fbpx
    Nouvelle Calédonie
  • Anne-Claire Pophillat | Crée le 19.03.2025 à 05h00 | Mis à jour le 26.03.2025 à 15h16
    Imprimer
    Georges Selefen, à droite, directeur d'Aircalin, a signé un contrat avec Airbus, en décembre à Paris, pour l'acquisition de deux A350-900. Photo d'archives Anthony Tejero
    Est-ce qu’Aircalin peut acquérir deux nouveaux avions auprès d'Airbus ? C’est pour tenter de répondre à cette question que les élus se sont réunis mardi 18 mars, au Congrès, afin d’auditionner la compagnie aérienne sur sa stratégie.

    C’est lors du vol inaugural Nouméa-Paris via Bangkok, que son directeur, Georges Selefen, a annoncé l’intention d’Aircalin d’acheter deux Airbus A350-A900 afin d’assurer cet extra-long courrier, le 12 décembre. La compagnie à l’hibiscus signait un contrat avec Airbus, expliquant que les deux appareils étaient mieux adaptés pour effectuer cette liaison que la flotte actuelle, composée d’A320neo et d’A330neo. Wounter Van Wersch, vice-président exécutif à l’international d’Airbus, vantait la légèreté et la robustesse des A350-900, réduisant les frais de maintenance. Autres avantages : passer de 291 à 325 places et de deux à quatre rotations hebdomadaires. "Un choix mûrement réfléchi, déclarait alors Georges Selefen aux Nouvelles calédoniennes. Il s’agit du meilleur avion pour ce type de trajet. Pour ouvrir une destination comme Paris, il faut être outillé."

    "Une décision unilatérale"

    La somme à engager serait de 46 milliards de francs. Comment la financer ? En empruntant, en faisant appel à la défiscalisation, en vendant l’un des deux A330 neo, en louant un A320neo. Une participation de l’actionnaire (la Nouvelle-Calédonie à 99,5 %) n’était pas exclue, même si elle n’est pas nécessaire. "Aircalin s’organise pour assurer le financement sans la possibilité d’être aidé par l’actionnaire."

    Mais voilà, le contexte n’est plus celui d’avant le 13 mai. Le sujet est devenu politique. Et le projet, entrepris par Gilbert Tyuienon, président du conseil d’administration et alors membre du 17e gouvernement en charge du transport, a été largement décrié par l’intergroupe Les Loyalistes-Le Rassemblement au Congrès. Depuis le mois de janvier, le portefeuille du transport aérien international est tombé dans l’escarcelle du président de l’exécutif, Alcide Ponga. Et c’est à la demande de l’intergroupe Les Loyalistes-Le Rassemblement que la commission plénière s’est réunie mardi. Le premier reproche concerne la méthode, souligne Virginie Ruffenach, présidente du groupe Rassemblement au Congrès. "Il s’agit d’une décision unilatérale du 17e gouvernement et de Gilbert Tyuienon, d’une initiative d’Aircalin et de l’Adanc (Agence pour la desserte aérienne de la Nouvelle-Calédonie)". Une question de forme dont il a été beaucoup question, mardi matin, pendant près de deux heures, selon l’élue. "Le précédent exécutif a travaillé en complète opacité sur le sujet alors que la Nouvelle-Calédonie est l’actionnaire d’Aircalin."

    "Étudier les enjeux financiers"

    Si la compagnie a dressé un état des lieux de la situation et avancé des arguments convaincants, reconnaît Virginie Ruffenach, cela reste insuffisant. Une deuxième commission devrait se réunir pour prendre une décision. "Il faut des éléments supplémentaires, savoir s’il est possible de revenir sur l’engagement pris ou pas." La question est avant tout financière, ajoute la représentante. "Il faut étudier les enjeux financiers. Est-ce que l’achat est possible ? Si on ne peut pas se le permettre, on ne peut pas." Virginie Ruffenach souhaite également la mise en place d’une autre méthode de travail, alors qu’un nouveau président du conseil d’administration d’Aircalin doit bientôt être nommé. "L’idée était très individualiste, comme la décision de supprimer la ligne de Tokyo, alors que nous sommes dans une démarche pragmatique et concertée. C’est la survie de la compagnie qui en dépend."

  • DANS LA MÊME RUBRIQUE
  • VOS RÉACTIONS