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    Nouvelle Calédonie
  • Anne-Claire Pophillat | Crée le 26.02.2025 à 18h42 | Mis à jour le 26.03.2025 à 15h33
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    Florence Rolland, maire de La Foa et présidente de l’ACCD’OM, Association des communes et collectivités d’Outre-mer, salue les maires présents pour la rencontre avec Manuel Valls, mercredi 26 janvier. Photo A.-C.P.
    Entre deux séances de négociations, ce mercredi matin et cet après-midi, le ministre des Outre-mer a reçu, au haut-commissariat, les maires de Nouvelle-Calédonie pendant deux heures. L’occasion de recueillir leurs attentes, concernant notamment l’évolution de leurs compétences, et de les rassurer quant au soutien financier de l’État pour cette année.

    Alors qu’ils le demandent depuis longtemps, les maires ont enfin l’impression d’être écoutés et pris en compte, estime Pascal Vittori, président de l’association française des maires de Nouvelle-Calédonie (AFM-NC) (tendance non-indépendantiste), élu il y a près d’un an, en avril 2024. "Le ministre des Outre-mer a dit qu’il comptait beaucoup sur les maires pour l’aider dans cette démarche de préparation et de mise en place d’un accord." Les premiers édiles ont parlé jeunesse, problèmes sociaux, mais aussi compétences. Certains aimeraient notamment se voir doter "d’une fiscalité spécifique, de façon à ne plus être totalement dépendant du gouvernement", explique Pascal Vittori.


    Les maires se retrouvent au haut-commissariat, à Nouméa, avant la rencontre avec le ministre des Outre-mer. Photo A.-C.P.

    Cela tombe bien, la question des compétences fait partie des trois axes de travail discutés dans le cadre des négociations. "Manuel Valls nous a assuré que dans les compétences listées dans un futur accord, celles des communes seraient prises en compte. Ce qui n’avait jamais été fait jusqu’à présent", se félicite le maire de Boulouparis.

    Florentin Dedane, président de l’Association des maires de Nouvelle-Calédonie (tendance indépendantiste), confirme : "Le ministre ne fera pas sans les communes". Le maire de Pouébo veut lui aussi que les élus pèsent dans les discussions. "Nous serons aussi force de propositions dans le domaine institutionnel."


    Pascal Vittori, maire de Boulouparis et président de l’Association française des maires de Nouvelle-Calédonie. Photo A.-C.P.

    Une aide sur le fonctionnement

    Dans l’immédiat, le nerf de la guerre reste la question financière. Les communes sont en difficulté, qu’elles soient victimes directes ou collatérales des émeutes, car elles subissent la baisse du budget de répartition, le gouvernement calédonien ayant vu ses recettes fiscales fondre depuis le mois de mai dernier. Et les collectivités sont inquiètes, alors qu’elles sont en train d’élaborer leur budget 2025. Le locataire de la rue Oudinot les aurait assurées du soutien de l’État. "Nous aurons bien une aide sur le fonctionnement comme on l’a eu en 2024, déclare Pascal Vittori. Le ministre est en train de voir comment faire évoluer l’enveloppe de répartition qui doit être donnée par le gouvernement pour compléter les recettes fiscales qui manquent aujourd’hui à la Nouvelle-Calédonie."

    L’an dernier, le budget de répartition était tombé aux alentours de 80 milliards. Il serait question de le porter à entre 95 et 105 milliards cette année, selon Florentin Dedane.


    Florentin Dedane, maire de Pouébo et président de l’Association des maires de Nouvelle-Calédonie. Photo A.-C.P.

    Un "bol d’air"

    L’État aurait également donné une réponse favorable quant à la demande de prolongation d’un an des contrats de développement. De quoi "apporter un bol d’air aux communes par rapport à l’année dernière". À Pouébo, cela aura une conséquence directe, rendant ainsi possible la reprise des travaux du centre de secours, indique Florentin Dedane. "Je les avais stoppés parce que j’avais besoin d’être sûr que les subventions de l’État qui sont dédiées au projet soient versées. Ils vont donc pouvoir redémarrer d’ici un mois."


    La rencontre se tient dans la même salle où se déroulent les négociations politiques sur l’avenir institutionnel. Photo A.-C.P.

    Plus globalement, les mairies pourront "presque fonctionner normalement", précise Pascal Vittori. Et maintenir les services essentiels de ramassage scolaire, garderie, cantine… "On est rassurés parce que l’impact est énorme sur nos mairies et nos concitoyens, au travers des emplois, de la sous-traitance, du travail qu’on va pouvoir donner aux entreprises, des aides sociales qu’on va pouvoir attribuer à la population."

    Outre la poursuite des contrats de développement, souligne Pascal Vittori, des garanties de prêts sont prévues pour les communes, afin qu’elles puissent continuer à investir.


    Les maires sont installés en fonction de l’ordre alphabétique du nom de leur commune. Photo A.-C.P.


    Parmi les urgences, pour les maires, que l’État les aide à assurer leurs dépenses de fonctionnement cette année. Photo A.-C.P.


    Les maires comptent bien faire porter leur voix dans les discussions sur l’avenir institutionnel. Photo A.-C.P.

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