- Yann SCHREIBER / AFP | Crée le 19.02.2024 à 09h59 | Mis à jour le 19.02.2024 à 09h59ImprimerLe ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Buno Le Maire, a indiqué ce lundi matin que la croissance économique française sera moins vigoureuse qu’espéré en 2024. Photo AFPLa croissance économique française sera moins vigoureuse qu’espéré en 2024, avec une prévision ramenée à 1 %, a annoncé ce lundi matin le ministre de l’Economie Bruno Le Maire en dévoilant 10 milliards d’euros d’économies "immédiates" pour tenir les ambitions de réduction du déficit. Elles porteront notamment sur les dépenses courantes des ministères, l’aide au développement et le dispositif "MaPrimeRénov'" de rénovation thermique.
Le ministre de l’Economie et des finances Bruno Le Maire a présenté, au journal de 20 Heures de TF1, les prévisions de la croissance économique française qui tiennent notamment "compte du nouveau contexte géopolitique", notamment de la guerre en Ukraine, du Moyen-Orient, du "ralentissement économique très marqué en Chine", de la "récession en 2023 en Allemagne". Face à des recettes fiscales plus faibles qu’attendu et pour respecter ses objectifs budgétaires d’un déficit public à 4,4 % du PIB en 2024 (contre 4,9 % anticipés pour 2023) l’Etat fera "un effort immédiat de 10 milliards d’euros d’économies" (Plus de 1 000 milliards de francs), a expliqué M. Le Maire. "Ce n’est pas la Sécurité sociale qu’on va toucher, ce n’est pas les collectivités locales qu’on va toucher", a martelé le ministre.
Les économies ne devraient pas nécessiter de nouvelle loi mais "nous nous gardons aussi la possibilité" d’un "budget rectificatif à l’été en fonction des circonstances économiques et en fonction de la situation géopolitique, en particulier l’évolution de la guerre en Ukraine", a également noté M. Le Maire.
Aide au développement et MaPrimeRénov'
La moitié des économies, soit cinq milliards d’euros (près de 600 milliards de francs), devront être trouvées sur le budget de fonctionnement "de tous les ministères", a expliqué M. Le Maire, par exemple sur les dépenses d’énergie ou les achats.
Le gouvernement va également "réduire de près d’un milliard d’euros" l’aide publique au développement et abaisser d’un autre milliard d’euros (environ 120 milliards de francs) l’enveloppe de l’aide à la rénovation énergétique MaPrimeRénov'.
"On avait annoncé une enveloppe supplémentaire de 1,6 milliard de 2023 à 2024" et "il y aura toujours une augmentation de 600 millions, mais nous récupérons 1 milliard", a noté le ministre.
Une "troisième série d’économies", d’un milliard d’euros au total, portera sur "les opérateurs de l’Etat", selon M. Le Maire qui a évoqué notamment l’Agence nationale de la cohésion des territoires, Business France, France compétences ou encore le Centre national d’études spatiales.
Le ministre "a choisi l’injustice", a réagi Anne Bringault, directrice des programmes au Réseau Action Climat, dénonçant des "économies sur le dos des plus vulnérables", sur l’aide publique au développement et le soutien à la rénovation thermique. "Le climat et le pouvoir d’achat seront les perdants", affirme-t-elle.
La hausse du budget consacré à la Transition écologique est ramenée de 10 milliards à 8,6 milliards, a précisé le ministre Christophe Béchu dans un communiqué, vantant "une hausse sans précédent" de son budget. La hausse du Fonds vert "initialement prévu à 500 millions d’euros, sera limitée à 100 millions d’euros", a précisé son cabinet.
Pas d’augmentation des impôts
Après 0,9 % de croissance en 2023, le gouvernement avait auparavant prévu une hausse de 1,4 % du PIB cette année. Il s’aligne désormais sur les estimations d’autres institutions : la Banque de France table sur une croissance "proche de 0,9 %", le Fonds monétaire international prévoit 1 % et l’OCDE 0,6 %. C’est pourtant sur cette perspective d’une économie plus vigoureuse que se base le budget de l’année en cours.
Car plutôt que des hausses d’impôts, l’exécutif tablait sur un surplus d’activité ainsi que des économies considérables pour réduire une dette de plus de 3 000 milliards d’euros, dans la perspective de ramener le déficit sous la limite européenne de 3 % en 2027.
"Nous n’augmenterons pas les impôts", a insisté M. Le Maire et "nous maintiendrons la baisse d’impôt" annoncée pour les classes moyennes.
"Les économies annoncées permettront de tenir notre trajectoire de désendettement" a réagi Jean-René Cazeneuve, rapporteur général du budget à l’Assemblée nationale.
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