Un mois après les intempéries, Houaïlou panse ses plaies. À Gouareu, la famille Kananou doit reconstruire sa maison tandis que les Poédi cherchent encore deux disparus. Pour tous, Noël ne sera pas Noël.
Arsène Kananou est dévasté par ce qui est arrivé à sa famille. Encore en période de deuil, ce quinquagénaire a décidé de reconstruire la maison familiale plus loin. Partir pour mieux oublier en quelque sorte. « On va reconstruire à Néoua. Mais est-ce qu’on va tous s’adapter à notre nouvel endroit ? », s’inquiète-t-il. « C’est très dur. Mais on aura toujours une pensée pour notre ancienne maison. L’esprit restera ici », ajoute-t-il en regardant la montagne qui a emporté l’un des siens, au petit matin du 22 novembre.
Sur l'un des reliefs qui surplombe la tribu de Gouareu, on distingue nettement la saignée laissée par l'éboulement d'un pan de montagne.
A l’arrière-plan, c’est l’église de la tribu de Gouareu qui date du XIXe siècle. C’est dans cet édifice que dorment une partie des membres de la tribu. Mais Arsène Kananou, 56 ans, le patriarche de la famille le sait. « On va devoir partir. C’est forcément très dur pour nous. »
Un mois après les dramatiques intempéries, Eugénie est retournée à l’endroit même où sa fille est morte, ensevelie dans un torrent de boue et de cailloux. Sa famille a tout perdu. Ils reconstruiront une maison après les fêtes.
Amina, Eugénie, Iverick et Baptiste Kananou (de gauche à droite) sont retournés à l’endroit même où la maison d’Eugénie a été rasée par une coulée de boue et de roches, emportant sa fille de cinq ans, Olane. Un mois après, ils sont encore très meurtris par la catastrophe. Réfugiés à la maison commune et à l’église de la tribu de Gouareu, ils espèrent se reloger après les fêtes.
Dominique Poédi ne lâchera pas. Ce conducteur de bus a perdu son père et sa mère. Son frère et sa sœur sont toujours portés disparus. Si les recherches des secours ont été arrêtées une semaine après le sinistre, lui, sur ses fonds propres, finance une pelle mécanique afin de les retrouver. Sans quoi, il ne pourra jamais faire son deuil.
À la tribu de Ouakaya, c’est encore « l’apocalypse ». Sur des centaines de mètres à la ronde, les stigmates de la tempête sont partout. Les habitants sont encore très touchés. Certains ont préféré ne pas témoigner et attendre la fin de la période de deuil.
Les témoignages de solidarité sont partout présents. Comme cette lettre d’enfant de la tribu de Ouyaguette (Hienghène), affichée dans l'ancienne mairie de Houaïlou, où sont triés les dons provenant de la Calédonie entière et destinés aux sinistrés.
Vendredi 23/12/2016
VOS RÉACTIONS
MERCI DE VOUS IDENTIFIER
X
Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.
Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ? Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement.