fbpx
    Wallis et Futuna
  • Ambiance. A l'occasion des 9es Minijeux
    Marion Pignot | Crée le 04.09.2013 à 03h00 | Mis à jour le 24.07.2016 à 05h01
    Imprimer
    A Liku, Miana propose brochettes, tandis qu'à Gahi, les Wallisiens n'ont jamais vu autant de monde… ni même de panneaux de circulation ou autant de snacks.
    Des panneaux de circulation, des infrastructures sportives, des hôtels qui font le plein et des snacks qui essaiment dans chaque district. Wallis n'a plus rien à voir avec l'île d'avant les Minijeux. Et, les habitants veulent avoir leur part du gâteau.?

    «Cette île est incroyable. C’est tout à fait l’idée que je me faisais du Pacifique. De la moiteur, des palmiers et des sourires. » Louisa regarde passer au loin les va’a. En ce mardi matin, l’Australienne est à Gahi, au sud de Wallis et tente de suivre la course largement menée par les Tahitiens. « Avec mon mari, on a tenté le coup. On a entendu parler des Minijeux. On était en vacances à cette période alors on a sauté dans l’avion. »

    Bouchons. Arrivée il y a une semaine, Louisa a pu trouver un scooter à louer, et une chambre chez l’habitant. Chanceuse. Car depuis des mois, les hôtels sont complets, réservés pour les officiels et les sportifs. « C’est dingue ce que l’on fait comme rencontres. Tous les jours, nous prenons des gens en stop, sommes invités à manger dans des familles. C’est merveilleux. » Mais Louisa serait venue dix mois plus tôt, le récit de ses vacances aurait été tout autre. L’Australienne aurait découvert une île dévastée par un cyclone, détruite par des pluies diluviennes et des habitants convaincus, comme Joseph, 58 ans, « que ces Minijeux étaient une énorme bêtise et voués à l’échec. » Ainsi aujourd’hui Wallis n’est plus la même. L’archipel, où le temps normalement s’arrête, a finalement pris le train des Minijeux. A toute allure. Là où la journée on ne croisait pas un chat et où le soir tout touriste ne pouvait que jouer aux cartes se forment aujourd’hui des bouchons et poussent les snacks comme des champignons. La foule est partout, jusqu’à Gahi, autour de Louisa, où d’habitude seuls les Wallisiens s’aventurent mais où trois restaurants rivalisent désormais. Et si les filles du club de volley local ont sorti de leur manchette un snack près de la nouvelle salle omnisports, plus loin, à Mata Utu, les stands de grillades jalonnent la route. Et à Liku, au bord de l’eau, Miana empile les brochettes depuis samedi, et tous les matins dès 8 heures. Comme une parenthèse dans sa vie de femme au foyer.
     

    Brochettes. « On nourrit les sportifs, surtout ceux qui passent pour aller à la voile. Et puis on a même des commandes, explique celle qui doit, avec son amie Sapeta, livrer trente brochettes aux rugbymen, à midi. Ça change nos habitudes, ça met de la vie. D’habitude au réveil c’est chants et puis le balai, mais là on est dehors, on rigole, on salue tout le monde. Enfin, ça bouge. » Et dans une île où les seuls repères sont les églises et les palmiers, les panneaux d’indication ont été plantés à chaque carrefour. Et là où le mobilis n’a pas sa place, de nombreuses cabines téléphoniques ont été installées par l’Office des postes et de télécommunication de Wallis-et-Futuna (OPTW). Et face à l’hôpital trône désormais le chapiteau de Fano. Zentamak Lounge attire les curieux chaque soir. Au menu, bonne viande et concerts live. « Il aura fallu les Jeux pour profiter de tout ça, lâche Seilupeo, ancien habitant de Falaleu, au centre de l’île. Pour voir les gens créer des choses, changer leurs habitudes. C’est dommage, car tout cela montre bien que nous sommes capables de travailler, de répondre aux demandes des touristes. Et j’ai bien peur que Wallis ne se soit transformée que pour deux semaines. Après chacun retournera chez soi. Fini la convivialité. Quand il n’y aura plus de pognon à se faire, les Wallisiens ne seront plus là. »
     

    MERCI DE VOUS IDENTIFIER
    X

    Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.

    J'AI DÉJA UN COMPTE
    Saisissez votre nom d'utilisateur pour LNC.nc | Les Nouvelles Calédoniennes
    Saisissez le mot de passe correspondant à votre nom d'utilisateur.
    JE N'AI PAS DE COMPTE

    Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
    Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement.
  • DANS LA MÊME RUBRIQUE
  • VOS RÉACTIONS