Si elles restent encore timides dans quelques secteurs, comme à Nouméa, les pluies sont bel et bien de retour dans le pays. Et ce n’est pas surprenant. D’abord annoncé par les météorologues pour octobre, le phénomène La Niña s’est quelque peu fait désirer et ne s’est officiellement installé sur le Caillou qu’en décembre. Pour mémoire, ces conditions favorisent des cumuls de pluie plus forts et des températures plus élevées que la normale. C’est donc désormais le scénario privilégié par les climatologues pour les mois à venir en Nouvelle-Calédonie.

Sauf que cette Niña ne devrait pas avoir l’ampleur des précédents épisodes que le pays a connus entre 2020 et 2023, qui avaient entraîné d'importantes inondations, ravageant la filière agricole.

Cette fois-ci, ce phénomène doit être de faible intensité et relativement court. Les scientifiques estiment que la Nouvelle-Calédonie devrait sortir de ce cycle entre les mois de mars et d’avril. Pour autant, à l’échelle du pays, les Calédoniens doivent s’attendre à des pluies excédentaires (comme c’est déjà le cas depuis novembre, à l’exception du sud ouest de la Grande Terre). Et ce, durant tout le premier semestre 2025.

Du côté du mercure, pas de surprise non plus, les températures devraient être plus élevées que la normale durant tout le premier semestre, sous la double influence de La Niña, mais aussi du changement climatique, de plus en plus marqué à l’échelle planétaire comme en Nouvelle-Calédonie, qui a déjà enregistré une hausse du mercure de + 1,3 °C en cinquante ans.

Parmi les conséquences en cascade de ce réchauffement global, qui concerne aussi les océans, les scientifiques de Météo France avancent que les épisodes El Niño pourraient être de plus en plus forts d’année en année, tandis que les épisodes La Niña de plus en plus faibles. Car pour se déclencher La Niña doit apporter une anomalie d’eau plus froide que la normale dans la partie Est du bassin Pacifique, mécanisme de plus en plus complexe à opérer avec la hausse croissante des températures océaniques.