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  • Ryland JAMES / AFP | Crée le 20.04.2024 à 14h00 | Mis à jour le 20.04.2024 à 14h00
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    L’ancien joueur néo-zélandais John Ashworth devant ses vignes à son domicile de Junction Wines, à Takapau, sur l'île du Nord. Photo Marty MELVILLE / AFP
    C’est lors d’une tournée de la Nouvelle-Zélande en France, dans les années 1970, que l’ancien joueur des All Blacks John Ashworth, réputé pour sa dureté sur le terrain, a goûté le vin qui a changé sa vie, devenue celle d’un viticulteur primé.

    Une tournée pour un tournant. John Ashworth, ancien joueur des All Blacks, a profité d’un passage en France avec le XV kiwi pour découvrir le vin qui a transformé sa vie. Aujourd’hui, l’ancien rugbyman aux contacts rugueux et aux crampons vicieux produit notamment un pinot noir qui nécessite d’être traité "avec beaucoup d’amour et de douceur".

    Dans son vignoble appelé "The Junction", situé près de la petite ville de Takapau, à trois heures de route au nord de Wellington, une pièce à côté de la porte de la cave est remplie de souvenirs de rugby datant de l’époque glorieuse de Ashworth. À côté des bouteilles de vin empilées, se trouve un trésor de maillots de rugby internationaux, dont celui des All Blacks porté par son neveu Brodie Retallick, vainqueur de la Coupe du monde en 2015.

    Le vin signature de son exploitation est un pinot noir de réserve "Front Row" (première ligne), en référence au poste occupé par l’ex-pilier international. L’étiquette présente une photo d’Ashworth, couvert de boue, se plaçant à l’avant de la mêlée des All Blacks lors d’un test-match.

    Ses vins ont remporté des dizaines de prix, dont une médaille d’or pour son pinot noir aromatique lors des New Zealand International Wine Awards l’année dernière.

    Quarante-cinq ans après, les yeux d’Ashworth s’illuminent encore lorsqu’il raconte comment il a découvert le vin en France en 1977. "C’était ma première tournée des All Blacks, un choc culturel avec la langue et la nourriture, raconte-t-il. Nous voulions essayer un vin français pour accompagner les escargots à l’ail."

    Choc culturel

    "Je me suis rendu compte que les grands vins rouges n’étaient pas à ma portée. L’un des autres avants m’a suggéré d’essayer un pinot noir. Il m’a fait grimper aux rideaux. Aucun autre vin ne m’avait fait vivre cette expérience", se souvient-il.

    Le temps a dilué la mémoire d’Ashworth quant à l’endroit exact en France où sa passion pour le vin a commencé. "Je crois que c’était en Bourgogne. Ou peut-être plus au sud. J’aurais dû garder la bouteille", dit-il.

    Suite à cette expérience, il s’est alors mis à rêver de faire son propre vin. "L’idée m’est venue de cultiver du raisin autour de la maison, comme un passe-temps, pour accompagner notre agneau à la ferme. Et une chose en entraînant une autre…"

    Aujourd’hui âgé de 74 ans, Ashworth était un joueur particulièrement rugueux qui a joué 52 matches pour la Nouvelle-Zélande.

    Le demi d’ouverture argentin Hugo Porta a été blessé à la mâchoire par un coup de coude de l’ancien pilier lors d’un match international à Dunedin en 1979.

    L’année précédente, lors d’une tournée au Royaume-Uni, Ashworth s’est fait connaître lorsque ses crampons ont déchiré le visage de JPR Williams sur une mêlée, obligeant le légendaire arrière gallois à recevoir une trentaine de points de suture.

    Ashworth regrette l’incident et a porté un toast à Williams lorsqu’il a appris la mort récente de l’icône du rugby à XV. "C’est quelque chose qu’on n’oublie pas, ce n’était certainement pas par méchanceté. J’ai levé mon verre plusieurs fois en son honneur", assure-t-il.

    "Beaucoup de douceur"

    Le rêve d’Ashworth de posséder son propre vignoble est devenu réalité après qu’il se soit installé dans sa ferme actuelle en 1985.

    Les choses sont devenues sérieuses lorsque son fils étudiant, Leith, a décidé de changer de cours à l’université de Lincoln, près de Christchurch, délaissant l’agriculture pour la viticulture et l’œnologie.

    "Il rentrait à la maison pour m’aider à planter, puis retournait à Lincoln, m’appelait et me disait : 'Papa, tu n’as pas la moindre idée de ce que tu fais. Je vais changer de diplôme'. C’est comme ça que tout a commencé."

    Ashworth a un faible pour le pinot noir, car il nécessite des soins particuliers. "C’est la peau la plus fine des rouges, il faut donc la traiter avec beaucoup d’amour et de douceur. Si vous en obtenez un bon, c’est vraiment un vin magnifique à déguster", souligne-t-il.

    Il s’occupe des vignes, aidé par les moutons de la ferme voisine qui mangent les mauvaises herbes. Et, une fois les raisins récoltés, son fils prend le relais.

    Le vignoble produit une demi-douzaine de vins différents, mais Leith Ashworth explique que le pinot noir est particulièrement difficile à cultiver en raison du sol graveleux du vignoble.

    "C’est un vin capricieux, qui donne un faible rendement mais une bonne qualité", explique-t-il.

    Le fils affirme que son père s’est assagi depuis l’époque où il jouait au rugby. "Sa réputation sur le terrain n’a rien à voir avec sa personnalité d’aujourd’hui. Tout ce qu’il veut faire maintenant, c’est convaincre les gens de boire du pinot noir avec lui."

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