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  • Anthony Tejero | Crée le 02.02.2024 à 05h00 | Mis à jour le 02.02.2024 à 05h00
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    Dans le quartier de Tuband, de nombreux commerces ont définitivement baissé le rideau. Photo Anthony Tejero
    La province Sud et le bailleur social Sic ont décidé de s’associer pour permettre à de petits porteurs de projets qui lancent leur activité d’occuper gratuitement les nombreux locaux commerciaux vacants des quartiers dits "prioritaires" comme Magenta, Tindu ou encore Pierre-Lenquette. Objectif : tenter de redynamiser et de redonner de la vie à ces secteurs.

    Comment donner envie aux gens de revenir vivre dans des quartiers "dégradés" dont l’image est clairement ternie et où les logements se vident ? C’est à cette question que la province Sud et le bailleur social de la Sic veulent tenter de répondre à travers un nouveau partenariat, signé ce jeudi matin.

    Le principe est simple : mettre à disposition à titre gratuit, dans un premier temps du moins, l’un des nombreux locaux commerciaux vacants du parc de la Sic afin qu’un petit porteur de projet, qui n’a pas encore les moyens de payer un loyer, puisse lancer son activité.

    Ce dispositif est ainsi déployé dans certaines zones identifiées comme prioritaires, à savoir Tindu, Pierre-Lenquette, Magenta Tours et Aérodrome, Tuband ou encore Dumbéa-Sur-Mer. Dans ces quartiers, près d’un tiers des 200 locaux commerciaux, le plus souvent situés au pied des résidences, sont vacants. L’objectif est donc de redonner à ces secteurs une certaine activité. Et donc une certaine attractivité.

    Lutter contre la "ghettoïsation"

    "Il y a un enjeu de lutte contre la ghettoïsation de ces quartiers en permettant d’y ramener de la vie commerçante, de la vie sociale et de la proximité, lance Philippe Blaise, le premier vice-président de la province Sud, qui explique la nouvelle stratégie de la Maison bleue. Aujourd’hui, il n’y a plus vraiment besoin de construire de nouveaux logements sociaux. Le problème, c’est plutôt comment occuper ceux qui existent déjà, parce que dans des quartiers qui sont très dégradés, comme Pierre-Lenquette ou Tindu, les gens ne veulent plus revenir, même lorsqu’on réhabilite les bâtiments. Ça ne sert donc à rien de faire de la rénovation si on ne crée pas d’abord un cadre de vie favorable. Et c’est pour ça qu’on ne parle désormais plus de logements mais d’habitat."

    Rééquilibrer les comptes de la Sic

    Cette initiative est également une tentative de redresser les comptes du bailleur social. "C’est stratégique parce que tous ces logements et locaux inoccupés, pour lesquels aucun loyer n’est perçu, expliquent les grandes difficultés financières des opérateurs comme la Sic, assure Philippe Blaise. Ce dispositif a un énorme effet levier à la fois en aidant à rééquilibrer les comptes de la Sic, tout en faisant en sorte que ces centaines de millions de francs investis par l’État dans la rénovation ne soient pas vains. D’autant plus que nous voulons aller plus loin, en rénovant complètement Pierre-Lenquette et Tindu. Mais pour cela, il faut que cela se fasse dans les meilleures conditions de succès possibles."


    La Sic, la province Sud, l’organisme de microcrédit Adie et le réseau Initiative NC ont signé une convention de partenariat ce mardi matin, pour lancer officiellement ce dispositif. Photo A.T.

    Et encore faut-il que des porteurs de projet se manifestent. C’est là qu’interviennent les acteurs de l’économie sociale et solidaire que sont l’Adie et le réseau Initiative NC, qui accompagnent des milliers de Calédoniens qui souhaitent lancer leur activité. Ce sont donc ces organismes qui orienteront et proposeront les locaux vacants aux porteurs des projets jugés les plus pertinents et aboutis. Avec une mise à disposition gratuite pendant 6 à 12 mois, avant éventuellement d’ajuster le niveau du loyer en fonction des résultats de cette micro-entreprise.

    "Lever un premier frein"

    "Faute de moyens et de conseils, trop de personnes dans les quartiers n’osent pas se lancer et donner à leur petite activité la forme d’une entreprise à proprement parler. Or donner accès à des locaux, c’est déjà lever un premier frein dans le modèle économique de ces très petites activités afin qu’elles puissent tester et voir si leurs produits ou services fonctionnent, analyse Ségolène Thomas, directrice de l’Adie, qui a accompagné rien qu’en 2023 plus d’un millier d’entrepreneurs, dont les deux tiers sont basés en province Sud et plus d’une centaine rien que dans les quartiers de Magenta, Kaméré-Tindu et Duméba-sur-mer. C’est cette proximité qui nous permet d’aller à la rencontre des porteurs de projets qui, pour se développer, n’ont pas toujours des réponses positives des banques. Ce nouveau dispositif contribue à dynamiser les quartiers, tout en donnant l’exemple et ainsi l’envie à d’autres de se lancer, de passer le pas et d’aller voir des structures d’accompagnement comme la nôtre."

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