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    Nouvelle Calédonie
  • Nathalie OLOF-ORS / AFP | Crée le 08.08.2024 à 09h44 | Mis à jour le 08.08.2024 à 09h45
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    Le géant du négoce de matières premières, Glencore, enregistre une perte nette de 233 millions de dollars (25,4 milliards de francs) au premier semestre 2024. Photo AFP
    Le géant du négoce des matières premières Glencore, qui a décidé de céder ses parts dans l’usine du Nord en février, a tranché l’épineuse question de sa branche charbon, décidant de la conserver plutôt que de la scinder du reste du groupe, malgré les critiques récurrentes que lui vaut cette activité.

    Dans un communiqué publié en marge de ses résultats semestriels, Glencore – qui a finalisé début juillet le rachat du charbon sidérurgique du groupe canadien Teck Resources – a annoncé qu’après avoir consulté ses actionnaires, son conseil d’administration a décidé de conserver le charbon.

    Après une âpre bataille, Glencore, qui a décidé en février de céder ses parts dans KNS, la société qui exploite l’usine du Nord en Nouvelle-Calédonie, s’était emparé des activités de charbon sidérurgique de Teck resources et avait dit envisager de les scinder du reste du groupe une fois regroupées avec ses propres activités, principalement dans le charbon thermique. Mais le groupe basé à Baar, dans le canton suisse de Zoug, a finalement préféré les conserver, estimant qu’il s’agissait de "la voie optimale" pour créer de la valeur pour ses actionnaires.

    Le conseil d’administration garde cependant l’option d’envisager une scission "de tout ou partie de cette activité à l’avenir si les circonstances changent", précise le communiqué. "Je suis convaincu que c’est la bonne décision", a déclaré aux journalistes Gary Nagle, son directeur général, lors d’une conférence téléphonique, expliquant que ce choix était soutenu par une "écrasante majorité" des actionnaires consultés.

    Jusqu’à épuisement

    Le groupe a demandé l’avis d’actionnaires représentant environ les deux tiers des droits de vote, selon le communiqué.

    Si des concurrents comme Rio Tinto ou Anglo American se désengagent du charbon, Glencore défend bec et ongles cette ressource, disant vouloir gérer ses mines de manière responsable jusqu’à ce qu’elles arrivent à épuisement.

    Cette stratégie lui vaut des critiques récurrentes de la part de militants écologistes, mais aussi d’actionnaires qui font valoir qu’une partie des investisseurs ne peuvent plus détenir des actions d’entreprises exposées au charbon dans leurs portefeuilles. Depuis 2020, Glencore figure notamment sur la liste d’exclusion du fonds souverain norvégien, le plus gros investisseur au monde.

    Entre "des mains responsables"

    Mais la perception du marché a changé "substantiellement", a affirmé M. Nagle, expliquant que laisser ces actifs "entre les mains de Glencore", "avec sa stratégie responsable", est une "bien meilleure issue qu’une scission" du point de vue des critères ESG (environnement, social et gouvernance).

    "Certaines des ONG les plus orientées à gauche" ont même "poussé" pour que Glencore ne procède pas à une scission et que le charbon reste entre "des mains responsables", a-t-il défendu. De plus, la trésorerie générée par cette activité va pouvoir être investie dans le cuivre et autres métaux nécessaires à la transition environnementale, a-t-il argumenté.

    Certains investisseurs seront "déçus", a réagi Matt Britzman, analyste chez Hargreaves Lansdown, dans un commentaire boursier. Mais "sur le plan opérationnel, cette décision a un sens", d’autant que le charbon est "une vache à lait" pour Glencore, souligne-t-il.

    Dans un communiqué, l’organisation actionnariale ACCR (Australasian Centre for Corporate Responsibility), a appelé Glencore à agir "promptement" pour expliquer aux actionnaires comment il comptait gérer ses plans concernant les risques climatiques, qui ont nettement augmenté avec les actifs repris à Teck Resources et maintenant conservés.

    Des résultats en forte baisse

    Les mines rachetées au groupe canadien ont une durée de vie moyenne "de 31 ans", qui vont donc bien au-delà de 2050, contre "une moyenne de 13 ans" pour les propres mines de Glencore, souligne cette organisation, qui avait fait partie d’une coalition d’actionnaires l’an passé qui avaient pression pour que Glencore divulgue davantage de détails sur sa stratégie dans le charbon.

    Cette décision a éclipsé les résultats du groupe qui a fait état d’une perte nette de 233 millions de dollars (25,4 milliards de francs), contre un bénéfice net de près de 4,6 milliards de dollars sur la même période un an plus tôt. Ses résultats ont été plombés par des amortissements et dépréciations d’actifs d’environ 1,7 milliard de dollars, notamment pour des activités dans le charbon en Afrique du Sud et le désengagement de la mine de nickel de Koniambo en Nouvelle-Calédonie.

    Le groupe a également pâti du reflux des cours de matières premières clés, dont le charbon.

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