- Charlie Réné / Radio1 Tahiti | Crée le 02.01.2024 à 11h50 | Mis à jour le 02.01.2024 à 11h50ImprimerAvant la pandémie, une chambre rapportait en moyenne 31 200 francs par jour, contre 55 000 francs aujourd’hui. Photo Fourseasons BoraBoraAu mois d’octobre, les hôteliers de Polynésie ont gagné près de 55 000 francs par chambre, louée ou pas, voire même le double à Bora Bora. Ces revenus dépassaient difficilement les 21 000 francs par clés en 2013 et ont explosé pendant la crise Covid : ils sont en hausse de 50 à 60 % par rapport à 2019. En revanche, le nombre de chambres disponibles au fenua a baissé de 6 % depuis l’avant-pandémie, et plus d’un quart en une quinzaine d’années, indique notre partenaire Radio1 Tahiti.
Le secteur touristique s’y était presque habitué depuis un an : à chaque mois son nouveau record de fréquentation, à l’aéroport comme dans les hôtels. Octobre 2023 aura été un peu moins radieux. Avec 59 052 chambres louées – dont 36 400 en catégorie luxe – difficile pourtant de dire que le mois a été mauvais. Mais la fréquentation des resorts, pensions et autres établissements, est un peu en deçà (-1,6 %) des chiffres d’octobre 2022, quand les voyageurs frustrés par la pandémie reprogrammaient en masse leur séjour. Qu’importe : vu les chiffres du début d’année, 2023 s’annonce toujours comme une année record pour le secteur. La question est de savoir si le fenua dépassera, fin décembre, la barre des 260 000 touristes – contre 219 000 l’année dernière, 237 000 en 2019 et 252 200 en 2000, record absolu du Pays. En attendant, l’institut de la statistique apporte des précisions sur les revenus des hôteliers. Et en la matière, les records sont déjà largement dépassés.
120 000 francs hors taxe par nuit à Bora
En 2019, avant la pandémie, une chambre rapportait en moyenne 31 200 francs par jour, hors taxe et qu’elle soit louée ou pas. Cette année, au mois d’octobre ce revenu moyen frise les 55 000 francs. L’augmentation est de plus de 60 % en 4 ans, donc, et elle est même de 156 % par rapport à octobre 2013 (21 300 francs par nuit). Des bonds qui ont profité à tous les archipels, à toutes les classes d’établissements, précise l’ISPF (Institut de la statistique de la Polynésie Française), mais particulièrement aux resorts de luxe de Bora Bora. En octobre, une chambre louée sur un des motus de la Perle du Pacifique, rapportait en moyenne 120 000 par nuit, contre 48 000 francs en 2013 (+150 %). Quant au taux d’occupation, malgré la fin – théorique – de la haute saison, il est au plus haut : 80 % sur tout le fenua et 81,2 % à Bora Bora.
27 % de chambres en moins en 15 ans
Seul nuage dans ce ciel bleu touristique, le nombre de chambres disponibles à la location : 74 269 pour ce mois d’octobre, soit près de 2 400 tous les soirs. Le fenua comptait, avant le Covid, 6 % de clés en plus et plus on remonte dans le temps, plus le nombre de chambres grossit. Presque 90 000 disponibles en octobre 2013, il y a 10 ans, près de 102 000 pendant le même mois en 2008. Certains noteront que cette relative rareté est une des causes des revenus par chambre exceptionnellement élevés. Mais le fait est que, du Japon à l’Europe, les tour-opérateurs se plaignent tous, aujourd’hui, du manque de disponibilité dans les hôtels du fenua.
Un constat aussi relayé par le PdG d’Aair Tahiti Nui Michel Monvoisin qui le répétait sur notre plateau il y a quelques semaines : " Chambres, hôtels, pensions de famille, Airbnb… Tout ce qui peut accueillir des touristes, il faut l’ouvrir " pour remplir les avions et continuer à développer le secteur. Pour espérer, aussi, approcher l’objectif ambitieux – " utopique ", disaient les professionnels au sein du Cesec – de 600 000 touristes à l’horizon 2030 fixé par le gouvernement Brotherson.
Des réouvertures, mais toujours des hôtels fermés
Quelques bonnes nouvelles sont tout de même attendues ces prochains mois du côté du " réceptif " hôtelier. L’ancien méridien de Bora Bora, rénové par le groupe Wane, doit rouvrir à la mi-2024 sous la marque Westin. Le groupe Buhagiar, de son côté, promet toujours de rouvrir l’ex méridien de Punaauia avant les JO, et ce malgré le récent incendie d’une annexe mi-décembre. On peut aussi citer aussi le Maitai Express du front de mer de Papeete, dont le chantier est bientôt terminé.
Pas de nouvelles, en revanche, du projet de village Tahitien et de sa promesse de plus de 900 clés supplémentaires, ni de l’InterContinental de Moorea fermé depuis bientôt 4 ans. Quant aux deux Sofitel de Bora Bora (Marara et Private Island), ils avaient été dans un premier temps attribués à un repreneur – le groupe Royal de la famille Auroy – mais ils ont finalement été liquidés. Quelques dizaines de chambre qui ne rouvriront pas de si tôt, donc.
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