Le cri des paons, les discussions de coco le perroquet du Gabon, ou les chants des nombreux oiseaux, les 600 pensionnaires du Parc zoologique et forestier vont enfin chanter pour du public. "Les animaux ont besoin de contact, surtout les mammifères et les grands perroquets", souligne Marianne Bonzon, responsable du Parc provincial zoologique et forestier Michel-Corbasson. Le site rouvre ses portes mercredi 7 août, et, si les animaux seront heureux de revoir des visiteurs, les familles et les amateurs de promenades seront tout aussi comblés.

Nouveaux horaires

Après trois mois de fermeture, le parc rouvre avec des horaires aménagés, du mercredi au dimanche, de 9 heures à 16 heures. Des horaires qui s’appliquent au moins pendant ces vacances. "La fermeture à 16 heures permet au personnel de rentrer plus tôt chez lui, détaille Marianne Bonzon. Mais cela reste une période de test, nos équipes commencent à 6 heures, et devront composer avec le public en ouvrant à 9 heures." S’ajoute la rénovation des cages, "un travail que l’on mène toute l’année, car être soigneur, c’est aussi prendre soin de la santé et du bien-être de nos 600 pensionnaires, pas que de les nourrir", précise la responsable du parc. "Fermer en plus le mardi permet donc d’assurer les travaux plus lourds", précise Bastian Morvan, directeur adjoint à la Direction du développement durable des territoires.

Restauration

Autre nouveauté lors de cette réouverture au grand public, la venue d’une roulotte à pizza et d’un camion de smoothies et de gaufres. Ils seront présents durant les vacances scolaires, en phase de test. Quant aux animaux, les stars du parc, ils attendent les visiteurs, mais pas toujours au même endroit. La mini-ferme a été déplacée pour des raisons de sécurité. "Les visiteurs vont devoir chercher la mini-ferme ! C’est une quête dans le parc !" sourient Marianne Bonzon et Bastian Morvan.

Huit animaux portés disparus

Le Parc forestier a fermé ses portes au public dès le début des émeutes. Pris en étau entre les quartiers de Portes-de-Fer, Montravel, Vallée-du-Tir, les violences ont fortement perturbé cet espace vert privilégié. Les rumeurs les plus folles ont couru sur les réseaux. Huit animaux ont bel et bien disparu, quatre roussettes, deux biches et deux grues du Japon. "Nous ne les avons pas retrouvés. Et dans le contexte des émeutes, l’information a été amplifiée. Nous avons subi des effractions, le guichet a été forcé, une villa en bas du parc a été visitée. Nous avons sécurisé le site au fur et à mesure", précisent les deux responsables.

Site sécurisé par les agents

Les agents se sont mobilisés tout de suite, pour continuer à prendre soin des pensionnaires, puis pour sécuriser le site. "Les forces de l’ordre n’étaient pas disponibles, tout comme les sociétés de vigiles, se souvient Bastian Morvan. Nous avons lancé un appel aux volontaires au sein de la province Sud pour protéger le site la nuit. Ça a très bien fonctionné. Nous avons constaté une très forte implication du personnel." Début juin, une société de vigilants a pris le relais.

Régimes alimentaires spécifiques en période de crise

Mais les agents provinciaux ont alors eu d’autres problématiques à gérer : comme nourrir les pensionnaires. "Les fournisseurs ne pouvaient plus nous livrer, se souvient Marianne Bonzon. Nous avons dû revoir le régime alimentaire de l’ensemble de nos pensionnaires pour tenir dans le temps. Nous avons jonglé entre les régimes, avec un planning d’urgence. C’était un exercice que nous n’avions jamais fait". Certains animaux ont pu profiter de quelques faveurs inhabituelles, comme les singes qui ont vu leur régime alimentaire agrémenté de bananiers et de papayers, "ils en raffolent !"