- AFP | Crée le 19.03.2025 à 10h54 | Mis à jour le 19.03.2025 à 13h54ImprimerManuel Valls est actuellement en Martinique où il a annoncé un projet de loi pour lutter contre la vie chère dans les outre-mer. Photo Outremers360Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a annoncé lundi soir en Martinique un projet de loi contre la vie chère dans les territoires ultramarins "avant l’été", à l’occasion d’un déplacement dans l’île des Antilles secouée fin 2024 par une mobilisation contre les prix de l’alimentation.
Un projet de loi pour lutter contre la vie chère dans les territoires ultramarins. L’annonce a été faite par le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, lors de son déplacement en Martinique. Dans ce texte, censé être adopté "avant l’été" 2025, l’exécutif proposera "un plan de bataille complet et structurel qui s’attaque méthodiquement à tous les facteurs expliquant la cherté de la vie", a déclaré M. Valls à l’issue d’une réunion avec plusieurs dizaines d’élus et de représentants du monde économique à la préfecture de la Martinique.
Manuel Valls était arrivé quelques heures auparavant sur l’île pour une visite de 48 heures, conclusion d’une tournée de six jours dans les quatre collectivités françaises des Antilles. Le projet de loi contre la vie chère devrait "reprendre certains articles" de propositions de loi présentées ces derniers mois par plusieurs parlementaires originaires des régions ultramarines, a précisé le ministre, exhortant à "enclencher une véritable transformation économique des territoires" ultramarins.
Un soutien d’un milliard de francs
Le ministre a ensuite évoqué cinq priorités contenues dans ce projet de loi en cours de préparation, notamment le renforcement de la concurrence et la lutte contre "les pratiques anticoncurrentielles". De "grands groupes très performants" présents dans ces territoires "jouent parfois un rôle d’étouffement de l’économie", a réaffirmé M. Valls, reprenant des propos qu’il avait prononcés à l’Assemblée nationale le 22 janvier. Ces groupes de distribution "sont présents à tous les niveaux de la chaîne" d’approvisionnement, a-t-il souligné.
Le texte visera également davantage de transparence dans la vie économique des Outre-mer, avec des sanctions "plus dissuasives" pour les nombreuses entreprises locales qui "ne se conforment pas" à leurs obligations, a ajouté le ministre. Il a en outre appelé à "rompre avec la dépendance aux importations", à "favoriser la production locale", et à mieux intégrer les territoires ultramarins avec "leur marché régional", afin de limiter les importations en provenance de la France hexagonale et de l’Europe "à ce qui est strictement indispensable".
Enfin, le ministre des Outre-mer a annoncé "un soutien de 10 millions d’euros [1,1 milliard de francs NDLR]" pour les "acteurs économiques et commerçants" sinistrés durant les violences urbaines survenues à l’automne 2024, en marge d’une vaste mobilisation contre la cherté de la vie.
Condamnation des violences
Manuel Valls a aussi rencontré lundi 17 mars des représentants du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), le mouvement à l’origine de la mobilisation émaillée d’émeutes à l’automne 2024 sur l’île.
Selon un participant, étaient présents à cette rencontre des représentants syndicaux, six maires, trois députés et le suppléant du quatrième, mais pas le leader du RPPRAC Rodrigue Petitot, porteur d’un bracelet électronique suite à sa condamnation en décembre pour "actes d’intimidation et menaces envers des élus".
"J’ai rencontré des élus, des syndicats et cette organisation. Je souhaite discuter et rencontrer tout le monde avec des principes clairs […], la condamnation la plus claire des violences à l’égard des biens et des personnes", a expliqué mardi matin le ministre sur la radio locale RCI.
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