- Anthony Tejero | Crée le 10.04.2025 à 15h02 | Mis à jour le 17.04.2025 à 10h20ImprimerUn rodéo organisé lors de la Foire agricole et artisanale de Bourail. Photo Archives LNC / Nadège BègeLe gouvernement considère officiellement le rodéo en tant que pratique sportive à part entière depuis ce mercredi 9 avril. Le texte, qui doit encore être voté au Congrès, devrait permettre de mieux encadrer cette discipline. Pour autant, il suscite certaines interrogations, si ce n’est inquiétudes dans le milieu.
Le rodéo, bien plus qu’un simple loisir ou folklore. Depuis ce mercredi 9 avril, la discipline a officiellement fait son entrée dans les sports reconnus par le gouvernement. Dans ce projet de délibération, l’exécutif "intègre pour la première fois" cette pratique dans le "champ des manifestations sportives". "Cette discipline n’étant affiliée à aucune fédération française, les règles techniques seront fixées par arrêté du gouvernement", indique le texte déposé sur le bureau du Congrès, qui doit encore le valider avant qu’il ne soit applicable dans le pays.
"Je crois que le rodéo est quelque chose de profondément ancré dans la tradition calédonienne, et c’était bien de reconnaître cette activité comme activité sportive, précise le porte-parole de l’exécutif, Christopher Gygès. Cela permet à la fois d’accompagner les acteurs financièrement mais également de mieux accompagner la discipline sur le plan sécuritaire." Pour autant, cette annonce laisse plutôt dubitative la présidente de la Fédération calédonienne de rodéo, qui assure n’avoir pas été associée à ce projet de délibération et qui craint que les autorités "ne mettent la charrue avant les bœufs" à travers un texte qui pourrait s’avérer contre-productif.
Quelles contraintes ?
"Le niveau calédonien n’est quand même pas aussi élevé qu’en Australie, lance d’emblée Nathalie Bartement, plutôt du genre franc du collier. Or, si le rodéo devient un sport entouré des mêmes contraintes que les autres disciplines, à savoir l’obtention d’un certificat médical de la part d’un médecin du sport, et non plus d’un médecin généraliste pour monter sur les bêtes, des contrôles anti dopage qui décèlent aussi la présence de cannabis, etc. On va voir s’opérer un tri parmi les rodéomen. Cela risque d’être un frein plus qu’autre chose et cela deviendra plus difficile d’organiser des manifestations qui tiennent encore la route."
Bien-être animal
Pour la présidente de la Fédération, la priorité, au-delà des baisses de subventions et moyens des sponsors depuis les émeutes, réside sans doute dans un plus grand respect des bêtes. "Il faut déjà assurer plus de sécurité et de meilleurs protocoles sanitaires, y compris sur la question du bien-être animal, où il peut y avoir encore des malveillances", insiste Nathalie Bartement, qui espère néanmoins que ce texte aura l’avantage de réunir de nouveau les acteurs de la discipline, aujourd’hui divisés entre ceux de la Fédération (créée en 2012) et ceux de l’Union des associations de rodéo (crée en 2016).
Note
Ce texte fait partie d’un projet de délibération plus vaste sur les manifestations sportives, qui peut être consulté sur le site du Congrès.
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