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    Nouvelle Calédonie
  • Pour le Rassemblement, un accord politique sera conditionné au développement économique
    Anthony Tejero | Crée le 22.11.2024 à 16h50 | Mis à jour le 22.11.2024 à 16h50
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    Les membres du Rassemblement Nadine Jalabert, Laura Vendégou, Jordan Courtot, Virginie Ruffenach, Alcide Ponga et Xavier Rossard, ont convié la presse, ce vendredi 22 novembre.  Photo Anthony Tejero
    Le Rassemblement a convié la presse, ce vendredi, pour faire part de ses propositions au vu de la crise qui frappe le pays et des discussions sur l’avenir institutionnel. Le mouvement, qui plaide en faveur d’aides de l’État sous la forme de subventions et de non d’emprunts, estime qu’un "consensus politique" entre les différents partis ne pourra être trouvé qu’à travers une réelle stratégie de développement économique, notamment sur l’énergie, qui permettrait de "sauver" la filière nickel.

    Quelle solution pour sortir le pays de "l’impasse budgétaire" ?

    Le groupe Le Rassemblement réitère d’emblée son opposition à la nouvelle extension de la garantie d’emprunt accordée par l’État (pour un montant maximum de 120 milliards de francs), alors que la Nouvelle-Calédonie connaît déjà un taux d’endettement "astronomique" de 340 % qui passerait alors à 650 %. "Je rappelle que quand vous allez chez le banquier, on vous refuse un prêt lorsque votre taux dépasse 35 %, ironise la cheffe du groupe Virginie Ruffenach. Ces emprunts vont hypothéquer l’avenir du territoire et sacrifier les générations d’aujourd’hui et de demain car on ne pourra pas rembourser. C’est une fuite en avant."

    C’est pourquoi la chef du groupe au Congrès, qui estime que "la Nouvelle-Calédonie mérite mieux qu’un empilement de prêts sans vision à long terme" sera en mission à Paris la semaine prochaine (en délégation avec l’ensemble des autres groupes du Congrès), pour plaider en faveur d’un "plan triennal" qui comprend des subventions à hauteur de 100 milliards de francs. Une proposition qui fait en quelque sorte la synthèse entre le plan S2R porté par le gouvernement et le plan quinquennal avancé par des élus du Congrès.

    Dans le détail, 80 milliards seront demandés aux titres de subventions de fonctionnement pour soutenir l’économie locale (chômage partiel, impayés de cotisations sociales des particuliers et des collectivités, etc.) et 20 milliards destinés à l’investissement, en vue de la reconstruction et de la relance.

    "La France va-t-elle laisser s’effondrer ce territoire français du Pacifique ?, interpelle Virginie Ruffenach. On ne peut pas laisser la situation être seulement analysée par des gens des bureaux de Bercy. L’horloge tourne et il y a urgence."

    Un consensus politique fondé sur le développement énergétique

    Le Rassemblement veut être "partie prenante" d’un accord politique global, mais selon le parti, il est indissociable de la question économique. "Nous avons constaté que tous les consensus politiques ont été trouvés par des accords sur le développement économique et notamment lié au nickel", rappelle Virginie Ruffenach, selon qui l’accord à venir devrait "être fondé sur un développement énergétique" de la Nouvelle-Calédonie. "Notre stratégie vise à transformer la crise actuelle en une opportunité pour repenser le modèle économique, à travers la mise en place d’un outil de production électrique ambitieux, décarboné et à bas coût, qui est indispensable pour sauver la filière métallurgique et permettre une diversification de l’économie. Aujourd’hui, les pays qui proposent une énergie moins chère sont les rois du pétrole. L’idée avec ce projet, c’est de passer à un coût d’1 franc le kw/h contre actuellement 15 francs ici et 8 francs en Indonésie."

    Le Rassemblement contre le "matraquage fiscal" et le projet de réforme de la TGC

    Le parti est également vent debout contre le projet de réforme de la TGC (taxe générale sur la consommation) porté par le gouvernement, qui n’a pas encore été validé par le Congrès. Pour rappel, ce texte vise à passer de quatre à trois taux différents (3 %, 10 % et 18 % contre 3 %, 6 %, 11 % et 22 % actuellement). Dans le viseur plus particulièrement, les services qui seraient soumis à un taux bondissant de 6 à 10 %. Un "coup de grâce" pour le tissu économique calédonien. "On se demande sur quelle planète vit le membre du gouvernement en charge de la fiscalité Gilbert Tyuienon ? Alors que les entreprises calédoniennes luttent pour se reconstruire et ne savent pas comment payer les salaires", s’agace Jordan Courtot, secrétaire général du Rassemblement, qui se dit contre cette "politique de matraquage fiscal" qui aura comme "un impact immédiat inflationniste".

    Vers un "fédéralisme interne" en Nouvelle-Calédonie ?

    Alors que les Loyalistes ont, cette semaine, ressorti le discours de Dick Ukeiwé, en 1985 devant le Sénat, pour plaider en faveur d’un projet de fédération territoriale, le Rassemblement indique "se reconnaître" et "partager avec l’ensemble des partisans de la France" cette vision d’un "fédéralisme interne" dont ils se proclament être les héritiers. "Je suis content que beaucoup citent nos anciens. Ce discours et ces propositions, qui ont pu être critiquées et même transformées depuis, sont toujours un pilier pour notre mouvement qui reste sur cette trajectoire, affirme le président du mouvement Alcide Ponga, qui défend ainsi également un retour aux Accords de Matignon. Les résultats des référendums ont donné une cartographie qui révèle une réalité incontestable, avec trois provinces et trois visions. Il faut donc imaginer une gouvernance qui tienne compte de ces spécificités."

    Quant à une éventuelle union entre les membres du Rassemblement et des Loyalistes qui ont annoncé faire bannière commune (entre Les Républicains calédoniens de Sonia Backès, Générations NC de Nicolas Metzdorf, le Mouvement populaire calédonien de Philippe Blaise et le Mouvement républicain calédonien de Gil Brial) dès l’an prochain ? La fusion n’est pas d’actualité indique Alcide Ponga : "Nous n’avons pas besoin d’une fusion de partis pour avancer et pour défendre une même vision. Il faut travailler ensemble car on est complémentaires mais nous avons chacun notre propre langage, insiste le chef du mouvement, qui rappelle son état d’esprit au vu des futures négociations sur l’avenir institutionnel : "ouvrir le spectre pour discuter avec tout le monde. Et ce, dans l’intérêt des Calédoniens."

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