
Alors que les grandes lignes des cinq pages de projet d'accord politique sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie ont été révélées vendredi 11 avril par l'AFP, et que la question de la transparence des discussions a été soulevée, le ministre des Outre-mer rappelle l'état d'esprit et la méthode qui prédominent depuis la reprise des échanges entre les différents partenaires fin février.
Manuel Valls affirme avoir établi un cadre de dialogue "fondé sur le respect mutuel et la responsabilité" avec l'ensemble des partenaires politiques calédoniens, qui d'ailleurs "manifestent leurs dispositions à rechercher un accord", grâce à une "méthode co-construite" ayant permis de "restaurer la confiance". Une démarche formalisée dans une déclaration commune [1] rendue publique le 1er avril.
Depuis le départ de Manuel Valls, le 2 avril, les entretiens se poursuivent en visioconférence, à la fois en bilatérale et en plénière [2], avec une première réunion en présence des membres des délégations politiques indépendantistes et non-indépendantistes à la résidence du haut-commissariat, jeudi 10 avril. Les discussions portent sur le projet d'accord global, soumis aux différents partenaires par le ministre lors de sa dernière visite, le 30 mars. Ce "document de travail", qui est débattu pendant ces travaux préparatoires avant "des négociations" prévues à Nouméa fin avril, permet "d'examiner en profondeur l'ensemble des sujets politiques, économiques et sociaux".
Chaque semaine est consacrée à des thématiques spécifiques, précise le communiqué du ministère. Sont d'abord étudiés les considérants, le droit à l'autodétermination et la loi fondamentale ; ensuite le pouvoir des provinces, la citoyenneté et les compétences régaliennes, et enfin les institutions calédoniennes et les enjeux de développement économique et social. Manuel Valls insiste sur le "climat serein" dans lequel ces sujets sont traités, sans que cela ne puisse "préjuger des compromis qui pourront émerger au terme des négociations".
Ce n'est pas la première fois que le ministre insiste sur ce point, alors que la Nouvelle-Calédonie connaît "une situation économique et sociale particulièrement grave" et que "la paix civile reste fragile". Il s'agit d'un moment "décisif" pour son avenir, même si le ministre est conscient des obstacles, évoquant un "chemin vers un accord exigeant" et "des positions encore éloignées". Mais, l'espoir demeure. "Des évolutions sont possibles." Enfin, Manuel Valls rappelle sa conviction, que "seul un dialogue respectueux des accords passés et des aspirations présentes pourra ouvrir une perspective commune". Un ancrage dans l'esprit des accords de Matignon et de Nouméa.
Pas sûr que la classe politique calédonienne partage la même confiance. "Ce serait la version optimiste de l'histoire, que d'aboutir à un accord fin avril. Je pense que ça prendra un peu plus de temps que ça", indiquait Nicolas Metzdorf sur le plateau de NC La 1ère, dimanche 6 avril.
De son côté, le FLNKS, [3]qui se disait, mardi 8 avril, insatisfait du contenu du projet d'accord, affirmait être prêt à prendre le temps qu'il faudra. "Cette phase ne peut se conclure par un accord négocié dans la précipitation au détriment de nos aspirations", déclarait alors Dominique Fochi, secrétaire général de l'UC, à l'animation du bureau politique du Front.
Links
[1] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/avenir-institutionnel-manuel-valls-affiche-sa-volonte-de-parvenir-a-un-accord-global-debut-mai
[2] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/avenir-institutionnel-le-travail-se-poursuit-entre-l-etat-et-les-delegations
[3] https://www.lnc.nc/article/nouvelle-caledonie/politique/avenir-institutionnel-le-flnks-evoque-un-ultime-accord-a-signer-avant-notre-independance
[4] https://www.lnc.nc/user/password
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