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    Nouvelle Calédonie
  • Anthony Tejero | Crée le 12.10.2023 à 09h04 | Mis à jour le 12.10.2023 à 10h08
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    Le sénateur Robert Xowie a interpellé le gouvernement, lors de la séance du mercredi 11 octobre. Capture d'écran
    Le premier élu indépendantiste à siéger au palais du Luxembourg a demandé au gouvernement "s’il comptait passer en force" dans son projet de révision de la constitution et de dégel du corps électoral. La Première ministre Elisabeth Borne, qui regrette l’arrêt des discussions de certains indépendantistes, a affirmé que le gouvernement comptait trouver un accord "d’ici la fin de l’année".

    Une première prise de parole et une première question au gouvernement pour le moins frontale de la part du sénateur Robert Xowie : "Sans consensus, le gouvernement compte-t-il, contre l’avis du FLNKS et comme au troisième référendum, passer en force cette révision constitutionnelle ou envisage-t-il de présenter, lors des bilatérales de décolonisation, un nouveau document qui se situerait enfin dans la continuité historique de l’accord de Nouméa ?"

    Sans grande surprise, l’avenir institutionnel était au cœur des préoccupations du premier indépendantiste élu au Sénat, lors de la séance des questions au gouvernement, qui s’est déroulée ce mercredi 11 octobre, au palais du Luxembourg, à Paris. Dans son viseur, le projet d’accord rédigé et présenté par le ministre des Outre-mer, Gérald Darmanin, début septembre, aux élus calédoniens, à l’issue des discussions trilatérales à Paris, qui avaient réuni autour de la table l’ensemble des forces politiques calédoniennes.

    "Le peuple kanak n’est pas l’ennemi du peuple français"

    Sauf que depuis la réception de ce document, les lignes ont nettement bougé côté indépendantiste, notamment avec l’annonce de l’UC de ne plus participer aux discussions et négociations avant son congrès, qui se tiendra du 9 au 12 novembre. En clair, le mouvement devrait donc boycotter les rencontres avec Gérald Darmanin, dont un nouveau déplacement est prévu, fin octobre, en Nouvelle-Calédonie.

    C’est d’abord avec "respect et humilité" qu’a tenu ainsi à s’exprimer l’élu de Lifou, rappelant, en introduction, que "le peuple kanak n’est pas l’ennemi du peuple français", avant de fustiger le document proposé par l’État, en vue d’une révision constitutionnelle de la Nouvelle-Calédonie. "Ce texte commence par dire que le peuple calédonien a manifesté sa volonté que la Nouvelle-Calédonie reste dans la France. Je rappelle qu’au troisième référendum, 56 % des Calédoniens se sont abstenus, dont plus de 90 % de Kanak", martèle le sénateur, membre du groupe Communiste républicain citoyen et écologiste-Kanaky, déplorant que ce texte "abandonne toute trajectoire possible de décolonisation."

    Le sénateur a en particulier exprimé son opposition à un éventuel dégel du corps électoral en vue des prochaines élections provinciales. "Ce texte vise à se substituer à l’accord de Nouméa en lui faisant perdre sa valeur constitutionnelle. Il veut faire ouvrir le périmètre du peuple calédonien aux arrivants ayant dix ans de résidence. Ce corps électoral glissant légitime la colonie de peuplement, ce qui est contraire aux résolutions de l’Onu", insiste Robert Xowie, avant de conclure : "Le manque d’impartialité emmène aujourd’hui à des débats stériles. Il est temps que le gouvernement comprenne que le temps des palabres est un temps de sagesse."

    "Un accord d’ici la fin de l’année"

    Ce n’est pas Gérald Darmanin, mais la cheffe du gouvernement en personne qui a tenu à lui répondre. Élisabeth Borne estime quant à elle qu’au cours des derniers mois, le président de la République et son gouvernement "se sont employés à créer les conditions d’un dialogue serein et constructif avec les indépendantistes et non indépendantistes", notamment lorsqu’Emmanuel Macron, lors de son déplacement sur le Caillou, en juillet, a proposé un "pacte autour de deux chemins : le pardon et l’avenir".

    La cheffe du gouvernement a d’ailleurs tenu à rappeler qu’à l’issue des trilatérales de Paris, les conclusions ont permis de "tracer les perspectives pour la recherche d’un accord dans les prochains mois" avec l’ensemble des forces politiques qui s’étaient alors toutes engagées à poursuivre les discussions, une fois de retour sur le Caillou. Un tacle, à peine voilé, adressé à la décision de l’UC de suspendre les négociations jusqu’à son prochain congrès.

    "Ce document est une base de travail et il appartient aux parties de formuler leurs propositions concrètes. Le gouvernement souhaite parvenir à un accord d’ici la fin de l’année. Ceci suppose néanmoins que tous participent aux discussions animées par la volonté d’aboutir", lance Élisabeth Borne, qui qualifie "d’exigence démocratique" le dégel du corps électoral. "Il s’agit d’avancer. Comme l’a dit le président de la République, nous n’avons pas le droit d’attendre, c’est l’avenir que nous sommes en train de construire, celui de la jeunesse calédonienne, celui de la Nouvelle-Calédonie dans la République."

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