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    Nouvelle Calédonie
  • Baptiste Gouret | Crée le 03.12.2024 à 16h16 | Mis à jour le 03.12.2024 à 17h15
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    Le Premier ministre Michel Barnier est sous la menace de deux motions de censure et pourrait être contraint de démissionner dans les prochains jours. Photo AFP/Thomas Samson
    Le Premier ministre Michel Barnier est sous le coup de deux motions de censure qui pourraient faire chuter le gouvernement français dans les prochains jours. Une situation redoutée par les responsables calédoniens, conscients des conséquences d’un tel scénario sur le soutien financier de l’État et la quête d’un accord politique.

    C’est une difficulté supplémentaire qui vient clore une année chaotique pour la Nouvelle-Calédonie. D’ici quelques jours, Michel Barnier sera probablement contraint de démissionner et emportera avec lui une partie des avancées politiques et économiques obtenues par les responsables calédoniens ces dernières semaines. Le Premier ministre français est en effet menacé par deux motions de censure, déposées par le Nouveau Front populaire (NFP) et le Rassemblement national (RN), après avoir utilisé l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Les deux groupes disposent d’une majorité de députés à l’Assemblée, Marine Le Pen ayant d’ores et déjà annoncé que son groupe voterait en faveur des deux motions.

    "Courses contre la montre"

    "La censure n’est plus qu’une question de temps", estime Philippe Dunoyer, membre du groupe Calédonie ensemble au Congrès et fin connaisseur du fonctionnement du Parlement français, après avoir siégé sept ans sur les bancs de l’Assemblée. Pour l’archipel, cette nouvelle situation s’annonce comme "une double mauvaise nouvelle". "C’est une décision qui va entraîner la Nouvelle-Calédonie dans deux courses contre la montre, une budgétaire et l’autre politique", présage Philippe Dunoyer.

    Si aucun gouvernement n’est formé d’ici la fin de l’année, l’adoption du budget 2025 sera repoussée, et avec lui les trois amendements en faveur de la Nouvelle-Calédonie déposés par François-Noël Buffet, ministre des Outre-mer, dans le cadre du projet de loi de finances. Ils représentent plus de 100 milliards de francs pour le territoire, répartis entre une enveloppe dédiée à la reconstruction des bâtiments publics (9,5 milliards), un prêt de l’AFD (92 milliards) et un report du recensement pour maintenir à l’identique les dotations versées aux communes. Sans ces aides d’urgence, "nous n’aurons aucune perspective pour 2025, et je ne sais pas comment on va s’en sortir au 1er janvier", s’alarme Philippe Dunoyer.

    "Pour ce qui est de la relance et de la reconstruction, ça remet tout en cause", déplore également Aloisio Sako, président du Rassemblement démocratique océanien (RDO). Ces nouvelles aides étaient notamment très attendues par les collectivités, incapables aujourd’hui de construire un budget pour l’année prochaine.

    Nouveaux interlocuteurs

    "On a besoin d’une stabilité pour avoir de la visibilité sur le plan financier, et donc sur le plan politique", estime Charles Washetine, porte-parole du Palika. Alors que l’ensemble des partenaires calédoniens sont désormais prêts à revenir à la table des discussions, six mois et demi après le déclenchement de la crise insurrectionnelle, ce blocage politique risque également de retarder un éventuel accord sur l’avenir institutionnel. Pourtant, là aussi, le temps presse. Pour tenir le délai des élections provinciales, prévues en novembre 2025, un accord doit être signé d’ici le mois de mars. "Il faut rapidement trouver une voie de sortie", confirme Charles Washetine.

    Et qu’importe la tendance politique des futurs interlocuteurs de Matignon et d’Oudinot. "La seule réticence du Palika concerne l’extrême droite, mais on souhaite avant tout que le nouveau gouvernement s’inscrive dans les engagements pris par Barnier." Philippe Dunoyer espère lui aussi que le dossier calédonien soit "suffisamment transpartisan" pour que le changement de Premier ministre ne soit pas un frein aux négociations. Au RDO, on a même l’espoir de tomber sur des interlocuteurs "qui seront plus à l’écoute", envisage Aloisio Sako.

    "On n’avait pas besoin de ça, rien ne nous est épargné dans cette mandature, a réagi Nicolas Metzdorf, député de la première circonscription, au micro de notre partenaire Outremers 360. Mais on va faire comme d’habitude, on va se battre."

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