[Mise à jour : 16 heures] Le jugement dans l’affaire des quatre incendiaires présumés de l’agence Aircal de Wé, à Lifou, a finalement été mis en délibéré. La décision ne sera ainsi prononcée que le 28 novembre prochain.

La défense a notamment demandé la nullité de la procédure en raison de la requalification des faits en "destruction en bande organisée", ce qui a fait passer la garde à vue des prévenus d’une durée de 48 heures à 96 heures. "C’est complètement disproportionné et nous estimons qu’il s’agit d’un détournement de la procédure de la bande organisée, estime maître Barbara Brunard. C’est pourquoi nous demandons que ces gardes à vue soient annulées, ce qui nécessite donc un temps plus long pour que le tribunal délibère."

Si la nullité n’est pas retenue, le tribunal jugera "le fond de l’affaire" et prononcera les peines à l’encontre des quatre prévenus. Ce mardi, le substitut du procureur de la République a requis des peines allant de six mois avec sursis à trois ans de prison, dont un an ferme aménageable sous le régime du bracelet électronique.

[8 heures] En plein conflit entre plusieurs collectifs d’usagers des îles et la compagnie aérienne, l’incendie de l’agence commerciale d’Air Calédonie, basée à Wé, à Lifou, dans la nuit du 4 au 5 octobre dernier, avait fait couler beaucoup d’encre.

Pour rappel, des pneus enflammés avaient été retrouvés par les pompiers au niveau de la façade en bois à l’entrée du local, laissant peu de doutes sur la nature criminelle de ce sinistre. La gendarmerie n’avait pas tardé à identifier quatre jeunes hommes âgés de 20 à 28 ans, soupçonnés d’être les auteurs du sinistre. Parmi eux, figure un joueur de football professionnel, qui fait carrière en Europe.

Un "différend" sans lien avec le conflit ?

Selon les premiers éléments de l’enquête, peu avant l’incendie, parmi les quatre prévenus, deux d’entre eux auraient menacé avec un sabre un couple pour "se venger" d’un de leur ami en raison d’un "différend".

Toujours est-il, après cette agression qui s’est soldée par des menaces de mort et une dégradation à coups de sabre de la porte du domicile des victimes, les deux prévenus auraient été rejoints par deux complices, dont le joueur de football professionnel. Le groupe aurait alors décidé de voler des pneus, de les placer contre l’agence Aircal et de les incendier en plaçant des bouts de tissus à l’intérieur.

Interpellés dès le samedi matin, les jeunes hommes ont vu la nature des faits qui leur sont reprochés requalifiés en "destruction en bande organisée", ce qui a fait passer leur garde à vue d’une durée de 48 heures à 96 heures.