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    Nouvelle Calédonie
  • Baptiste Gouret | Crée le 29.08.2024 à 05h00 | Mis à jour le 29.08.2024 à 05h00
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    Gérald Cortot, ancien directeur de cabinet de Jean-Marie Tjibaou, est membre du collectif Pays pour le dialogue, fondé il y a deux mois pour écouter les Calédoniens et retisser le lien social. Photo Baptiste Gouret
    Deux mois après la création du collectif, les représentants de la société civile qui le composent ont restitué les paroles de leurs premières rencontres avec les Calédoniens, samedi à l’université. Des échanges empreints de colère mais aussi l’expression d’un désir de reconstruire ensemble, remarque Gérald Cortot, porte-parole du collectif.

    "C’est une minorité qui fait la loi du bordel", "la jeunesse est mise de côté", "le racisme est revenu"… La liste des retranscriptions est longue et révèle une profonde colère, parfois une incompréhension. Deux mois après sa création, le collectif Pays pour le dialogue, fondé par des représentants de la société civile dans le but de rencontrer et écouter des Calédoniens affectés par la crise, a restitué le contenu de ses premiers échanges, samedi lors d’une conférence à l’université.

    "L’amphithéâtre était plein", se réjouit Gérald Cortot, porte-parole du collectif. La preuve, selon lui, de l’attente de nombreux citoyens autour de ce travail "apolitique" mené par des femmes et des hommes aux sensibilités et aux parcours différents. Depuis fin juin, le collectif a rencontré "des centaines et des centaines de personnes" partout dans le pays. "On est allés sur la côte Est, dans le Nord mais aussi à Yaté…", énumère Gérald Cortot.

    Simple écoute

    Surtout, "on a rencontré tout le monde", souligne l’ancien directeur de cabinet de Jean-Marie Tjibaou. Militants de la CCAT, voisins vigilants, coutumiers, syndicats, collégiens, simples habitants… "Dans l’ensemble, nous avons été très bien reçus partout", fait remarquer Gérald Cortot. Un fait d’autant plus notable que le travail a débuté alors que les violences étaient encore quotidiennes. "On a senti au départ des gens très tendus, ça s’est apaisé au fil des semaines."

    La méthode et l’approche adoptées par le collectif ont participé au bon déroulement des échanges. "On est venus avec l’objectif simple d’écouter, sans proposer des solutions qui viennent d’en haut. Et on a senti que les gens avaient besoin de s’exprimer." Souvent par des mots durs, trahissant des positions qui se sont durcies depuis le début des violences. Pas question, pour le collectif, d’édulcorer les propos. "On a voulu retranscrire le plus fidèlement possible les paroles tenues, c’était important pour nous", explique Gérald Cortot.

    Des problématiques communes

    Pour autant, derrière la colère et les désaccords, tous les interlocuteurs rencontrés "ont évoqué leur volonté de reconstruire ensemble le pays". Des "problématiques communes" sont apparues au fil des rencontres, loin de l’image d’un pays fracturé. "Les Calédoniens expriment plus de convergences que ce qu’on imagine", note Gérald Cortot. Les membres du collectif ont ainsi pu identifier des sujets de préoccupation partagés : le manque de prise en compte de la jeunesse, le mille-feuille administratif, le décalage entre secteur public et privé, le rejet du politique, les ravages de l’alcool…

    Le collectif Pays pour le dialogue prévoit de reprendre sa tournée avant l’organisation d’ateliers de réflexion et la tenue d’une convention de la société civile dans les prochains mois. À terme, le collectif espère voir les élus s’emparer des éléments offerts par ces rencontres pour définir un nouveau projet de société. "On veut que tout le monde s’y retrouve, donc il faudra voir comment on peut reconstruire ensemble dans l’intérêt général."

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