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    Nouvelle Calédonie
  • Anthony Tejero | Crée le 19.10.2024 à 16h19 | Mis à jour le 19.10.2024 à 16h40
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    Le député de la première circonscription Nicolas Metzdorf et sa suppléante Françoise Suve, ont convié la presse, ce samedi 19 octobre, pour dresser le bilan de la visite du ministre des Outre-mer. Photo Anthony Tejero
    À l’issue de la visite de François-Noël Buffet, le député de la première circonscription étrille le bilan du ministre des Outre-mer, dont les "annonces succinctes" ne sont pas de nature à rassurer les acteurs économiques sur les aides de l’État pour reconstruire le pays. Pour autant, Nicolas Metzdorf, qui s’engage à plaider à l’Assemblée nationale, un doublement des budgets de l’État alloués au Caillou, estime que le ministre, une fois sur place, a "pris conscience de l’ampleur du désastre" et qu’il peut "devenir un allié".

    Alors qu’il s’apprête à décoller pour Paris, ce samedi soir, en même temps que le ministre des Outre-mer, Nicolas Metzdorf n’y vas pas par quatre chemins : les annonces "très succinctes" de François-Noël Buffet sont "trop maigres", "décevantes" et "en deçà des attentes", déplore le député de la première circonscription, qui estime que le PIB (produit intérieur brut) de la Nouvelle-Calédonie a chuté de près de 20 % depuis les exactions du 13 mai. "Sa venue n’a pas rassuré le monde économique et même institutionnel sur le plan des aides", résume l’ancien maire de La Foa qui parle d’une "humiliation".

    "En ce qui concerne l’annonce de la garantie de l’État sur les prêts de l’ordre de 500 millions d’euros, il faut en fait déduire les 440 millions déjà versés, ce qui ne fait plus que 60 millions d’euros encore disponibles. En gros, l’État nous prête de l’argent pour le rembourser de ce qu’on a déjà touché, ironise Nicolas Metzdorf qui déposera donc un amendement à l’Assemblée nationale afin de demander d’augmenter l’enveloppe totale dédiée à la Nouvelle-Calédonie à un milliard d’euros (120 milliards de francs). Une somme déjà annoncée ce matin par le ministre, mais "on ne sait pas d’où elle vient puisque seulement 500 millions sont inscrits dans le programme de loi de finance", qui sera désormais débattu à Paris par les parlementaires.

    "Le gouvernement collégial a fait le travail"

    En clair, avec l’annonce de la prise en charge à 100 % de la reconstruction des écoles et à 70 % des autres bâtiments publics par l’État, le député juge "dérisoire" cette subvention directe estimée à 4 milliards de francs alors que, selon lui, la Nouvelle-Calédonie a besoin de 120 milliards de francs (soit 1 milliard d’euros) par an pour se reconstruire.

    Cette position du ministère des Outre-mer est d’autant plus difficile à comprendre pour le député loyaliste alors que le gouvernement collégial de Louis Mapou "a fait le travail", en proposant son PS2R (plan de sauvegarde, de reconstruction et de refondation), incluant de nombreuses réformes et "une refonte" du système calédonien, avec des "mesures concrètes", comme le préconisait l’État depuis longtemps.

    "Une question de géopolitique"

    Mais en réponse, ce dernier "nous demande d’augmenter les impôts, notamment en générant une hausse du rendement de la TGC de 8 milliards de francs, ce qui est aberrant compte tenu du contexte, s’agace le député. Mon discours à Paris sera de dire que si on laisse l’inspection générale des finances de Bercy piloter le dossier calédonien, comme il entend le faire visiblement, on va droit dans le mur. Et les indépendantistes les plus radicaux auront alors tout le loisir de se tourner vers d’autres pays en expliquant que la France n’a plus les moyens de financer la Nouvelle-Calédonie. C’est une question politique et même géopolitique que doit se poser la France."

    C’est pourquoi Nicolas Metzdorf s’engage à demander à Paris qu’au sein du budget national, "on inscrive de manière pluriannuelle un fonds dédié à la Nouvelle-Calédonie afin qu’on ne joue plus au marchand de tapis tous les ans" et que le "goutte à goutte de l’État" s’arrête pour laisser place à un financement "plus structuré".

    Pour autant, l’élu loyaliste note un point "positif" à cette visite du ministre : sa "prise de conscience", au fil de ces rencontres, de "l’ampleur du désastre". "Cela peut faire de François-Noël Buffet, l’un de nos alliés, face à Bercy, espère Nicolas Metzdorf. Il est venu ici avec pas grand-chose, mais au final, je crois qu’il va nous aider à avoir plus."

    Avenir institutionnel : "les négociations doivent reprendre dès novembre"

    Alors que l’ensemble des groupes politiques au Congrès ont rencontré François-Noël Buffet, le député de la première circonscription estime qu’il devient urgent de lancer un calendrier de négociations, au plus tôt, afin que ces discussions reprennent dès ce mois de novembre. "Ce qui m’inquiète, c’est qu’on est suspendus à la visite de ministres et de missions, sauf qu’il ne faut pas attendre que toute la République vienne nous rendre visite pour commencer les négociations, tance Nicolas Metzdorf. Aller voir le malade, c’est bien, le soigner, c’est mieux. Je crains de voir venir tous les rois mages ici mais que rien n’avance."

    Un avis que partage sa suppléante Françoise Suve : "L’État doit absolument reprendre son rôle d’arbitre avec un calendrier qui oblige tout le monde à se mettre autour de la table", insiste la chef de Loyalistes au Congrès, jugeant bon d’ajouter que "l’ouverture du corps électoral est un acte normal de la démocratie".

    Quels amendements le député a-t-il déjà déposé ?

    Augmentation de la défiscalisation pour les Fonds d’investissement de proximité (FIP) Outre-mer

    Cette mesure vise à renforcer le soutien aux petites et moyennes entreprises locales. En augmentant de 20 points la réduction d’impôts pour les particuliers investissant dans les FIP Outre-mer, cela doit favoriser un flux de financements stables pour soutenir les entrepreneurs en Nouvelle-Calédonie en vue de dynamiser l’économie locale et de renforcer l’attractivité des investissements.

    Extension de la défiscalisation à la réhabilitation des immeubles détruits lors des émeutes

    Cette mesure offre une aide concrète pour les entreprises dont les locaux ont été touchés par les événements récents. Grâce à cette extension, les entrepreneurs pourront bénéficier de dispositifs fiscaux pour reconstruire ou reconvertir les bâtiments détruits dans le cadre d’activités commerciales, favorisant ainsi la reprise rapide de l’activité économique dans les zones sinistrées.

    Défiscalisation du photovoltaïque

    Cet amendement déposé a été voté concernant l’éligibilité des panneaux photovoltaïques aux dispositifs de défiscalisation en faveur des logements sociaux ultramarins.

    Réduction d’impôt majoré pour les investisseurs

    Un amendement a été adopté et permet d’appliquer à la Nouvelle-Calédonie le taux de réduction d’impôt majoré, qui est déjà instauré en Guyane, à Mayotte, à Saint-Pierre-et-Miquelon et à Wallis-et-Futuna. Le but : renforcer l’attractivité de ces territoires considérés comme moins attractifs pour les investisseurs.

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