En réponse aux révoltes kanak qui ont éclaté en 1858, à Balade, et dix ans plus tard à Pouébo, la répression de l'armée française avait été impitoyable et la guillotine mise à contribution. Il y a 143 ans, le 18 mai 1868, dix rebelles étaient guillotinés à Ouvanou, près de Pouébo. Les gens du Nord ne les ont jamais oubliés.

Théâtre. Une stèle rappelle leur nom et la tradition orale perpétue leur souvenir, dont notamment une célèbre chanson du groupe Waan, datant de 1994. Mercredi les habitants de Pouébo se sont souvenus de cet épisode tragique de l'histoire du pays. Cette journée a été initiée par les associations Paa waara va marip, Dubaan Kabé et le pole animation de la commune. Elle a débuté à 15h30 par le discours de Jean-Yves Nomoigne, élu chargé de l'animation de la commune, en présence du grand chef Alexandre Oumado. Un rappel historique des événements a été fait par Rock Doui, élu de la province Nord.

Un événement qui a marqué l'histoire de la commune mais aussi celle du pays tout entier.

Un moment de recueillement a eu lieu avec la population vers 15 heures – heure à laquelle avaient été exécutés les rebelles –, suivi d'un dépôt de gerbes sur la stèle. La population est venue nombreuse se remémorer cet événement qui a marqué l'histoire de la commune mais aussi celle du pays tout entier. Enfin, la journée s'est terminée à 19 heures par une représentation de la pièce de théâtre de Pierre Gope, intitulée 60 minutes avant l'assaut, qui retrace la tragédie de la grotte de Gossanah.

Concert. La célébration de cet événement se poursuit aujourd'hui par une journée de réflexion sur le site du clan Paaze à la tribu de Saint-Louis à partir de 9 heures. Plusieurs ateliers seront mis en place ainsi que des projections de films du festival Anuu ru Aboro. La journée s'achèvera par un concert donné par les groupes de la région. La commune compte améliorer l'organisation de cette commémoration dans les années à venir et se projette déja sur les 150 ans de Ouvanou, en 2018.