- Outremers360 | Crée le 05.11.2024 à 05h00 | Mis à jour le 05.11.2024 à 05h00ImprimerFrançois Noël Buffet a défendu une « nouvelle stratégie » pour les outre-mer devant la Commission des lois de l’Assemblée nationale, mercredi dernier. Photo Assemblée nationaleLe ministre chargé des Outre-mer François-Noël Buffet a été auditionné la semaine dernière par la Commission des lois de l’Assemblée nationale. Le ministre a plaidé pour porter une nouvelle vision à moyen/long terme pour les outre-mer avec un État qui accompagne les collectivités locales.
François-Noël Buffet a plongé dans le grand bain de l’examen du budget de la mission outre-mer ! Mercredi dernier, le ministre chargé des Outre-mer a présenté les grandes lignes des crédits alloués à la mission outre-mer dans le cadre du projet de loi de finances 2025, devant les députés de la Commission des lois de l’Assemblée nationale.
Après avoir décrit "un système à bout de souffle", le ministre a plaidé pour une nouvelle méthode, une nouvelle vision pour les outre-mer. " La solution pour les outre-mer c’est de mettre de la stratégie, la stratégie de fond, de moyen et long termes et que, évidemment, les collectivités locales les portent et l’État accompagne", a ajouté François-Noël Buffet. Il a également insisté sur la nécessité de l’insertion régionale des territoires ultramarins : " Il est impératif que nos territoires s’inscrivent dans leur zone géographique et qu’ils puissent faire partie des discussions importantes pour qu’ils puissent vivre avec les gens avec qui ils les entourent".
" J’ai le sentiment d’avoir fait mon travail en disant la vérité ! Moi, j’ai cette réalité budgétaire dont j’hérite, que je vais essayer de faire progresser, et je pense que si ces deux réalités-là arrivent à converger, on pourra peut-être avoir un budget correct pour 2025", a poursuivi le ministre.
Quatre priorités
Malgré une baisse des crédits, le locataire de la rue Oudinot a fixé quatre priorités pour cet exercice budgétaire. Il a ainsi acté un renforcement de l’appui de l’État au développement des territoires et la création de valeurs, avec entre autres une nouvelle génération des contrats de convergence et de transformation et un Fonds exceptionnel d’investissement maintenu. Deuxième priorité, un appui à la jeunesse en matière de formation et d’insertion professionnelle dont " 22 millions d’euros (plus de 2,6 milliards de francs) viendront financer l’aide à la formation professionnelle dont 11 millions (environ 1,3 milliard) seront dédiés aux dispositifs locaux de formation des cadres". Dans le détail, " 15 millions d’euros (1,8 milliard de francs) sont ainsi mobilisés en faveur du financement de projets de construction, de rénovation ou d’extension d’établissements scolaires déjà existants à Mayotte, en Guyane ou Nouvelle-Calédonie ", a précisé le ministre.
Troisième priorité, conforter le pouvoir d’achat des Ultramarins. Le ministre a notamment rappelé le protocole d’objectifs et de moyens de lutte contre la vie chère pour la Martinique a été signé le 16 octobre dernier, avec les acteurs locaux et le fruit d’un effort collectif qui permettra une réduction de 20 % en moyenne du prix des 6 000 produits alimentaires importés. Dans ce contexte, " la négociation des boucliers qualité-prix, les moyens dédiés aux observatoires des prix et des marges, des marges et des revenus, s’élèveront à 600 000 euros (environ 72 millions de francs) en autorisation d’engagement en 2025".
Quatrième priorité, améliorer les conditions de vie au quotidien. Sur la question du logement, " les crédits inscrits à la ligne budgétaire unique s’élèvent à 260 millions d’euros en autorisation d’engagement et 180 millions en crédit de paiement, soit moins 32 millions en autorisation d’engagement par rapport à la loi de finances 2024, mais plus 16 millions d’euros par rapport à la loi de finances 2023 en autorisation d’engagement. Cette démarche sera confortée dans le cadre du futur plan logement Outre-mer 3 en cours de finalisation et qui sera arrêté d’ici le début de l’année prochaine", a ajouté le ministre. Pour rappel, le programme 123 " Conditions de vie " de la mission outre-mer est le programme qui subit une perte de 37 % des crédits par rapport à la PLF 2024.
En ce qui concerne les crédits dédiés à l’atténuation des risques naturels, le plan séisme Antilles sera financé à hauteur de 600 000 euros (près de 72 millions de francs) en autorisation d’engagement, les abris anticycloniques en Polynésie française bénéficieront d’une enveloppe de crédits à hauteur de 2,5 millions d’euros (298 millions de francs) en autorisation d’engagement et 1,5 million d’euros (180 millions de francs) en crédit de paiement. François-Noël Buffet a ajouté "veiller à ce que les crédits alloués au plan Chlordécone et Sargasse contenus dans le programme 162 "Cohésion des territoires", soient maintenus à un niveau compatible avec l’avancée de ces plans".
"Nous demandons plus, nous demandons mieux "
À l’issue de l’audition du ministre chargé des Outre-mer, certains députés se sont dits réceptifs aux explications de François-Noël Buffet. "Il fait preuve de bonne volonté" selon la députée de Martinique Béatrice Bellay. "Il a compris que c’est tout un système qu’il faut mettre à plat. Pour l’heure, il n’a pas les outils et les moyens. Nous allons lutter pour faire comprendre nos doléances, nos besoins qui sont des besoins de développement et pas de mendicité."
Pour le député de la Martinique Jiovanny William, le ministre en charge des Outre-mer a semblé "avoir entendu l’appel des territoires" avec "une méthode qui semble bonne". "Par rapport à la situation dans nos territoires, nous demandons plus, nous demandons mieux ; c’est en tout cas ce que nous avons pu dire au ministre. Les territoires ne peuvent pas attendre, la situation est urgente."
" J’ai salué un changement de méthode, a avoué la députée réunionnaise Emeline K/Bidi. On a vu une rupture entre ce gouvernement et le précédent mais la méthode ne permet pas de payer pour lutter contre la cherté de la vie, ce n’est pas la méthode qui permettra de ramener des moyens pour venir combler les inégalités et les écarts de développement entre les outre-mer et l’Hexagone."
" Ce budget se traduit par une baisse très importante cette année […], un budget qui ne nous semble pas être à la hauteur, non seulement de la situation presque habituelle des outre-mer […] mais aussi d’une situation qui est cette année assez exceptionnelle du fait de la situation en Nouvelle-Calédonie, en Martinique, et à Mayotte ".
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