Les porte-parole du parti l’ont affirmé à plusieurs reprises : "les discussions avec l’État avancent". À quelques jours de son congrès, qui se tiendra à Lifou à partir de ce vendredi 9 novembre, et avant la visite du ministre des outre-mer, Gérald Darmanin, à la fin du mois, le Palika a tenu une conférence de presse, ce mardi matin. Le but : réaffirmer sa vision du futur statut de la Nouvelle-Calédonie et préciser sa stratégie pour parvenir à son projet d’indépendance en partenariat avec la France.

"Une souveraineté partagée"

"Cette notion d’indépendance en partenariat, nous ne l’avons pas sorti de notre chapeau. C’est l’une des quatre propositions des experts mandatés par l’État sur les possibilités de sortie de l’accord de Nouméa. Pour nous, c’est une suite logique de l’histoire politique du pays, rappelle Judickaël Selefen, porte-parole du Palika. Nous considérons que ce prochain statut doit être un sas, une transition vers ce projet de partenariat que nous portons. C’est un statut de souveraineté partagée que nous souhaitons afin de préparer un statut de partenariat qui fera l’objet ensuite d’une consultation de la population."

Le document martyr "largement amendé"

Pour se donner les moyens de ses ambitions, les membres du parti ont ainsi décidé d’engager les discussions et les négociations avec l’État, au contraire de leurs homologues de l’Union calédonienne, qui ont fait le choix de rompre ce dialogue. Une manière "d’aller au contact" quand bien même le "document martyr", projet d’accord sur le futur statut du pays, rédigé et présenté par Gérald Darmanin en septembre, "ne peut être accepté en l’état" par le Palika.

C’est pourquoi le parti "a largement amendé" les versions 1 puis 2 de ce document, au cours de plusieurs réunions avec le haut-commissariat. "On n’a pas retrouvé dans ces versions, l’esprit de l’accord de Nouméa. Les principes de l’accord de Nouméa, qui doit être un accord plancher, doivent constituer la base de la discussion pour le prochain statut", martèle le porte-parole du mouvement, pour qui l’accession à la pleine souveraineté est "la seule trajectoire viable pour sortir du colonialisme", le droit à l’autodétermination n’étant "nullement remis en cause" par les trois précédents référendums.

Le Palika appelle l’UC à reprendre les discussions

Si le parti assure avoir eu des discussions avec certaines autres composantes politiques, ses porte-parole regrettent que le contexte ne soit "pas propice" au dialogue. "Il y a une forme de position extrémiste parfois de la part de nos partenaires locaux. Cette droite est déboussolée depuis les dernières élections sénatoriales et adopte une politique revancharde avec une vision étriquée du pays", estime Charles Washetine, qui fustige la proposition des Loyalistes et du Rassemblement de désinscrire la Calédonie de la liste de l’ONU des territoires non autonomes. Le leader du Palika tend également la main aux "camarades" de l’UC, les enjoignant à reprendre les discussions, à l’issue de son congrès qui se tiendra également, ce week-end, à l’île des Pins : "Cela permettrait d’avoir plus de cohérence dans nos actions afin de porter ensemble nos engagements."