- LNC | Crée le 10.03.2024 à 05h00 | Mis à jour le 07.05.2024 à 11h57ImprimerAvant la douche et le carrelage : la baille et le caillebotis. C’est la salle de bains du début du siècle dernier, telle qu’elle est reconstituée au musée de Païta. Photo DRAu temps d’avant… le Grand Tuyau, et même d’avant le petit, les Calédoniens se débrouillaient par eux-mêmes pour assurer leur approvisionnement en eau. Et ils ont développé un vocabulaire bien particulier pour désigner les récipients qui leur permettaient de conserver ou de transporter l’eau. Petite revue des mots et des objets de l’ancien temps.
La baille
C’était une demi-barrique, en bois, cerclée de fer et qui, par sa contenance, sa hauteur et la surface de son plan d’eau, était un récipient de choix pour de multiples usages : faire tremper et laver le linge (on accolait alors deux bailles l’une à côté de l’autre), conserver l’eau pour l’arrosage des planches du jardin, baigner les enfants…
Le fût enterré ou le demi-fût lui succédera petit à petit, comme on pouvait encore le constater dans les jardins vietnamiens de la Vallée-des-Colons vers les années 1960.
La touque
Un contenant bien local, qui aujourd’hui encore sert de mesure officielle. La touque est en fait un bidon de pétrole ou d’huile en général, qui était réutilisé comme récipient pour l’eau du bain à faire chauffer. On y ajoutait souvent une anse en fil de fer pour faciliter le transport.
La touque (18 litres environ) est encore l’unité de mesure officielle pour le café en cerises ramassé au bord des champs. Elle servait aussi pour mesurer les huîtres de palétuvier.
Un luxe pour frileux du début du XXe siècle : le chauffe-bain. L’eau froide circulait dans un serpentin à l’intérieur de ce réservoir que l’on remplissait de braises. L’ancêtre du chauffe-eau. Photo DRLa moque
C’était une petite boîte (4/4 de haricots ou de petits pois en général) très pratique pour transvaser de l’eau.
Les vieilles baignoires
Elles étaient souvent réutilisées, notamment en Brousse, comme abreuvoirs pour les vaches et les chevaux, ou comme bacs pour laver les légumes.
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Vidée de son précieux vin, elle servait à transporter de l’eau lors des pique-niques, coups de pêche et autres déplacements. Il s’agissait d’un récipient en verre de 20 à 50 litres environ, souvent clissé, c’est-à-dire enveloppé d’osier ou de jonc pour le protéger des chocs.
La callebasse
Il y a bien longtemps, le fruit du callebassier (l’un de ces arbres est visible dans le jardin du Musée de Païta) était découpé à sa partie supérieure, lorsqu’il était encore vert, et débarrassé de ses graines. Très solide une fois sèche, la calebasse servait de récipient pour le transport de l’eau.
Il fut un temps où la baille était un récipient multi-usages dans la plupart des maisons calédoniennes. Elle permettait même de prendre une pose avantageuse pour se faire photographier… Photo DREt la bouteille carrée…
Rien ne se perd… Aujourd’hui encore, la bouteille de whisky Johnny Walker (ou autre) est très souvent transformée en bouteille d’eau et trouve tout naturellement sa place dans les réfrigérateurs des familles calédoniennes. La " bouteille carrée "est aussi très appréciée des apiculteurs pour la commercialisation du miel.
Contenances
Pur produit français, inventé par les Gaulois alors que les Latins utilisaient l’amphore, le tonneau était un objet dont la fabrication requerrait un savoir-faire particulier. Les tonneliers, que l’on appelait charpentiers de tonneaux, ou aussi broquiers, futailliers, lieurs de cuves ou barilliers, devaient respecter des mesures bien précises.
Il y avait un nom pour chaque volume :
- Le galopin : 0,23 litre
- La chopine : 0,46 litre
- La pinte : 0,93 litre
- Le pot : 1,83 litre
- Le setier : 7,43 litres
- Le broc : 8 litres
- Le petit fût : 50 litres
- La demi-pièce : 110 litres
- La fillette : 134 litres
- Le bussard : 200 litres
- La pièce : 220 litres
- Le muid : 268 litres
- La pipe : 400 litres
- La tonne : 1 000 litres
- Le foudre : plus de 11 500 litres
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