures plastiques qui sont arrivées. Du plastique qui était collé en vitesse. Toutes ces cochonneries ont concurrencé la chaussure locale. On ne pouvait pas rivaliser avec la chaussure importée, toute faite en carton bouilli ! Alors que les chaussures qui sortaient de chez Dufour, c’était tout du cuir, rien que du cuir. "
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