L’annonce de la mort de Jean Lèques fait réagir les Calédoniens. L’ancien premier édile de Nouméa et premier président du premier gouvernement de la Nouvelle-Calédonie est décédé, mercredi 1er juin, à l’âge de 90 ans. Selon le haut-commissaire Patrice Faure, l’homme aura marqué "de son empreinte l’histoire de la Nouvelle-Calédonie". Les personnalités, politiques ou non, les associations ou les institutions lui rendent hommage.

Sonia Lagarde, maire de Nouméa qui lui a succédé en 2014, et le conseil municipal saluent dans un communiqué "l’engagement et l’exigence qui a été le sien toutes ces années au service de sa ville et des Nouméens."

Un homme engagé et passionné

Philippe Blaise, qui l’a côtoyé à la mairie de Nouméa, garde en mémoire un "grand Monsieur, distingué, d’un esprit aiguisé, éloquent" et "profondément respectueux des gens". C’était un "homme engagé, homme de conviction, homme de transmission", selon le Mouvement populaire calédonien (MPC) de Gil Brial.

L’ancienne ajointe au maire de Nouméa, Isabelle Champmoreau, le désigne comme un "symbole de ce que les citoyens attendent d’un responsable politique". Pour la vice-présidente du gouvernement chargée de l’enseignement, Jean Lèques incarne "des valeurs et un passé qui nous obligent à prendre soin de l’avenir".

Virginie Ruffenach, candidate aux législatives et présidente du groupe Avenir en confiance au Congrès, rend hommage à son mentor en politique, à celui qui lui a mis "le pied à l’étriller". "J’étais si admirative de sa capacité à déclamer un discours très construit ou une simple anecdote historique (il était incollable sur l’histoire !) sans aucune note", explique celle qui a été conseillère municipale sous sa mandature.

Thierry Santa, candidat dans la seconde circonscription, apprend avec "une immense douleur" le décès de Jean Lèques "une mémoire vivante de l’histoire de la Calédonie". Le président du Rassemblement Les Républicains rappelle également qu’il était "le président d’honneur du Rassemblement auquel il aura été fidèle jusqu’au bout". Selon Thierry Santa, une "page essentielle de l’histoire de la Nouvelle-Calédonie se tourne".

Simon Loueckhote, l'ancien sénateur soutien d’Éric Zemmour à la présidentielle, a appris la nouvelle avec "beaucoup d’émotion". Il dit adieu à son "cher président", un "homme à la mémoire infaillible, homme de culture qui marquera à jamais l’histoire de ce pays".

Le Consulat général d’Australie a réagi à l’annonce par une série de photos d’archives notamment lors de la signature du jumelage entre Nouméa et la Gold Coast en 1992. Le Consulat décrit Jean Lèques comme "un homme généreux de son temps" et "sensible aux valeurs humanistes".

L’antenne calédonienne de l’Organisation nationale des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG) se souvient du passionné d’histoire, "très impliqué dans le monde combattant et mémoriel du territoire".

Le parti politique Calédonie ensemble retiendra de Jean Lèques sa "proximité et [son] engagement profondément honnête et sincère au service des Calédoniens".

"Au revoir Fifils"

La province Sud regrette le départ de Jean Lèques "une perte pour la Nouvelle-Calédonie à l’heure où elle va devoir se définir un nouvel avenir". Reprenant le surnom des Calédoniens "Fifils", l’institution provinciale souligne l’œuvre de "toute sa vie pour la paix, la concorde et l’entente entre tous". Sonia Backes témoigne de l'omniprésence du maire de Nouméa pendant vingt-huit ans. "Chacun se souviendra de sa présence dans les rues de Nouméa tous les samedis, là où il écoutait le cœur des Nouméens". La présidente de la province Sud reconnaît que celui qui était "profondément attaché à la Calédonie Française, nous manquera dans les discussions qui vont s'ouvrir"

Le président de Générations NC, Nicolas Metzdorf, rend hommage à la carrière politique de Jean Lèques à "l’empreinte indélébile". Le candidat pour la Majorité présidentielle dans la seconde circonscription insiste sur son action menée dans la capitale : "c’est lui qui a dessiné le visage de la Nouméa moderne que l’on connaît aujourd’hui […] avec des atouts que beaucoup de villes d’Océanie nous envient."

Le docteur en géopolitique Pierre-Christophe Pantz est "très affecté d’apprendre la disparition de "Fifils". Il salue la "figure incontournable de la politique calédonienne".

L’Union calédonienne (UC) lui rend hommage par une lettre de biographie. "M. Jean Lèques dit Fifils", "élu sous l’étiquette UC à l’assemblée territoriale durant deux ans de 1970 à 1972" aura été "de toutes les délégations politiques". Le parti salue "sa contribution dans la vie politique de notre pays".

Pour Philippe Gomès, président de Calédonie ensemble, "Nouméa est veuve". Il inscrit "le départ de Fifils" dans "une page de l'histoire du pays qui se tourne". A travers différentes anecdotes, le député sortant rend hommage à Jean Lèques : "avec Jean, c'est une certaine idée du Pays qui s'en est allée".