fbpx
    Nouvelle Calédonie
  • Anthony Tejero | Crée le 27.02.2025 à 16h08 | Mis à jour le 26.03.2025 à 15h32
    Imprimer
    Rebecca Marchal (à gauche), qui représente NCT en Australie, renoue contact avec les prestataires calédoniens. Photo Anthony Tejero
    Redonner confiance et renouer des liens commerciaux avec l’Australie et l’Hexagone. C’est l’ambition de la huitième édition du "Workshop" organisé par Nouvelle-Calédonie tourisme ce jeudi 27 février, à Nouméa. Une sorte de speed dating où se rencontrent une dizaine de tour-opérateurs et les professionnels locaux du secteur, frappés de plein fouet par la crise, qui commencent à peine à sentir les prémisses d’une reprise. 

    Quinze minutes et pas une de plus, pour séduire et (re)donner envie de découvrir le Caillou. C’est le principe du workshop que propose Nouvelle-Calédonie tourisme (NCT), ce jeudi 27 février, à l’anse Vata. D’un côté de la table, 10 tour-opérateurs australiens et français spécialement invités pour l’occasion, de l’autre, 57 prestataires locaux (hôtels, gîtes, sociétés de loisirs…) qui tentent de convaincre dans l’espoir de limiter la casse cette année. Un rendez-vous essentiel, si ce n’est vital, pour la filière, qui a connu un coup d’arrêt brutal au lendemain du 13 mai.

    Alors que les prémisses d’une reprise (hors croisiéristes) commencent tout juste à se faire sentir, dopée par le tourisme affinitaire, l’enjeu de la huitième édition de cet évènement est donc crucial. "En parallèle de ce workshop, qui met en contact les différents acteurs du secteur, nous organisons auprès des tour-opérateurs une visite tant sur la Grande Terre que sur les îles, pour qu’ils puissent se rendre compte de leurs propres yeux de la situation sécuritaire et des offres disponibles. Et ils sont à la fois ravis et agréablement surpris, assure Julie Laronde, à la tête de NCT. Ce rendez-vous est une bouffée d’air et d’espoir pour les professionnels du tourisme qui, depuis la rentrée, sont pour beaucoup à l’arrêt avec des taux d’occupation au plus bas. Cela donne des perspectives. Si on a tous conscience que la reprise sera longue et compliquée, il y a urgence à amorcer la relance pour éviter les fermetures. Malgré le maintien du chômage partiel, certains prestataires ne tiendront plus longtemps."

    "La destination a eu une très mauvaise image"

    La présence de l’Australie et de la France ne doit rien au hasard, puisque ce sont les principaux marchés et ceux au "plus haut potentiel" (sans oublier la Nouvelle-Zélande, dont les tour-opérateurs invités n’ont pas pu venir, faute de places disponibles sur le seul vol hebdomadaire encore opéré entre Tontouta et Auckland).

    Et, à en croire les professionnels qui ont fait le déplacement, la demande est de nouveau là, même si les freins restent encore importants, notamment dans l’Hexagone. "Nous sommes venus constater par nous-mêmes dans quelles conditions nous pouvons relancer cette destination à laquelle nous croyons beaucoup et que nous proposons depuis plus de quarante ans, glisse Julia Christophe, de l’agence Ultra marina, spécialisée dans la région Pacifique. Au-delà de la beauté de sa nature, l’un des atouts principaux de la Nouvelle-Calédonie est d’être restée préservée du tourisme de masse, ce qui est de plus en plus rare. On a de nouveau des demandes et les réservations vont suivre, mais la destination a eu une très mauvaise image. Pendant deux mois, les émeutes ont été relayées non-stop dans les médias français. Il faut donc redonner envie et que les gens n’aient plus peur. Et au vu de l’incertitude, un accord politique aiderait vraiment à relancer l'activité."

    "Les Australiens sont prêts à donner une deuxième chance"

    Du côté de l’Australie, la baisse des niveaux d’alerte des autorités, en janvier, pour voyager sur le Caillou, a été un signal très positif et même une "étape majeure" pour relancer ce marché qui avait atteint des records de fréquentation avant les émeutes. "Depuis fin janvier, on sent vraiment les prémisses d’une reprise, avec de plus en plus de contacts et de demandes des agences de voyages. Les réservations commencent à tomber, annonce Rebecca Marchal, la représentante de NCT sur l’île continent. La Nouvelle-Calédonie sort du lot par la diversité de ses paysages, son développement et ce côté bout de France, qui sont des arguments auxquels sont sensibles les Australiens. C’est une clientèle qui a un haut pouvoir d’achat et comme les destinations voisines, dont Fidji, ont toutes augmenté leurs tarifs, le prix (élevé) n’est pas forcément un frein."

    Et la sécurité ? "Nous espérons vraiment que le gouvernement australien abaissera encore prochainement son niveau d’alerte, mais les Australiens sont assez résilients et passent vite à autre chose. Ils sont prêts à donner une deuxième chance, à condition que l’accueil soit vraiment au rendez-vous."

  • DANS LA MÊME RUBRIQUE
  • VOS RÉACTIONS