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  • AFP | Crée le 19.04.2024 à 10h06 | Mis à jour le 19.04.2024 à 10h06
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    Le Premier ministre français Gabriel Attal s’est entretenu jeudi 18 avril avec des membres de la "Maison des jeunes et de la culture" de Viry-Chatillon, lors d’une visite dans la commune à l’occasion de son 100e jour à Matignon. Photo Bertrand GUAY / AFP
    Pour son centième jour à Matignon, Gabriel Attal a longuement défendu son bilan jeudi soir sur BFMTV, après avoir promis une réponse rapide de son gouvernement face à "l’addiction de la violence" d’une partie de la jeunesse lors d’un discours à Viry-Châtillon (Essonne).

    Pas question de dévier de la ligne. Lors d’une émission spéciale sur BFMTV, jeudi soir (ce matin en Calédonie), le Premier ministre a défendu pied à pied son action, à commencer par le mantra "pas de hausses d’impôts" cher à Emmanuel Macron et à sa majorité.

    Pour preuve : l’engagement présidentiel d’une baisse de deux milliards des impôts pour les ménages "sera tenu", a assuré M. Attal, qui l’assortit néanmoins d’une mesure d’économie équivalente.

    Le Premier ministre n’a pas souhaité détailler la nouvelle enveloppe de 10 milliards d’euros d’économie attendue en juin, après celle décidée en février. Face à la dégradation budgétaire, en 2025, l’exécutif entend réaliser encore 20 milliards d’économies supplémentaires.

    Cette émission était programmée après une première séquence régalienne du Premier ministre, qui a annoncé jeudi une série de mesures et une "concertation" de huit semaines pour faire face à la violence d’une partie de la jeunesse.

    "La République contre-attaque", a lancé Gabriel Attal depuis le parvis de l’hôtel de ville de Viry-Châtillon (Essonne), ville de banlieue parisienne récemment marquée par la mort de Shemseddine, 15 ans, passé à tabac près de son collège.

    Il a sonné "la mobilisation générale de la Nation pour renouer avec ses adolescents, juguler la violence", a déclaré M. Attal dans un discours d’une demi-heure, truffé de propositions et d’idées mises au débat pour nourrir cette "concertation" demandée mercredi par Emmanuel Macron lors du Conseil des ministres.

    "Tu casses, tu répares…"

    La "concertation", notamment avec parlementaires et maires, fera l’objet d’un point d’étape dans quatre semaines et d’une conclusion dans deux mois.

    Soit après les élections européennes du 9 juin. Pour des mesures, notamment celles s’agissant de l’école, ayant vocation à s’appliquer à la rentrée, a expliqué Matignon.

    La semaine prochaine, le Premier ministre déjeunera avec des maires de villes frappées par les émeutes de l’été 2023. Lundi, il visitera un internat à Nice.

    "Il y a deux fois plus d’adolescents impliqués pour coups et blessures, quatre fois plus pour trafic de drogue, et sept fois plus dans les vols avec armes que dans la population générale", a-t-il énuméré jeudi, en ciblant également "l’entrisme islamiste qui va croissant".

    Il s’est voulu plus direct sur BFMTV en dénonçant "des groupes plus ou moins organisés qui cherchent à faire un entrisme islamiste", prônant "les préceptes de la charia, notamment dans les écoles".

    Autorité, éducation… Le plus jeune Premier ministre de la Ve République reprend ses thèmes de prédilection, qui figuraient en bonne place dans sa déclaration de politique générale. "Tu casses, tu répares…", avait-il alors lancé.

    Parmi les premières mesures pour attaquer "le mal à la racine", le Premier ministre a affirmé : "Tous les collégiens seront scolarisés tous les jours de la semaine, entre 8 heures et 18 heures" car "la journée, la place est à l’école, à travailler et à apprendre".

    Mention sur diplôme

    Il a insisté sur la responsabilisation des parents, et rappelé qu’une commission rendrait d’ici à la fin du mois des propositions pour réguler la dépendance aux écrans, jugés en partie responsables de la "dérive" de certains jeunes.

    Gabriel Attal, qui s’est entretenu avant son discours avec les équipes et les bénéficiaires de la MJC de Viry, a également annoncé que les élèves perturbateurs devraient être "sanctionnés" dans l’obtention de leurs diplômes scolaires.

    "La condition pour effacer cette mention" serait "la réalisation d’activités d’intérêt général et bien sûr, de se tenir à carreau", a-t-il précisé.

    Sur le volet judiciaire, le chef du gouvernement s’est dit prêt à ouvrir le débat sur des "atténuations à l’excuse de minorité" dans les condamnations pénales et sur la possibilité de "mettre en place une comparution immédiate devant le tribunal pour les jeunes à partir de 16 ans, de sorte qu’ils aient à répondre de leurs actes immédiatement comme les majeurs".

    Autant de mesures susceptibles de plaire à la droite dans un contexte des plus délicats pour la majorité, à la peine dans les sondages pour les européennes de juin prochain et sous la menace d’une motion de censure à l’Assemblée nationale déclenchée par Les Républicains.

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